Jamais un projet d'énergie n'aura occasionné autant de grogne dans la population. Qu'en est-il pour que les citoyens réagissent avec autant de conviction et de certitude?
La loi qui régit les mines actuellement date de 1880, loi que l'on semble avoir copié des Américains. Ce que l'on a appris avec cette loi, c'est que n'importe qui peut venir sur votre terrain, exploité pour la présence de minéraux avec de belles promesses de paiement d'usage et par la suite peut même exproprier les gens de leurs lieux afin d'extraire les gaz ou minéraux qui leur conviennent. Choc important, car la loi du free mining donne accès aux minières et pétrolières de faire leur travail sans encombre de propriété, car ils ont fait un « claim » sur votre terrain et cela leur donne le droit d'exploiter le sous-sol de votre propriété. Nous ne sommes donc propriétaires de la surface, mais pas le fond. De prendre connaissance qu'un propriétaire de Ste-Croix de Lotbinière en visitant l'extrémité de sa ferme a découvert que des travaux s'y faisaient sans son consentement et de plus à son insu. La loi date du temps des cowboys et les pétrolières agissent encore comme tel.
Deuxièmement, le film Gazland a sûrement touché l'inconscient collectif, car l'image de l'eau qui prend feu en a atteint plusieurs. Ce film a amené les gens à s'informer sur l'exploitation pour se rendre compte que partout où il y avait de l'exploitation, les compagnies niaient les problèmes et les citoyens eux vivaient une panoplie de problèmes. Les pétrolières ont toujours été roi et maître auprès de nos gouvernements, exemple, Exxon Mobil qui reçoit une subvention de 2,8 milliards de dollars du gouvernement canadien pour un gazoduc de gaz naturel afin d'approvisionner l'énergie nécessaire à l'exploitation des sables bitumineux, subvention déboursée par les contribuables alors que les profits d'Exxon Mobil frisaient cette année-là près de 39 milliards. Si ma mémoire m'est fidèle, c'est en 2004 sous le gouvernement Martin.
Troisièmement, la quantité d'eau nécessaire à la fracturation, entre 5 à 21 millions de litres par fracturation, a aussi atteint l'inconscient collectif. Sachant que les grosses citernes qui voyagent le lait contiennent 30 000 litres, on peut donc calculer qu'une fracturation moyenne de 13 millions de litres d'eau nécessitera 433 voyages de camion. Les compagnies externalisent ainsi les coûts dus aux réparations des chemins qui n'ont pas été conçus pour cela. Si l'on prend l'eau dans la nappe phréatique du sous-sol, cela aura aussi un impact sur la quantité d'eau disponible pour l'agriculture et la population locale.
Assez inquiétant comme situation surtout que notre ministre des finances M. Bachand, a libéré les compagnies de redevance pour les 5 prochaines années dans le budget 2009-2010. Dans son livre La révolution des Gaz de schistes de Normand Mousseau, nous énonce très clairement que les puits libèrent de 70 à 80 % de leur contenu dans la première année d'exploitation, ne laissant que des « peanuts » pour les années suivantes. Qui se fait avoir encore une fois ?