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Trump : criminel en chef

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Photo : (fournie).
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 12 juin 2024

Contre toutes ses attentes, le milliardaire aux poches trouées, Donald Trump s'est vu condamné par ses pairs à 34 chefs d'accusation pour une histoire de couchette et de paiement frauduleusement intégré à ses dépenses électorales de candidat à la présidence en 2016.

Trump et ses ouailles peuvent bien s'égosiller à crier et à dénoncer l'instrumentalisation de la justice par le camp de Joe Biden, l'actuel président américain, mais celles et ceux qui croient aux institutions américaines savent très bien qu'il est coupable de multiples tentatives d'adapter le réel à ses intérêts, peu importe les moyens employés, légaux ou non. N'est-ce pas le même Trump qui a jadis déclaré que s'il assassinait quelqu'un en pleine rue, il serait déclaré innocent, tellement convaincu que son aura sur la société américaine lui donne une immunité qu'aucun autre Américain ne peut avoir dans une société de droits ? Eh oui, nous devons encore en 2024 écrire une chronique sur cet improbable personnage qu'est Donald Trump. Revenons sur le personnage si vous le voulez bien.

Trump, l'ineffable personnage

Donald Trump, figure emblématique de la politique moderne, a suscité un vif intérêt et des réactions passionnées tout au long de sa carrière politique. En tant que candidat et ex-président, il a été l'objet de nombreuses controverses et de nombreux débats. Comme candidat, Donald Trump a captivé l'attention du public par son discours franc, son approche non conventionnelle et sa promesse de secouer le statu quo politique. Sa rhétorique incisive et parfois controversée l'a distingué des politiciens traditionnels, lui attirant à la fois des partisans fervents et des détracteurs farouches. Son discours anti-establishment a résonné auprès de nombreux électeurs se sentant marginalisés par le système politique en place.

Cependant, son mandat présidentiel a été marqué par des polémiques incessantes et des accusations de mauvaises conduites. Les critiques ont soulevé des inquiétudes quant à son respect des normes démocratiques, à ses prises de position sur les droits de la personne et à sa gestion des affaires publiques. Des allégations de collusion avec des puissances étrangères, d'abus de pouvoir et d'incitation à la violence ont entaché sa présidence et nourri le débat sur sa légitimité en tant que dirigeant.

L'accusation de « criminel » a parfois été utilisée par certains pour décrire les actes de Donald Trump qui auraient enfreint les principes démocratiques et les lois en vigueur. Les affaires judiciaires le concernant, les enquêtes sur ses finances et ses interactions avec des gouvernements étrangers ont nourri les soupçons de comportements répréhensibles pendant et après son mandat présidentiel. Ces allégations ont alimenté une polarisation croissante au sein de la société et des institutions. Aujourd'hui, le qualificatif de criminel est fondé en droit, mais il suscite toujours autant de polarisation.

La figure de Donald Trump demeure complexe et suscite des réactions divergentes. En le qualifiant de candidat controversé et d'ex-président équivoque, il est crucial de reconnaître la pluralité des perspectives sur son héritage politique. Sa présence dans l'actuelle course présidentielle empêche la société américaine de débattre de manière constructive, en mettant en lumière les différentes facettes de sa carrière politique et en examinant de manière critique les allégations portées contre lui. Dans un tel contexte de polarisation politique croissante, il est impossible de maintenir un dialogue ouvert et respectueux, favorisant la compréhension mutuelle et la recherche de solutions communes. Donald Trump demeurera un sujet de débat et d'étude pour les années à venir, rappelant les défis et les enjeux de la démocratie contemporaine. Il pourra même devenir un enjeu majeur pour l'ensemble des démocraties occidentales en cas de victoire à la présidentielle en novembre prochain. Le monde en sera alors réduit à un autre tour de piste du cirque de Donald Trump.

La condamnation de Trump ça change quelque chose ?

La condamnation de Donald Trump par la justice américaine peut entraîner plusieurs conséquences sur l'élection présidentielle. D'abord, la condamnation complique sa candidature, mais si l'on se fie aux fonds qu'il a amassés au lendemain de celle-ci, plus de 50 millions en 24 heures, il semble que sa rhétorique sur l'instrumentalisation de la justice par Joe Biden et les démocrates a atteint ses objectifs. N'empêche que cela entraînera vraisemblablement des conséquences auprès des électeurs non alignés qui font et défont les présidents aux États-Unis. Chose certaine, sa condamnation a polarisé davantage l'opinion publique. Ses partisans voient celle-ci comme une preuve de persécution politique, renforçant leur soutien. En revanche, les opposants pourraient voir la condamnation comme une justification de leurs critiques contre lui.

