L'empathie est le principal sentier à emprunter pour vivre
dans une société aux mille visages et aux mille défis.
L'empathie, c'est la capacité à comprendre ce que ressent et
vit l'autre.
Une notion pourtant simple, mais qui demande beaucoup en
retour !
Elle demande d'abord de s'arrêter un instant à ce que vit
l'autre. Pas simple de s'arrêter un peu dans le chaos de nos vies quotidiennes.
Plus on va vite et plus on veut aller vite. Plus on veut aller vite, plus on
trouve que tout autour devient une entrave à cette vitesse.
C'est grave, parce que c'est cette vitesse non entravée
qu'on appelle notre liberté...
Une fois qu'on a réussi à s'arrêter un moment à la réalité
de l'autre, il faut faire l'effort de comprendre un peu cette réalité. Ça
devrait gérer nos actions et nos réactions.
Ça semble abstrait ?
Faisons simple. Je suis à l'intersection d'une rue
achalandée et le voyant lumineux autorise les piétons à traverser en priorité.
Je regarde le décompte des secondes, prêt à accélérer dès le chiffre 1 éteint.
Mais voilà, il y a elle, là, cette vieille qui marche lentement et consomme
plus que les 25 secondes accordées pour traverser. Sans empathie, je la
contourne en klaxonnant, semant une panique et un puissant sentiment de rejet
et d'inutilité chez cette dame. Avec empathie, je lui souris et j'attends
patiemment. Ma vie ne dépend pas de ces secondes, quand même !
Et dans ce cas, avec un peu plus d'empathie, je contacte la
personne élue pour me représenter à la ville et je réclame qu'on double le
temps alloué à la traversée.
Juste à lire ceci, certains automobilistes saignent déjà du
nez !
Pas si simple, être un peu empathique. Mais ça crée des
ouvertures. Des occasions de se réconcilier avec les différences. Ça favorise
les relations d'humain à humain.
« Oui, mais je ne veux pas manquer ma lumière, par exemple !
»...
L'empathie à
l'échelle d'un gouvernement
L'empathie, c'est d'abord prendre un temps d'arrêt pour
comprendre les réalités des gens qui composent notre société.
Une fois que l'on comprend ces réalités, un gouvernement
responsable agira au mieux pour humaniser l'État. Comme accorder les ressources
nécessaires pour que chaque enfant ait une chance d'apprendre et de se trouver
une place éventuelle en société. Tout comme l'aîné qui ne se sentira pas
abandonné parce qu'il ne peut plus performer selon les standards imposés dans
nos vies.
Les extrêmes condamnent
l'empathie
La droite américaine met l'empathie au pilori avec l'appui
moral des religieux plus catégoriques. L'empathie, c'est comprendre l'autre. Il
n'y a pas de plus puissant frein à la domination de quelqu'un sur quelqu'un
d'autre que l'empathie elle-même. Je ne cherche pas à comprendre celle ou celui
que je veux écraser. J'écrase, point.
Un piège attend la gauche comme on l'entend au Québec. La
gauche plaide que l'inclusion de chaque personne devrait être au-dessus de la
mêlée. Le piège est là, bien présent.
Promouvoir l'inclusion est une chose. Comprendre la réalité
d'une personne aussi. Mais quand l'inclusion n'est plus une notion collective,
mais qu'elle devient l'affaire de chaque personne, ça devient un piège. À la
limite, ça crée des personnes qui se positionnent en victime et exigent de
l'autre bien plus qu'elles ne cherchent à comprendre l'autre.
L'empathie est le premier pas vers le respect. Et le respect
demande un aller-retour. Ce n'est pas un sens unique. On ne peut exiger le
respect si on ne respecte pas en retour.
Pour les extrêmes, l'empathie est donc une affaire à abolir.
Au nom de l'imposition d'un modèle de société qu'on souhaite uniforme, donc
plus facile à contrôler et à dominer.
C'est l'empathie qui empêche les gens de détester
automatiquement d'autres gens. Alors, à bat l'empathie ! C'est la mission de
Trump. La paix, selon lui, habite dans une société qui uniformise tout selon un
modèle décidé par lui et ses proches. Que les autres s'écrasent. Ça mérite un
Nobel, cette paix-là ?
Je n'en démords pas, l'empathie est le principal sentier à
emprunter pour vivre dans une société aux mille visages et aux mille défis.
Clin d'œil de la
semaine
Semeur de haine, Trump est le Président des républicains.
Pas des Américains.