David Pascal est un passionné de voile, un vrai! Depuis plusieurs années, il possède son propre bateau et prend plaisir à naviguer sur les flots. Depuis 2003, il combine bénévolat et passion. En effet, il est très impliqué dans l'Association québécoise de voile adaptée (AQVA), qui propose aux personnes à mobilité réduite de s'évader sur l'eau de manière sécuritaire.
Il n'est pas seul dans cette aventure : Ann Morin, qui pratique la voile adaptée depuis maintenant 11 ans, est aussi très impliquée dans l'offre de service sherbrookoise de l'AQVA.
Il n'y a pas très longtemps que la voile est un sport accessible aux personnes à mobilité réduite; le premier bateau canadien leur en permettant la pratique, le Sunbird, a vu le jour en 1990, à Vancouver.
En 1995, René Dallaire, un athlète devenu tétraplégique à la suite d'un accident de ski, fonde l'AQVA. Le programme de voile adaptée s'installe au yacht club de Pointe-Claire. Il organise avec David Pascal et une équipe de bénévoles une collecte de fonds pour acheter un bateau à voiles, le Martin-16. Ce bateau est bien adapté pour les personnes handicapées physiques.
En 1999, Lucie Dumas, la directrice générale du Centre de réadaptation Estrie, prend le pari de fournir un bateau de voile adaptée au club nautique du Petit lac Magog. Ce fut réussi, la collecte de fonds a été fructueuse! Il faut dire qu'un bateau comme le Martin-16 coûte environ 25 000 $.
David Pascal a apprécié l'ambiance qui régnait au club situé à Deauville. «Je trouvais le club très très accueillant», mentionne-t-il. Il décide de s'y impliquer; dès 2003, alors qu'il déménage en Estrie, il s'y consacre plusieurs heures par semaine. Ann, quant à elle, est présente au club dès le départ. Depuis l'ouverture en 2000, elle s'implique en tant que cofondatrice et coordonnatrice à l'AQVA-Estrie. Elle navigue aussi tout l'été avec le Martin-16.
Ann Morin raconte que le bateau est conçu pour accommoder des personnes atteintes de div
ers handicaps physiques. Ainsi, un lève-personne est prévu pour ceux qui ne peuvent embarquer seuls dans le bateau. Une fois assis à l'intérieur, le marin peut utiliser des cordes et une manette facilement accessibles pour manœuvrer le voilier. Ceux qui ne peuvent utiliser leurs bras peuvent utiliser un système électronique qui s'installe à l'intérieur du bateau. En soufflant et en inspirant dans une paille, ils peuvent contrôler la voile.
La personne assise dans le bateau peut aussi préférer se laisser conduire; un accompagnateur est toujours assis à l'arrière du bateau, pour une raison de sécurité. Cette personne peut effectuer les manœuvres nécessaires à la conduite du bateau.
David Pascal ne peut nier l'attrait de ce sport auprès des personnes à mobilité réduite; les réservations doivent être faites à l'avance et les journées affichent souvent complet.
David et Ann souhaitent que le club fasse l'acquisition d'un deuxième voilier. Ainsi, non seulement ils pourraient accommoder plus de gens qui souhaitent pratiquer ce sport, mais cela pourrait permettre à ces marins de socialiser davantage, puisque les personnes ne font que se croiser (l'une débarque du bateau, et l'autre embarque pour une heure). Une collecte de fonds devra être faite pour amasser l'argent nécessaire à l'achat du voilier.
Après cette entrevue, ces deux personnes impliquées, installées sur le fameux voilier adapté, partent, par ce samedi ensoleillé, sur les eaux calmes du petit lac Magog...
Pour plus d'informations sur la voile adaptée, il faut visiter le http://www.aqvaqc.com/fr