Même si cela est fort improbable, si Trump est incarcéré, cela poserait des défis pratiques importants pour mener une campagne électorale. Même sans incarcération, les procédures judiciaires en cours pourraient consommer une grande partie de son temps et de ses ressources. Sans compter que pour les autres candidats, tant républicains que démocrates, cette condamnation est un argument électoral contre Trump. Cela ne manquera pas d'influencer les débats et les priorités de la campagne.

Ce qu'il y a de plus certain, c'est que cette affaire Trump vient miner l'image et la perception internationale des États-Unis. Une éventuelle élection de Donald Trump est vue avec frayeur pour celles et ceux qui veulent freiner la Russie et les dictatures autoritaires dans le monde. Il faut dire qu'avec l'élection d'un Parlement de droite aux élections européennes, Trump pourrait devenir plus la norme que l'exception.

On comprend que condamnation ou pas, la présence de Donald Trump entraîne des répercussions profondes et complexes non seulement sur l'élection présidentielle américaine, mais également sur les affaires internationales notamment en ce qui concerne la guerre en Ukraine et celle d'Israël contre le Hamas avec la sauvagerie israélienne envers la population civile palestinienne. On le constate, Trump affecte tant la dynamique interne, l'image extérieure du pays que la politique internationale.

Épilogue en attendant les autres éléments de la saga

La politique américaine est depuis longtemps marquée par des événements tumultueux et des personnalités dominantes. Donald Trump, en tant que candidat et ancien président, a maintenu une présence écrasante et controversée sur la scène politique. La condamnation criminelle de Donald Trump entraîne des répercussions immenses, mais cela ne semble pas affecter sa carrière politique et sa capacité à se présenter de nouveau aux élections présidentielles et de battre Joe Biden. En tant qu'ancien président, Trump a conservé une base de partisans fidèles acquis à sa cause. Il semble que sa condamnation n'a pas ébranlé sa crédibilité ni discrédité son image publique. Il y a là un phénomène politique à étudier dans les universités sur le soutien de la population américaine à un candidat tel que Trump. C'est dire que la polarisation et l'influence des réseaux sociaux et d'information continue en camps adverses sont la preuve de la disparition de ce que nous appelions autrefois la poursuite du bien commun ou le vivre-ensemble que j'ai évoqué dans ma dernière chronique intitulée Les lunettes roses.

L'impact de la présence d'un homme tel que Trump est profondément déstabilisant pour un démocrate, quel que soit son pays d'origine. Trump, en dépit de sa condamnation, continue d'exercer une influence significative sur le paysage politique en mobilisant sa base et en agitant les passions populaires, ce qui pourrait diviser davantage une nation déjà profondément polarisée. Cela augure mal pour l'avenir de cette grande démocratie que fut jadis celle de notre voisin du sud. Sur le plan social, la rhétorique de Trump contre le système de justice américain et ses juges s'ajoute à ses attaques aux élections libres, au Sénat et au Congrès. Il ne faut pas oublier qu'au lendemain de la dernière élection présidentielle, il a fomenté l'émeute au Capitole le 6 janvier 2021. Tout cela s'ajoute au bilan de Trump et à son action contre les institutions américaines et vient affaiblir les principes fondamentaux de l'État de droit, de même que l'importance de l'intégrité et de la transparence dans la gouvernance politique. Cela ne fait qu'empirer les choses et exacerber les tensions déjà existantes entre les partisans de Trump et ses détracteurs, conduisant à une polarisation accrue de la société et à une plus grande défiance contre les institutions politiques. Le film britannico-américain d'Alex Garland, Guerre civile, est peut-être une prédiction de ce qui attend les Américains.

J'espère un sursaut de lucidité collective de la part de nos voisins du sud qui nous évitera d'entendre au matin du 6 novembre sur Fox News « : si la tendance se maintient, Fox News prévoit à 2 h 45 l'élection du criminel en chef, Donald Trump, à la présidence des États-Unis... »


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