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La vertu-boomerang

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 7 février 2024

Triste spectacle encore cette semaine du premier ministre Legault. Il venait à peine de nous dire qu'il devait se discipliner et éviter les distractions qu'il retombe dans le piège lui-même. Il aura fallu quelques manchettes de médias impliquant ses députés dans des invitations à des activités de financement de la CAQ pour que sa nouvelle résolution s'envole en fumée. La solution Legault abolir le financement populaire pour les partis politiques. Quelle bourde !

Il faut rappeler que Legault et le PQ ont fait du financement des partis politiques un enjeu majeur de leur lutte contre les libéraux jadis au pouvoir. Gérard Deltell avait même siffloté le thème musical du film Le Parrain à l'Assemblée nationale pour narguer Jean Charest et les libéraux. Il est vrai que de nombreuses affaires de nominations, du lien de l'argent et de la politique faisaient les manchettes politiques de cette époque. Pourtant, après la commission Charbonneau et de nombreuses enquêtes de police, il n'a jamais été fait la preuve qu'il y avait un lien entre le financement des partis politiques et des gestes de corruption des élus. Ce fut la victoire de Renaud Lachance contre France Charbonneau. L'ancien vérificateur général Lachance a eu raison contre la procureure en chef, lionne de la lutte contre le crime organisé. Depuis lors, les lois sur le financement des partis politiques ont été resserrées et le Québec est l'autorité qui règlemente le plus sévèrement le geste fondamentalement démocratique d'une citoyenne ou d'un citoyen qui veut donner de son argent à une cause politique. Sachant cela, il est étonnant que le premier ministre Legault ait accordé autant d'importance à des faits divers et qu'il ait proposé d'abolir le financement politique populaire. Réfléchissons ensemble à cette question si vous le voulez bien !

Le financement populaire, un mode parfait ?

Le financement populaire des partis politiques au Québec a été un sujet de débat et de préoccupation au fil des ans en raison de certaines préoccupations et certains problèmes potentiels. Rappelons ici quelques-uns des problèmes associés au financement populaire des partis politiques au Québec : d'abord, les préoccupations liées à l'influence des lobbies. Certains critiques soutiennent que le financement populaire ne résout pas complètement le problème de l'influence des groupes de pression ou des lobbies sur les décisions politiques. Même si les dons individuels sont limités, les groupes d'intérêt peuvent encore exercer une influence en organisant des activités de financement, des événements de collecte de fonds, ou en faisant pression sur les membres du parti. Il peut y avoir des tentatives de contourner les règles de financement en utilisant des prête-noms ou des méthodes non transparentes pour faire des dons. Ainsi, le suivi et le respect des règles sont rendus difficiles.

Le financement populaire est aussi un creuset potentiel d'inégalités entre les partis politiques en présence. Le financement populaire peut encore favoriser les partis politiques bien établis et les candidats populaires, ce qui peut créer des inégalités dans la compétition politique. Les nouveaux partis ou les candidats moins connus peuvent avoir du mal à rivaliser avec les grandes formations.

D'autre part, le financement entièrement public a un coût pour les contribuables que nous sommes. La contribution publique des partis politiques est financée par les contribuables, ce qui peut susciter des objections de la part de ceux qui estiment que l'argent public devrait être utilisé à d'autres fins. De plus, certains peuvent considérer que le financement public profite indûment aux partis politiques.

Bien que la contribution populaire ait été mise en place pour accroître la transparence, il peut y avoir des lacunes dans la divulgation des informations financières, ce qui complique la tâche des citoyens qui souhaitent savoir qui finance réellement les partis politiques. Les règles de financement populaire peuvent être complexes et difficiles à comprendre pour le public. Cela peut entraîner des problèmes de conformité et rendre le système moins efficace. Certaines campagnes électorales peuvent encore être très coûteuses malgré les restrictions de financement. Cela peut créer des déséquilibres entre les candidats et les partis politiques en fonction de leurs ressources. Les problèmes et les lacunes potentiels du financement populaire des partis politiques peuvent exiger une surveillance continue et des réformes pour les corriger, ce qui peut être un processus complexe et politique.

Bref, malgré ses lacunes évidentes, le financement populaire des partis politiques pose de nombreuses questions et même si notre système a évolué au cours des ans, il n'est pas exempt de questionnements dans l'avenir.

Il est important de noter que le système de contribution populaire des partis politiques au Québec a évolué au fil des ans, avec des réformes visant à résoudre certains de ces problèmes. Les défenseurs du système soutiennent qu'il contribue à accroître la transparence et à réduire l'influence de l'argent en politique, mais il reste des défis à relever pour garantir son efficacité et son intégrité.

Il faut maintenir le financement populaire

Le financement politique populaire est une voie d'avenir qui présente plusieurs avantages potentiels dans le contexte de la démocratie et du processus politique. Cependant, il convient de noter que l'opinion sur cette question peut varier en fonction des perspectives politiques et des systèmes politiques spécifiques de chaque pays. Voici quelques points à considérer :

Réduction de l'influence de l'argent : Le financement politique populaire vise à réduire l'influence des grandes entreprises et des riches donateurs sur le processus politique en permettant aux citoyens ordinaires de contribuer financièrement aux campagnes politiques. Cela peut aider à une plus grande équité dans la compétition électorale.

Renforcement de la démocratie : Le financement politique populaire peut renforcer la participation citoyenne en encourageant les individus à s'engager davantage dans le processus politique en tant que donateurs. Cela peut contribuer à une démocratie plus active et plus représentative.

Transparence et responsabilité : En rendant les sources de financement plus transparentes et en imposant des limites aux dons individuels, le financement politique populaire peut aider à accroître la responsabilité des candidats et à réduire le risque de corruption.

Accès égal à la politique : Le financement politique populaire peut ouvrir la voie à une participation politique plus équitable en permettant aux candidats moins fortunés d'avoir accès aux ressources nécessaires pour mener des campagnes compétitives.

Réduction de la dépendance envers les lobbies : En limitant la dépendance des candidats aux lobbies et aux intérêts spéciaux, le financement politique populaire peut aider à protéger l'intérêt public et à promouvoir des politiques qui reflètent les besoins des citoyens.

Cependant, il y a aussi des défis associés au financement politique populaire, tels que la manière de garantir une distribution équitable des fonds et d'empêcher les abus. Les détails de la mise en œuvre du financement politique populaire varient d'un pays à l'autre, et leur succès dépend en grande partie de la manière dont ils sont conçus et mis en œuvre.

Dans l'ensemble, le financement politique populaire peut être une voie d'avenir prometteuse pour renforcer la démocratie, réduire la corruption et favoriser une plus grande participation citoyenne, mais il nécessite une réflexion soignée et des mesures appropriées pour garantir son efficacité. Ce n'est pas en disant n'importe quoi pour faire taire les accusations de manque de jugement de ses troupes que le premier ministre Legault va améliorer la démocratie et relever les défis d'aujourd'hui liés au financement populaire des partis politiques. Monsieur Legault devait rompre avec son culte de la vertu-boomerang...


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