La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et
la Chambre de commerce et d'industrie de Sherbrooke (CCIS) dénoncent une baisse
marquée du soutien aux PME dans le nouveau Plan PME 2025-2028. En période de
turbulences économiques, les représentants du milieu des affaires estiment que
Québec en fait trop peu... et trop tard.
Un soutien à
contre-courant des besoins
Dévoilé le 19 juin par le ministre Christopher Skeete, le
Plan PME 2025-2028 a aussitôt été accueilli avec inquiétude par la FCCQ et la
CCIS. Ces deux organisations estiment que les mesures proposées ne tiennent pas
compte de la réalité actuelle sur le terrain : inflation, pressions
réglementaires, accès limité à la main-d'œuvre étrangère, hausse des coûts
d'électricité et menace de guerre commerciale avec les États-Unis. Malgré cette
conjoncture défavorable, le gouvernement choisit de réduire son aide de 6 M $
par rapport au plan précédent.
« Le Plan PME 2025-2028 ne répond ni aux besoins, ni aux
attentes prioritaires des PME et des entrepreneurs du Québec », affirme
Véronique Proulx, PDG de la FCCQ. Elle insiste sur l'inadéquation entre les
moyens proposés - axés sur la continuité - et l'urgence des défis que doivent
affronter les entreprises.
Des recommandations
ignorées
Ce nouveau plan fait abstraction de nombreuses propositions
concrètes formulées par les milieux d'affaires. Parmi celles-ci : l'allègement
du fardeau fiscal, la nomination d'un sous-ministre dédié aux PME, ou encore un
moratoire sur les restrictions au Programme des travailleurs étrangers
temporaires. Le plan omet également de compenser les PME pour les frais
associés à la Loi 25 sur la protection des renseignements personnels - une
lacune jugée « urgente et prioritaire ».
Selon Bruno Mecatti, président de la CCIS, cette absence de
mesures structurantes envoie un mauvais signal. « Nos PME sont à bout de
souffle », dit-il. « Le gouvernement doit revoir ses priorités s'il souhaite
réellement soutenir l'économie régionale. »
Quelques avancées,
mais insuffisantes
Trois mesures tirent néanmoins leur épingle du jeu :
- La création des Espaces PME Innovation, qui remplaceront les
anciens ERAC et seront intégrés au Conseil de l'innovation du Québec ;
- Le renforcement du soutien au repreneuriat avec la refonte
de Repreneuriat Québec ;
Le lancement du Campus du repreneuriat, une initiative de
formation destinée aux conseillers du Réseau Accès PME.
Malgré ces avancées bien accueillies, elles ne suffisent pas
à compenser l'impression générale d'un recul.
Alors que les PME constituent la colonne vertébrale de
l'économie québécoise, plusieurs voix s'élèvent pour demander au gouvernement
Legault une révision rapide et ambitieuse de son Plan PME. Les acteurs
économiques, particulièrement en région, réclament des gestes forts pour
répondre aux enjeux de compétitivité et de survie auxquels sont confrontées des
milliers d'entreprises. Le statu quo ne semble plus être une option.
Source : Mélanie Côté, directrice générale,
Chambre de commerce et d'industrie de Sherbrooke