L'Université de Sherbrooke confirme son rôle clé dans la
transition énergétique et environnementale avec la chaire de recherche sur la
valorisation des résidus miniers amiantés. Échelonnée sur cinq ans et soutenue
par une subvention de 3 M $ du gouvernement du Québec, cette initiative vise à
transformer un lourd héritage industriel en levier économique et scientifique.
Une réponse à un
enjeu régional et environnemental
Les travaux de la chaire, officiellement lancés en mai 2024,
s'inscrivent dans une volonté régionale et provinciale de réhabiliter un passif
environnemental tout en exploitant son potentiel. Plus de 800 millions de
tonnes de résidus miniers amiantés issus de l'industrie de l'amiante - dont la
dernière usine a fermé en 2012 - sont encore présents dans les régions de
Val-des-Sources et de Thetford Mines.
Ces résidus, souvent perçus comme une problématique
environnementale majeure, contiennent néanmoins des métaux critiques et
stratégiques comme le magnésium, le nickel et le cobalt. Ces minéraux sont
recherchés pour des secteurs variés tels que la santé, l'électrification des
transports et les nouvelles technologies.
« L'état d'avancement des travaux présenté aujourd'hui
confirme l'importance de la chaire pour la région et pour le Québec, qui
cherche à valoriser au maximum ses minéraux critiques et stratégiques, afin
notamment de soutenir la transition énergétique », a déclaré Jean-François Simard,
ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Une expertise
scientifique au service de la transition
La chaire est codirigée par les professeurs Gervais Soucy et
Jean-François Boulanger, tous deux experts en génie chimique et métallurgie
extractive. Leur équipe regroupe doctorants, stagiaires et techniciens, qui ont
entamé une vaste revue scientifique des 50 dernières années pour orienter les
prochaines étapes.
Les travaux s'articulent autour de quatre axes principaux
:
- développer des procédés pour extraire les métaux critiques
contenus dans les résidus,
- caractériser les matériaux minéralogiquement et
chimiquement,
- concevoir des technologies minipilotes en vue d'une
application industrielle,
- former du personnel hautement qualifié pour soutenir l'industrie.
Les applications envisagées sont nombreuses : batteries au
nickel-manganèse-cobalt (NMC), alliages de magnésium-aluminium, production de
silice amorphe, valorisation du MgO, ou encore captation du CO₂ par la
production de carbonate.
« L'embauche du co-titulaire, Pr Jean-François Boulanger,
permet de consolider une équipe dynamique qui assurera un appui important à la
valorisation des résidus miniers amiantés tout en formant la relève », souligne
le Pr Soucy.
Téa Dufrêne, conseillère en communication, service des
communications, Université de Sherbrooke