Dans ma dernière chronique, je vous avais souligné que les agences gouvernementales ne faisaient pas l'évaluation correctement des OGM et que tous les produits du même acabit ont le même traitement soit l'aval de l'approbation commerciale. La base étant que la gestion du risque est la norme depuis 1985. La gestion du risque c'est la gestion des problèmes quand ils se produisent. On oublie donc l'évaluation scientifique stricte pour accepter les produits qui leur sont présentés à l'agence canadienne d'inspection des aliments.
Les scientifiques qui ont pu faire des études indépendantes concernant les OGM en alimentation ont reçu des critiques virulentes de la par de Monsanto, entre autres, et jamais un commentateur a posé la bonne question, pouvez-vous nous montrer vos études qui ont amené à l'acceptation de vos produits transgéniques au pays? La réponse aurait été : c'est un secret commercial. L'industrie ne montre pas leurs études, mais critique ceux qui en font. Bizarre n'est-ce pas? Je suis l'évolution de la présence des transgéniques en agriculture depuis maintenant 11 ans et tout au cours de ces années plusieurs études indépendantes sont venues étoffer le dossier des dangers chez les rongeurs des produits transgéniques. Leur principe de marketing d'équivalence substantielle est prédominant sur la science et leurs liens politiques sont très intimes, et ce, à de hauts niveaux. Ce sont eux, Monsanto et collègues, qui sont en train d'officialisés le type d'agriculture que nous ferons à l'avenir. Ils dressent des politiques que les politiciens ne font qu'approuver, même si cela peut nuire au mieux-être du pays et de leurs citoyens. Ce silence de la part des politiciens et des agences de vérification est inquiétant pour la santé des citoyens parce que l'économie prime sur tous les étapes de la vie et nous nous devons nous aussi mettre l'économie de l'avant. Depuis les principes de mondialisation du commerce qui devaient nous permettre une société de loisirs, les riches de ce monde s'enrichissent et sont de moins en moins nombreux à posséder ce qui appartient aux peuples de ce monde, dont l'agriculture, et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Juste à regarder les écarts entre les riches et les pauvres à travers le monde. Serait-ce parce que nous avons cru aux promesses du libre marché?
Voilà le principe qui sous-tend les dérèglementations de par le monde et aussi chez nous. Nos politiciens ont dérèglementé pour respecter la loi du libre marché et ont même changé des lois afin de favoriser les grandes compagnies de ce monde à faire commerce. N'a-t-on pas des compagnies qui ont poursuit notre pays pour avoir par de lois limiter le commerce? N'a-t-on pas une poursuite au Canada parce que le jugement de la Cour Suprême avalisant le règlement de la ville de Hudson au Québec d'avoir bannit par règlement municipal l'usage de pesticides à usage esthétique? La compagne propriétaire du 2-4D recevra 1,3 million de dollars parce qu'au Québec les municipalités peuvent règlementer l'usage de produits dangereux. Par cet exemple, on peut comprendre que nos politiciens sont frileux à appliquer des normes plus sévères, car l'article 11 de l'ALÉNA donne le droit aux compagnies de poursuivre le Canada s'il cause obstacle au commerce. L'économie d'abord et l'humain suivront.
Voilà pourquoi les obstacles d'évaluation sont mis de côté, non seulement pour les OMG, mais aussi pour tous les produits mis sur le marché.
P.-S. La Commission Bastarache a fait 46 recommandations concernant la nomination des juges et elle a blanchi le premier ministre Charest de tous blâmes ou interférences. Si cela avait été le cas, aurait-on eu besoin de 46 recommandations, huit recommandations auraient elles été suffisantes?