L'économie, c'est le nerf de la guerre.
Et le nerf qui conduit toutes les guerres.
Nous en dépendons tous, qu'on l'esquive au maximum ou qu'on
y plonge tête première. Nous en dépendons comme un retraité dépend du rendement
de ses REER, CELI et autres portefeuilles du genre. Ou comme un milliardaire
qui est prêt à tout pour en avoir plus, n'arrivant plus à se satisfaire de sa
fortune depuis le matin où il s'est aperçu du pouvoir que ça lui
procurait.
Nous en dépendons comme une personne qui refuse d'aller voir
un marchand local parce qu'il veut que les choses soient livrées à sa porte
dans les heures suivant l'achat (ce sont des achats dont sa vie dépend,
évidemment). Ou comme l'anxieux qui remplit son char de cossins du Costco juste
au cas où.
Mais si ce n'était que ça...
Les gouvernements des dernières années ont misé sur
l'économie pour se faire élire. On continue à plaider pour les baisses d'impôts
pour acheter des votes : « Les Québécois veulent plus d'argent dans
leurs poches! » , clamait François Legault.
Marc Carney est aux prises avec Trump. Un crétin pas si
crétin qui se sert de ses menaces et de ses mensonges pour semer un état
d'esprit. Il n'a rien à foutre des habitants de la (de plus en plus) chère
Amérique. Il se sert de tout ça pour une chose, essentiellement : redéfinir
le modèle de société actuel comme tout bon dictateur le ferait.
Il organise des négociations et dès que tout le monde a le
dos tourné, il envoie des lettres de menaces, prétextant ci et ça au passage.
Carney se sert de l'urgence de la situation pour modifier
aussi le modèle économique du Canada en faisant des réformes qui auraient gagné
à être discutées : renonciation de la taxe sur les médias sociaux
(Facebook, Instagram et cie), résurrection du pipeline et quoi encore?
L'urgence, disons-le ainsi, est pratique. Et dangereuse
quand on l'alimente. Trump le prouve chaque jour. Parfois chaque heure.
Il a compris qu'un peuple anxieux économiquement est
manipulable facilement. Et de l'anxiété, il y en a.
La mise en commun des ressources
Voyez, quand on annonce des baisses d'impôts comme celle en
vigueur depuis le 1er juillet: le chacun-pour-soi applaudit, alors que le
collectif se dit qu'il ne fallait pas aller là...
On traite les impôts comme un mal à abolir. Ça, c'est parce
qu'on va bien qu'on affirme ça. Après tout, l'argent des impôts est un puits
collectif. Un puits qui doit plaider pour l'égalité et l'équité. Un
gouvernement n'est pas une entreprise privée. J'entendais des gens vanter les
cliniques médicales privées, leur souplesse, la chaleur de l'accueil et tout. Ils
dénigraient au passage le système public. C'est intellectuellement malhonnête.
La clinique privée déroule le tapis rouge pour le patient qu'elle choisit (par
sa grille de prix peu abordable) et elle ouvre et ferme quand elle le souhaite.
Les médecins et infirmières vantent leur qualité de vie en clinique privée.
J'espère que votre qualité de vie est bonne : vous en décidez les
critères!
Mais pendant ce temps, près de chez vous, de plus en plus de
gens n'y arrivent plus. Les ressources manquent. Les dettes augmentent. La
bouffe vient à manquer. Le toit coûte très cher. On apprenait hier que 18
ressources spécialisées sont congédiées par le Centre des services scolaires de
Sherbrooke pour arriver aux compressions imposées par la CAQ. Ce sont des
jeunes qui en souffriront.
Pendant ce temps, le ministre de l'Éducation affirme qu'il a
dit aux centres de services scolaires de couper partout, sauf dans les
services. Il sait que c'est impossible. Mais il s'en servira pour tenter d'être
réélu. Il dit aussi que la CAQ a injecté de l'argent plus que tout autre
gouvernement avant. Mais on s'en fout de cette statistique!
Établir des priorités, c'est plus que des slogans. Jamais on
n'a eu autant d'analyses de l'état des lieux. On ne s'en sert pas. C'est moins
angoissant...
La CAQ privilégie le troisième lien à Québec plutôt que de
favoriser des liens entre les jeunes qui vivent des difficultés scolaires et
cette société qui ne va pas bien et qui
ne s'améliore pas.
Oui, oui, je sais... C'est l'été et le sujet est lourd. Mais
je ne dois pas être le seul à traîner une lourdeur quand je regarde, justement,
l'était des lieux...
Clin d'œil de la semaine
Le troisième lien, c'est pas si cher... le prix plancher est à
peine 20 fois plus que le dépassement du coût prévu pour Saaqclic