Le ton se durcit dans le secteur préhospitalier de l'Estrie.
Les paramédics affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
annoncent qu'ils passeront à la vitesse supérieure dans leurs moyens de
pression. Déçus par des négociations nationales qui n'avancent pas et par le
manque d'actions du gouvernement, ils sont prêts à faire d'autres actions
marquantes dans la région et partout au Québec.
Une première action
symbolique qui en dit long
La tension a augmenté ces dernières semaines, notamment
lorsqu'un groupe de paramédics a occupé symboliquement l'hôtel de ville de
Sherbrooke. Ce geste visait à attirer l'attention sur l'inaction du
gouvernement et les conditions de travail jugées de plus en plus intenables par
les intervenants du terrain.
« Les paramédics sont à bout de souffle », lance Samuel
Côté, président du Syndicat des paramédics de l'Estrie (SPEC-CSN). « Nous avons
démontré notre bonne foi à la table de négociation, mais le gouvernement ne
nous laisse pas d'autre choix que d'intensifier nos actions. La population doit
comprendre que nos revendications visent à améliorer le service d'urgence
préhospitalier, et non à le nuire. »

Des opérations de visibilité, des ralentissements
symboliques et d'autres occupations pourraient s'ajouter comme moyen de
pression dans les prochains jours. Le syndicat affirme que toutes les avenues
sont envisagées pour faire pression sur le gouvernement.
Des conditions de
travail en déclin
Le cœur du problème réside dans ce que le syndicat décrit
comme une « crise structurelle » du secteur préhospitalier. Le SPEC-CSN dénonce
des conditions de travail qu'il qualifie de désuètes, des horaires jugés
exténuants et un manque de reconnaissance de la part des autorités
gouvernementales.
« Tant que le gouvernement n'apportera pas de solutions
concrètes, nous continuerons à augmenter la pression », souligne M. Côté.
Le SPEC-CSN milite entre autre pour une bonification des
salaires, une amélioration des horaires et des mesures concrètes pour favoriser
la rétention du personnel qualifié. Des enjeux qui touchent finalement
l'efficacité du service offert à la population.
Une mobilisation qui
pourrait s'étendre
Le mouvement syndical en Estrie s'inscrit dans une dynamique
plus large, alors que plusieurs syndicats de paramédics au Québec expriment des
frustrations similaires. L'été 2025 pourrait ainsi être marqué par une
mobilisation à l'échelle provinciale, avec un impact possible sur les services
d'urgence si aucun compromis n'est trouvé.
Source : Samuel Côté, président du syndicat des paramédics
de l'Estrie (SPEC-CSN)