Nous avons eu la nomination de M. Lucien Bouchard à titre de président de l'Association pétrolière et gazière du Québec. Une coïncidence? Voyons voir de plus prêt.
Regardons le côté chronologique. D'abord le 19 février, le dépôt du rapport du BAPE sur les gaz de schistes, le 21 février, nomination de Lucien Bouchard, le 23, Jean Charest dans le discourt inaugural souligne le fait que l'on devrait avoir des redevances justes à cette industrie, presque un coup de théâtre, le rapport du BAPE est rendu public le 28 du même mois. Presque un record pour le dévoilement d'un rapport du BAPE. Coïncidences ou planification? Serions-nous en train de jouer de la flute à serpent?
Une belle communication saura-t-elle convaincre les citoyens du côté durable de ces gaz de schistes, pardon, la nouvelle appellation est maintenant gaz de shale, moins sévère, plus ombragé.. Dans la présentation du budget de M. Bachand, il nous déclare que l'on va s'enrichir collectivement, il est temps que nos ressources naturelles nous enrichissent. Trop c'est comme pas assez. Pourquoi ce changement soudain? Pourquoi l'ordre des ingénieurs du Québec s'est-il prononcé en faveur d'un moratoire? Est-ce que l'ordre des ingénieurs sera invité à siéger à la table sur les études scientifiques sur les gaz des shale? Où aura-t-on l'industrie, les municipalités et le gouvernement qui y siègeront?
Les citoyens se souviendront que le Japon fait encore de la chasse à la baleine sur une base scientifique et continueront de le faire dans les années à venir, ce malgré l'épuisement de la ressource.
Les redevances seront proportionnelles au contenu des puits, dans le budget que j'ai vu, c'était de 5 à 35 % de redevances selon la pureté. Qui évaluera la pureté de ces gaz? Les municipalités auront droit à 100 000 $ annuellement par puits sur leur territoire, bravo, mais dans le livre de Normand Mousseau, La révolution des gaz de schistes, il souligne à la page 44 que près de 80% des rendements sont donnés dans la première année de l'exploitation. Ces chiffres sont la moyenne de rendement des puits de Barnett, de Marcellus et de Haynesville tous en Amérique du Nord. On peut donc soupçonner que nous aurons sensiblement les mêmes rendements au Québec. Même si cela peut procurer des revenus aux municipalités, ce n'est pas un 100 000 $ qui seront récurrents annuellement. Le graphique de M. Mousseau démontre très bien la complexité de ces redevances. Voilà un bel exemple de pourquoi faire compliqué quand on pourrait faire simple.
P.-S. Avez-vous remarqué le changement de direction de notre armée canadienne avec la Libye?