La dépression majeure pèse surtout sur
l'humeur d'une personne. Celle-ci a des pensées négatives. Elle manque
également de sommeil, d'appétit, d'énergie, de motivation et de concentration.
La dépression majeure peut survenir à tout âge. Le fonctionnement du quotidien
s'en retrouve gravement affecté pendant plusieurs semaines, voire plusieurs
mois. Bien que les
antidépresseurs et la psychothérapie soient les approches les plus courantes
pour estomper les symptômes de ce trouble, leur efficacité demeure limitée pour
certains patients. Compte
tenu de ces limitations, de nouvelles approches, plus ciblées et
personnalisées, sont en développement. Zoom sur les pistes prometteuses
pour mieux soulager les symptômes de la dépression majeure.
Le neurofeedback :
entraîner le cerveau pour mieux réguler l'humeur
Le
neurofeedback repose sur la
rééducation de l'activité cérébrale grâce à un retour d'information en temps
réel. Le neurofeedback agit sans introduire de substance
dans l'organisme.
Au
Canada, cette approche gagne en popularité, notamment en raison de son
efficacité sans médicaments. L'objectif est de réguler les
déséquilibres neuronaux associés à l'humeur, à la concentration ou encore au
sommeil.
Cette
technique, basée sur l'analyse en temps réel de l'activité cérébrale, vise à
aider le cerveau à mieux s'autoréguler. Chez les personnes
souffrant de dépression majeure en effet, les activités sur certaines zones
cérébrales sont perturbées, entraînant un déséquilibre émotionnel important.
Cette méthode, déjà utilisée dans certaines
cliniques spécialisées, dont Neuroperforma, la clinique de neurofeedback à Sherbrooke, s'appuie sur un protocole
non invasif, indolore et sur des données précises obtenues via un
électroencéphalogramme (EEG) quantitatif.
La stimulation
magnétique transcrânienne ou SMT
Il s'agit de l'une des thérapies les plus
prometteuses pour traiter les personnes souffrant de dépression majeure
résistante aux médicaments. Des impulsions magnétiques indolores sont envoyées
vers des zones précises du cerveau, notamment le cortex préfrontal gauche,
souvent sous-actif chez les patients dépressifs.
Cette technique non invasive est approuvée par
Santé Canada depuis 2002 pour traiter la dépression. Jusqu'à 60 % des patients
ayant reçu un traitement
par SMT ressentent une amélioration
significative de leurs symptômes, avec des effets observables en 2 à 4
semaines. Bien tolérée, elle est aujourd'hui proposée dans les cliniques
spécialisées comme option de recours après échec des antidépresseurs.
Méditation de pleine
conscience et thérapie cognitive
La
thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (TCBPC), également appelée
MBCTest un programme qui s'adresse particulièrement aux
patients ayant vécu au moins trois épisodes dépressifs.
Proposée sur huit semaines environ, avec des
exercices à pratiquer 20 à 30 minutes par jour, cette approche vise à estomper
les pensées négatives, à accroître la métaconscience et à prévenir les rechutes
dépressives. Elle est surtout recommandée pour les personnes à risque élevé de
rechute.
Thérapies
interpersonnelles et dialectiques : pour rétablir les liens sociaux
Les thérapies interpersonnelles (TIP/IPT) et
dialectiques (TID/DBT) visent respectivement à renforcer les liens sociaux et à
améliorer la gestion émotionnelle. L'IPT, reconnue comme traitement de première
intention pour la dépression, aide à résoudre les conflits relationnels ou l'isolement social. En tant que thérapie
de maintien, l'IPT combinée à une pharmacothérapie réduit les rechutes plus que
la seule médication. La DBT, proposée dans des centres communautaires, s'est
montrée efficace auprès de personnes isolées ou présentant des difficultés
relationnelles, améliorant la régulation émotionnelle et les interactions
sociales . Ces approches
sont des compléments utiles aux autres thérapies pour les personnes souffrant
de dépression, isolées ou ayant des difficultés relationnelles.