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Photo : Le scandale de la SAAQ-Clic : symptômes d’une époque marquée par l’individualisme et la défaillance de l’État
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 3 septembre 2025

Le scandale de la SAAQ-Clic est devenu un point focal de l'actualité au Québec, mettant en lumière des problématiques systémiques bien plus profondes que la seule incompétence d'une institution. Ce cas souligne des tendances sociétales inquiétantes marquées par une étiquette défaillante, la promotion d'une culture du « je, me, moi » et une gestion publique chancelante. Par l'examen de ce scandale, nous découvrirons ensemble comment cette situation illustre une époque où l'État semble de plus en plus déliquescent et où la confiance du public s'érode progressivement.

Une étiquette déficiente et des responsabilités portées disparues

Le scandale de la SAAQ-Clic est révélateur d'un problème d'éthique et de communication. En sus des difficultés pour accéder aux services en ligne, des files interminables se sont matérialisées. La ministre Geneviève Guilbault a dû gérer cette catastrophe. Des problèmes techniques, un manque de formation des employés et une communication inefficace ont contribué à créer un climat de frustration. Ce phénomène souligne un manque d'anticipation et de préparation au sein des niveaux de gestion de la SAAQ. Sans compter le scandale financier révélé par la vérificatrice générale qui a dévoilé un dépassement de coûts. Ce dépassement a mené le projet à près d'un milliard de dollars et au dévoilement de taux horaires exorbitants de la part des consultants privés.

 

La classification inadéquate des priorités, que ce soit dans le développement technologique ou dans la gestion des ressources humaines, a contribué à une défaillance générale. Les responsables ont souvent reporté la faute sur les consultants externes, qui, eux-mêmes, se sont révélés incompétents ou malhonnêtes. Ce décalage entre les attentes et la réalité est symptomatique d'une inaptitude chronique à assumer des responsabilités réelles.

Le triomphe de la culture du « je, me, moi »

Le scandale de la SAAQ-Clic ne peut être compris sans prendre en compte la montée d'une culture du « je, me, moi », où les intérêts personnels semblent prévaloir sur le bien commun. Ce phénomène est illustré par le comportement des ministres et des fonctionnaires impliqués. À mesure que les manifestations de cette culture deviennent apparentes, il est difficile de ne pas voir ces acteurs chercher à se préserver, tout en minimisant leurs responsabilités. Cela explique la faiblesse des témoignages des ministres Bonnardel, Guilbault et de l'ex-ministre Éric Caire.

L'attitude défensive des dirigeants et leur obsession pour l'image publique révèlent une volonté de préserver leur statut plutôt que de s'engager dans une véritable transparence vis-à-vis du public. À cet effet, il est important de souligner que la communication politique, axée sur le marketing et non pas sur l'information, renforce cette perception que l'intégrité et l'authenticité ont été remplacées par une volonté de soigner l'apparence.

Incompétence des décideurs et malhonnêteté des consultants

Le rôle des consultants a également été mis en cause dans le scandale. Les frais exorbitants et les promesses non tenues de ces derniers ont soulevé des interrogations sur leurs compétences réelles ainsi que sur la gouvernance des projets publics. Dans une période où la confiance en l'expertise semble déjà ébranlée, le choix de s'entourer de consultants douteux constitue un aveu d'échec révélateur.

Il est crucial de noter que cette situation n'est pas seulement le produit des pratiques au sein de la SAAQ, mais également un reflet d'une culture bureaucratique plus vaste qui valorise l'intérêt personnel au détriment du service public. L'incompétence des décideurs ne doit pas être uniquement mise sur le dos des fonctionnaires, mais doit également remettre en question les mécanismes de sélection, de surveillance et de reddition de comptes au sein de l'administration publique.

Un coût pour le peuple et la montée du cynisme

Comme mentionné, le scandale a engendré un coût exorbitant, s'élevant près d'un milliard de dollars. Mais au-delà de ces pertes financières, c'est la perception du public qui est désormais en jeu. Le cynisme s'installe progressivement dans l'esprit des citoyens, qui voient leurs impôts mal gérés et leurs attentes déçues. Cette détérioration de la confiance entraîne une désaffection générale envers les institutions.

Les citoyens se trouvent ainsi dans une situation où ils se sentent exclus des décisions qui les affectent directement. Ce sentiment de désengagement peut alimenter des mouvements populistes et extrêmes, remettant en question les fondements mêmes de la démocratie. Toutefois, ce cynisme est également renforcé par le fait que les dirigeants politiques, protégés par des réseaux de complicité, semblent immunisés devant les conséquences de leurs erreurs.

L'État face à ses responsabilités

Le scandale de la SAAQ-Clic est un épiphénomène qui traduit des enjeux bien plus profonds liés à la responsabilité de l'État. Il soulève la question des valeurs qui guident les actions des représentants publics. Quand l'intégrité et l'éthos de service public sont remis en question, la confiance dans les institutions s'effondre.

La question qui se pose alors est celle de la capacité de l'État à retrouver un sens de responsabilité et à répondre aux attentes des citoyens. Pour cela, il est crucial d'établir des mécanismes de transparence, de responsabilité et de formation continue pour les fonctionnaires. En outre, il est nécessaire de réévaluer les relations entre les organisations publiques et les consultants privés afin de garantir que l'intérêt public prime sur l'intérêt privé.

Le scandale de la SAAQ-Clic est symptomatique d'une époque où l'individualisme et la cupidité semblent avoir pris le pas sur l'engagement collectif et les valeurs de service public. Analyser ce phénomène revient à questionner non seulement les acteurs de ce scandale, mais aussi les structures qui permettent de telles dérives. Un changement est non seulement nécessaire, mais urgent, pour restaurer la confiance des gens dans ses institutions.

Il est impératif que les leaders politiques s'engagent à revoir leurs priorités et à mettre en œuvre des politiques qui placent l'intérêt collectif au cœur de leurs décisions. Ce faisant, ils pourraient contribuer à renverser la tendance à la dégradation de la confiance et à insuffler un véritable sens de responsabilité au sein de l'État. En fin de compte, il ne s'agit pas simplement d'une question de gestion des ressources humaines ou financières, mais d'un véritable débat sur les valeurs qui animent notre société. Dans ce contexte, le scandale de la SAAQ-Clic ne doit pas être considéré uniquement comme un échec, mais comme une occasion favorable à une réévaluation profonde des priorités et des mécanismes de gouvernance à l'heure où le peuple aspire à un changement tangible. Manifestement, en ce moment, ça ne clique pas du tout...



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