Après plusieurs mois de discussions, la MRC des Sources, le
Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec et la Coopérative Laforêt
ont annoncé jeudi 19 juin 2025 la conclusion d'une entente issue d'un processus
de médiation entamé en janvier. Ce dénouement marque une avancée majeure dans
la gestion durable du territoire forestier régional, en réponse aux tensions
provoquées par l'adoption du règlement 283-2024.
Une médiation
fructueuse pour dépasser les différends
Adopté en novembre 2024, le règlement 283-2024 avait pour
objectif de moderniser l'encadrement des pratiques forestières, en vigueur
depuis 2008. Malgré ses ambitions louables, le nouveau cadre réglementaire
avait suscité des inquiétudes, notamment en ce qui a trait aux seuils de
récolte et aux modalités d'application.
La médiation initiée en début d'année a permis aux parties d'exprimer
leurs préoccupations respectives et de clarifier les enjeux. Le résultat : une
entente qui non seulement apaise les tensions, mais renforce aussi le règlement
initial par des ajustements techniques et une meilleure harmonisation avec les
programmes de mise en valeur des forêts privées.
Parmi les améliorations, on note l'introduction de mesures
incitatives destinées aux propriétaires forestiers, la clarification des bandes
de protection et la mise en place de mécanismes de soutien à la formation
continue. Un partenariat durable s'est ainsi tissé entre la MRC et les
intervenants forestiers, dans une optique de résilience face aux changements
climatiques.
Une nouvelle ère de
collaboration forestière
Pour Hugues Grimard, préfet de la MRC des Sources, cette
entente reflète « une volonté partagée de protéger les milieux naturels tout en
soutenant une foresterie responsable ». Il salue le climat de confiance établi
entre les différents acteurs, propice à des solutions durables.
Même son de cloche du côté du maire de
Saint-Georges-de-Windsor, René Perreault, qui souligne que « préserver la
vocation forestière, c'est honorer ce qu'elle nous offre aujourd'hui tout en
assurant un legs aux générations futures ».
La reconnaissance du savoir-faire des producteurs est au
cœur de l'entente. André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers
du Sud du Québec, voit dans cette issue un tournant : « La MRC a démontré un
sens des responsabilités en acceptant d'ajuster sa réglementation à la réalité
forestière. »
Jonathan Blais, représentant des acériculteurs de l'Estrie,
rappelle que les érablières sont des exemples de gestion durable et que les
producteurs doivent être vus comme des partenaires à part entière. Quant à
Michel Brien, président de la Fédération de l'UPA-Estrie, il note que « les MRC
ont tout à gagner à collaborer avec les producteurs, qui connaissent mieux que
quiconque leurs forêts ».
Vers un modèle à
suivre
Cette entente, conclue dans un esprit d'écoute et de
compromis, pourrait bien inspirer d'autres MRC au Québec appelées à revoir leur
propre cadre règlementaire. À l'heure où les enjeux liés au climat et à
l'occupation durable du territoire se multiplient, le dialogue entre
institutions et producteurs semble plus que jamais nécessaire.
La MRC des Sources s'engage désormais à modifier
officiellement le règlement 283-2024 et à développer, dans les prochaines
années, de nouveaux outils pour accompagner les propriétaires forestiers. Une
démarche qui témoigne d'un engagement renouvelé envers la préservation de la
forêt privée et la pérennité de sa mise en valeur.
Sources : MRC des Sources et Syndicat des Producteurs
forestiers du Sud du Québec