Notre
histoire en archives :
À la
rencontre du père Noël à Sherbrooke : distinguer le vrai du faux
Par France Monty, technicienne en documentation, et
Julie Roy, archiviste-coordonnatrice, à Bibliothèque et Archives nationales du
Québec
Le père Noël tel
que nous le connaissons aujourd'hui a des racines profondes au Québec, mêlant
traditions européennes et influences nord-américaines. Les colons français ont
apporté avec eux les histoires de saint Nicolas, inspirées d'un évêque généreux des débuts
de l'ère chrétienne.
La figure de
saint Nicolas a contribué à donner naissance au père Noël. Cependant, c'est au XXe siècle,
avec l'influence de la culture américaine, que l'image du père Noël moderne,
vêtu de rouge et blanc, s'est solidifiée au Québec. À partir des années 1920,
les publicités, notamment celles de Coca-Cola, ont popularisé cette figure joviale
et bienveillante. Aujourd'hui, le père Noël est devenu un symbole
incontournable des fêtes de fin d'année au Québec.
On dit donc que chaque année, le père Noël quitte le pôle Nord
pour venir à la rencontre des petits enfants. Il devient alors le personnage
central des fêtes de famille, des événements communautaires et, bien sûr, des centres
commerciaux.
La plupart des enfants l'attendent avec impatience, des
étoiles dans les yeux. Dans un décor scintillant, accompagné d'une musique
féérique, on entend d'abord des Ho! Ho! Ho! sonores... Puis, le voilà qui
arrive enfin, accompagné de la fée des Étoiles, des lutins et des rennes.
L'excitation est à son comble!
Dans la file d'attente, chaque enfant nourrit de grands
espoirs face au père Noël. N'est-ce pas lui qui a reçu et lu toutes les
lettres? N'est-ce pas lui encore qui connaît ce que les cœurs d'enfants désirent
le plus?
Pourtant, une fois assis sur les genoux du père Noël,
certains enfants hésitent et demeurent perplexes : la barbe blanche est croche,
le sourcil est trop noir, le ventre est trop mou, les habits sentent la boule à
mites... Mais que se passe-t-il? Pourquoi la magie n'opère-t-elle pas? Les
enfants le sentent bien : ce type est un imposteur! On assiste alors à des
scènes terribles, faites de cris et de larmes. Les parents s'empressent de
quitter la place avant de créer un effet d'entraînement chez les autres enfants...
Quel gâchis.
À la fin de ce carrousel, saurez-vous distinguer le bon père
Noël des imposteurs en costume rouge?
Ce qui fait le charme du père Noël
Un des grands talents du père Noël est de savoir mettre les
enfants en confiance et d'éveiller leur aptitude naturelle à la joie. Cette
jolie petite fille à boudins est attendrissante de bonheur, assise sur les
genoux du père Noël. Et que dire du
regard ouvert et curieux du jeune visiteur! Il semble demander : je vous
connais, Monsieur le barbu? La rencontre du père Noël marque les souvenir
de jeunesse. C'est un être magique, ne l'oublions pas. C'est pourquoi il n'est
pas rare de voir tant de regards brillants posés sur lui, parfois même ceux des
parents dont le coeur est resté jeune.

Père Noël avec un enfant sur les genoux, décembre 1966. Archives nationales
à Sherbrooke, fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS3, DM353, P6). Photo : Jacques Darche.

Père Noël avec un enfant sur les genoux, décembre 1966.
Archives nationales à Sherbrooke, fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS3, DM352, P12). Photo : Jacques Darche.

Père Noël avec deux enfants sur les genoux, décembre 1966. Archives
nationales à Sherbrooke, fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS3, DM349, P1). Photo : Jacques Darche.

Père Noël du Centre commercial King, décembre 1966. Archives nationales à
Sherbrooke, fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS2, D621, P3A). Photo : Jacques Darche.
Ce qui trahit les faux pères Noël
Plusieurs indices dans leur apparence physique trahissent
les faux pères Noël. En effet, certains pères Noël semblent ne pas avoir mangé
assez de biscuits durant l'année : sans la légendaire bedaine, l'air malingre, ils
nous font douter de leur véracité dans leur costume trop grand pour eux. Enfin,
les couches grossières de maquillage sont également des indices qui trahissent
les faux pères Noël. Les sages enfants gardent alors une certaine distance.
Avec ou sans cadeaux, quel enfant serait à l'aise de tomber face à face avec
eux le soir de Noël?

Dépouillement de l'arbre de Noël des Chevaliers de Colomb, Sherbrooke, 1948. Archives
nationales à Sherbrooke, fonds Studio Boudrias (P21,
S3, D1144, P1). Photo : Studio Boudrias.

Village du père Noël à Val-David : homme costumé en père Noël et deux enfants,
1956. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Familles
Phaneuf-Donahue (P1005,
D4, P9). Photo : Jean-Marie Donahue.
Le naturel des enfants
Bien sûr, malgré tous les talents du père Noël, il restera
toujours des enfants inquiets devant des visages inconnus. D'autres sont
simplement blasés par cette rencontre annuelle répétitive. Il ressort de ces
images un désir de fuite.

Père Noël du Centre commercial King, décembre 1966. Archives nationales à
Sherbrooke, fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS2, D632, P1A). Photo : Jacques Darche.

Père Noël avec des enfants, décembre 1966. Archives nationales à Sherbrooke,
fonds Jacques Darche (P5,
S2, SS3, DM355, P12). Photo : Jacques Darche.
Ces images vous
amusent ou vous touchent? Venez nous rendre visite aux Archives nationales à
Sherbrooke. Vous y découvrirez bien d'autres trésors, anecdotes et moments
capturés sur le vif, qui racontent notre histoire collective. Vous pouvez aussi aller sur notre plateforme BAnQ numérique pour voir d'autres souvenirs du temps des Fêtes.
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