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La Palestine, le moment de tous les dangers

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 22 octobre 2025

Nous sommes les tristes spectateurs d'un drame quotidien qui se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza, faisant suite aux événements du 7 octobre 2023, où les brigades du Hamas ont lâchement assassiné près de 1200 personnes et capturé plus de 200 otages. La riposte de l'État d'Israël a été disproportionnée alors que ses bombardements dans la bande de Gaza ont fait plus de 70 000 morts parmi la population palestinienne. De la pure folie. C'est pourquoi nous nous réjouissons aujourd'hui de la libération des otages et de la paix précaire qui semble vouloir s'installer. Nous devons toutefois garder les yeux sur cet arrêt momentané des agressions israéliennes envers le peuple de Gaza. Il ne signifie en rien un changement de la politique d'Israël envers la reconnaissance d'un État palestinien et un désir de vivre en paix avec ses voisins. Tentative de compréhension d'un conflit larvé au Moyen-Orient depuis des décennies...

Le conflit israélo-palestinien

Le conflit israélo-palestinien est l'un des plus anciens et des plus complexes conflits géopolitiques contemporains. Au centre de ce conflit se trouve une lutte historique pour la terre, l'identité et la souveraineté, qui a pris une nouvelle dimension dans le contexte de la politique mondiale. L'émergence du Hamas, un groupe militant islamiste, la politique étrangère de l'administration Trump, ainsi que les différents accords de paix tentés au fil des décennies, ont profondément influencé le paysage de ce conflit. Cette chronique cherche à explorer le contexte de ce conflit, à analyser les enjeux stratégiques qui le sous-tendent, et à examiner ses implications pour le monde libre. On peut retrouver les racines de ce conflit dans la fin du XIXe siècle, avec l'émergence du sionisme, un mouvement nationaliste juif cherchant à établir un État juif en Palestine, alors sous domination ottomane. Simultanément, le nationalisme arabe commençait à prendre forme, y compris en Palestine. Les tensions entre ces deux mouvements sont apparues dès les premières vagues d'immigration juive au début du XXe siècle.

La déclaration Balfour de 1917, dans laquelle le gouvernement britannique promettait de soutenir l'établissement d'un « foyer national juif » en Palestine, a exacerbé les tensions. Après la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste, le soutien international à la création d'un État juif a culminé, conduisant à la déclaration de l'État d'Israël en 1948. Cela a entraîné la première guerre israélo-arabe et le déplacement massif de Palestiniens, un événement que les Palestiniens appellent la Nakba (la catastrophe).

La montée du Hamas

Le Hamas, ou Mouvement de la résistance islamique, a été fondé en 1987 en tant que branche des Frères musulmans en Palestine. Le groupe a émergé en réponse à l'occupation israélienne et à la frustration croissante des Palestiniens devant l'inaction des leaders politiques traditionnels, notamment l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et son chef Yasser Arafat. Le Hamas a prôné une résistance armée contre Israël et a gagné en popularité en raison de son engagement communautaire et de ses services sociaux. En 2006, lors des premières élections législatives palestiniennes, le Hamas a remporté une victoire surprise, prenant le contrôle de la bande de Gaza. Cette victoire a conduit à un schisme entre le Hamas, qui soutenait la lutte armée, et le Fatah, allié de l'OLP, qui prônait des négociations pacifiques. Cette division a exacerbé la division interne palestinienne et compliqué les efforts pour parvenir à la paix. La montée radicale du Hamas dans la bande de Gaza, qui a un discours guerrier contre Israël, explique le massacre du 7 octobre.

 

Trump 1 et 2 et ses efforts pour pacifier le Moyen-Orient

Donald Trump a pris ses fonctions d'un premier mandat de président des États-Unis en janvier 2017. Sa stratégie en matière de politique étrangère se caractérisait par une approche peu conventionnelle, souvent marquée par des décisions et des mesures audacieuses. Concernant le conflit israélo-palestinien, l'administration Trump a modifié plusieurs politiques clés, notamment la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël en 2017, un acte salué par le gouvernement israélien, mais critiqué par de nombreux pays, considérant Jérusalem-Est comme la capitale de l'État palestinien à venir.

En janvier 2020, Trump a dévoilé son plan de paix, souvent désigné sous le terme « Accord du siècle ». Ce plan visait à résoudre le conflit israélo-palestinien en proposant une série de points qui, selon l'administration américaine, pourraient servir de base pour des négociations ultérieures. Parmi les éléments clés, l'Accord du siècle proposait de :

1. Reconnaître la souveraineté israélienne sur de vastes portions de la Cisjordanie.

2. Accorder une autonomie limitée aux Palestiniens, sans création d'un État pleinement souverain.

3. Imposer des conditions strictes aux Palestiniens, notamment la lutte contre le terrorisme, comme préalable à toute aide internationale.

