L'ouverture tant attendue de la saison de pêche dans
plusieurs parcs nationaux et réserves fauniques du Québec risque d'être
fortement perturbée en Estrie, à la suite de l'annonce d'une grève des membres
du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).
Aujourd'hui, 15 mai 2025, les travailleuses et travailleurs
de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) sont en grève
pour trois jours, en plein cœur du lancement des activités de pêche. Des sites
emblématiques de la région comme le parc national du Mont-Orford, le parc
national du Mont-Mégantic et le parc national de la Yamaska seront directement
touchés.
Des employés en
Estrie à bout de souffle
Les travailleurs de la Sépaq en Estrie, tout comme ceux des
autres régions, réclament de meilleures conditions salariales. Pour Frédérick
Dagenais, président régional du SFPQ pour le Centre-du-Québec, la Mauricie et
l'Estrie, la situation est critique.
« Nos membres adorent la nature et détestent devoir
perturber les activités des visiteurs. Mais à 16 ou 17 dollars de l'heure, il
devient difficile de joindre les deux bouts. C'est un cri du cœur qu'on lance
», explique-t-il.
Les revendications portent notamment sur la rémunération, la
mobilité du personnel et la flexibilité dans la gestion. Le syndicat dénonce
aussi l'absence de rattrapage salarial comparable à celui octroyé à d'autres
employés du secteur public en 2023.
Des hébergements
fermés par mesures de sécurité
En raison du manque de personnel, la Sépaq a dû prendre la
décision de fermer temporairement certains hébergements dans les parcs durant
les journées de grève. Ces fermetures visent à assurer la sécurité des
visiteurs, faute de présence suffisante pour gérer les urgences, l'accueil et
l'entretien.
Les personnes ayant réservé une activité ou un séjour dans
ces établissements devraient communiquer avec la Sépaq pour connaître les
options de remboursement ou de report.
Une grève à portée
provinciale
Bien que l'Estrie soit particulièrement touchée, la grève
s'étend aussi aux réserves fauniques de Mastigouche et du St-Maurice, au
Camping des Voltigeurs, au parc de la Chute Montmorency, à l'Aquarium du
Québec, au siège social de la Sépaq ainsi qu'aux auberges de Port-Menier, des
Chic-Chocs et du Mont-Albert.
Convention échue
depuis décembre 2023
La convention collective des 2 500 travailleurs de la Sépaq
est échue depuis le 31 décembre 2023. Le SFPQ avertit que la pression pourrait
s'intensifier si aucune entente n'est conclue.
« La balle est dans le camp du gouvernement. Offrir 9 %
d'augmentation sur cinq ans, ce n'est pas suffisant pour garder les gens en
place », insiste Frédérick Dagenais.
Alors que la nature se réveille et que les rivières
regorgent de poissons, l'Estrie risque de rester silencieuse, privée de ses
visiteurs et de ses guides, tant que le conflit ne trouvera pas d'issue.
Source : Frédérick Dagenais, président régional Centre-du-Québec
- Estrie - Mauricie du SFPQ