L'initiative a été accueillie avec scepticisme et opposition tant du côté palestinien que d'une partie de la communauté internationale. Les Palestiniens ont vu cette proposition comme un moyen de légitimer l'occupation israélienne et de marginaliser leur aspiration à un État souverain. La politique de Trump à l'égard du conflit a entraîné des conséquences significatives. Sur le plan régional, elle a exacerbé les tensions entre Israël et les mouvements palestiniens, notamment le Hamas, qui a rejeté catégoriquement l'Accord du siècle. Parallèlement, certaines nations arabes, comme les Émirats arabes unis et Bahreïn, ont normalisé leurs relations avec Israël, un développement qui a été salué par Trump comme un succès de sa politique étrangère. Cependant, cette normalisation a également été perçue comme une trahison par de nombreux Palestiniens et a intensifié la perception qu'ils étaient abandonnés par leurs frères arabes. C'est à mon sens le germe des événements du 7 octobre 2023.

Puis à son second mandat, Trump a signifié sa volonté de mettre fin au conflit dans la bande de Gaza. D'où son plan en vingt points qui est en cours de réalisation, même si le tout demeure très fragile. Il est cependant clair que, pour l'administration américaine, la solution des deux États n'est pas à l'ordre du jour. Cela explique le silence du président Trump sur les efforts de colonisation d'Israël en Cisjordanie.

Que faut-il comprendre ?

Le conflit israélo-palestinien a des implications géopolitiques qui vont bien au-delà des frontières de la région. Les États-Unis, traditionnellement considérés comme un allié d'Israël, font face à des critiques croissantes sur leur soutien inconditionnel à l'État hébreu. La perception d'un double standard et le maintien de l'occupation israélienne sont des sources de frustration dans de nombreux pays, ce qui affecte la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale. Un monde libre qui valorise les droits de l'homme et la justice pérennise son image en répondant aux aspirations des peuples pour l'autodétermination.

Cette question des droits de l'homme est fondamentale dans le débat sur le conflit israélo-palestinien. Le Hamas est désigné par plusieurs pays, y compris les États-Unis, comme une organisation terroriste. Pourtant, sa popularité parmi une partie de la population palestinienne soulève des questions sur les conditions de vie des Palestiniens, sous occupation et avec peu de possibilités de progrès dans leurs droits civiques. Comment le monde libre peut-il soutenir une solution à long terme au conflit sans aborder les droits et la dignité des Palestiniens ? L'un des enjeux majeurs réside dans la réconciliation entre les différentes fractions palestiniennes, notamment le Hamas et le Fatah. Sans une unité politique, il est difficile de présenter une position unifiée lors des négociations de paix. L'absence d'une direction palestinienne forte et cohérente complique la quête d'une solution durable. Pour les acteurs du monde libre, soutenir des initiatives qui favorisent l'unité palestinienne pourrait être un chemin prometteur pour construire un front de paix significatif.

Nous pouvons faire la différence...

La couverture médiatique du conflit et la perception qu'en ont les opinions publiques dans le monde influencent également les politiques des gouvernements en faveur d'Israël ou de la Palestine. Les mouvements en faveur des droits des Palestiniens, y compris le BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), mobilisent l'opinion publique mondiale. Pour le monde libre, permettre une liberté d'expression sur ces questions est crucial pour encourager le dialogue et le débat sur ces enjeux complexes.

Le conflit israélo-palestinien, en tant que calamité géopolitique, exige une attention particulière de la communauté internationale. L'ascension du Hamas, la politique étrangère de l'administration Trump et les efforts de paix entrepris reflètent les défis structurels qui existent autour de ce conflit. Pour le monde libre, il est impératif de naviguer dans ces eaux troubles avec une approche qui reconnaît à la fois les droits des Israéliens à la sécurité ainsi que la légitimité des aspirations palestiniennes à la liberté et à la dignité. Les enjeux sont multiples : ils s'étendent de la stabilité géopolitique à la protection des droits de l'homme, en passant par la lutte contre le terrorisme et l'atteinte à l'unité déchirée des Palestiniens. Le chemin vers une résolution pacifique nécessite un engagement continu de la communauté internationale dans la promotion d'un dialogue constructif, d'une réelle intention de paix et d'un respect collectif des droits de la personne. Une chose est certaine, la question de la Palestine et de la stabilité politique du Moyen-Orient est aujourd'hui dans une période de moments de tous les dangers...

P.S. Retour sur ma dernière chronique

Dans ma dernière chronique portant sur la couverture médiatique des médias régionaux sur la campagne électorale municipale, j'ai été un peu injuste dans mes propos quant à l'intérêt de nos médias sur la campagne à la mairie à Sherbrooke. J'en assume totalement les opinions exprimées, même si je veux apporter des nuances. La couverture des médias est meilleure que ce que j'en écrivais. Néanmoins, je persiste et signe sur le fait qu'il est impensable que l'on tienne un débat à Radio-Canada Estrie diffusé sur le web et pas diffusé sur les ondes en direct, autrement que par de petits extraits au téléjournal du soir, à une heure de grande écoute. Il n'y a pas si longtemps, à Sherbrooke, le débat des candidats à la mairie était un événement majeur. Ce qui ne fut pas le cas cette fois. Peut-être suis-je trop nostalgique ? C'est en partie l'explication de mes opinions sur la couverture des médias sur cette campagne électorale. 

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