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La route à emprunter : maximum de 1,5° c en 2100

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Yves Nantel Par Yves Nantel
Vendredi le 6 janvier 2023

Quelle route devons-nous privilégier pour préserver l'habitabilité de la planète ? N'est-ce pas une question d'importance majeure à s'approprier pour relever le défi vital que nous pose son réchauffement excessif ? 

Depuis le début des années 1990, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) suit l'évolution du climat et ses conséquences sur la nature. Il a proposé un itinéraire qui fut endossé par 196 pays dans un accord en 2015 qu'on appelle l'Accord de Paris. 

Prérequis pour comprendre l'itinéraire 

Les gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont nécessaires pour assurer la vie sur terre mais l'activité humaine depuis l'industrialisation a provoqué une accumulation de ces gaz que la planète ne peut plus gérer. Vers 1850, la concentration du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère était de 280 ppm, en 1990 elle avait atteint 351 ppm et en 2020 421 ppm (ppm étant des « parties par million ». 

Il faut aussi savoir que l'accumulation actuelle de GES dans l'atmosphère ne peut se résorber en quelques mois ni quelques années. Nous subissons les gestes qui n'ont pas été posés il y a quelque 20 ou 30 ans et les gestes que nous posons aujourd'hui n'auront d'impacts que dans 20 ou 30 ans. 

Les éléments sur lesquels il faut agir sont : d'une part, les émissions de GES en provenance des énergies fossiles qu'il faut remplacer par des énergies renouvelables et d'autre part, les puits naturels de captation de GES (terres et océans) qu'il faut protéger et rendre plus efficaces. 

Contrairement à un scénariste qui a le loisir de décider du scénario de son film, le GIEC doit plutôt essayer de comprendre et d'interpréter celui auquel la nature nous soumet. Pour cela, il analyse les lois de la science en action, celles de la biologie et de la physique particulièrement. Il peut alors anticiper le futur et nous dévoiler le scénario le plus probable que nous devons suivre pour revenir aux conditions d'une planète habitable. 

Le scénario sécuritaire à suivre 

Le tableau ci-bas décrit le scénario souhaitable pour éviter l'emballement du climat et juguler les conséquences de celui-ci. 

2020

2030

2050

2100

1,2° C

1,5° C

2.0° C

1,5° C

Atteinte du pic des émissions

Diminution des émissions

Carboneutralité

Émissions nettes négatives

Décrue graduelle

43 % de diminution des émissions

Équilibre entre émission/captation

Stabilisation du climat

 

 Dans son rapport de novembre 2021, le GIEC nous dit que le pic des émissions de GES aurait dû être atteint en 2020 pour ensuite commencer sa descente. Il incombe aux pays de se donner les conditions d'assurer le déclin des émissions. 

Le GIEC poursuit en affirmant que pour atteindre l'objectif de réchauffement maximum de 1,5° C en 2100, il faudrait réduire les GES de 40 % dès 2030 par rapport à 2019. Comme le pic n'a pas été atteint en 2020, il faudra donc réduire nos émissions de 43 %. À ce moment, la température du climat aura atteint 1,5° C. Ne pas oublier que ce sont les gestes posés il y a 20 à 30 ans qui donneront le résultat de 2030. 

Puis, 2050, étape charnière du scénario, atteindre la carboneutralité. À ce moment, nous devrons avoir fait un virage majeur vers les énergies renouvelables et rendu plus efficaces les puits de carbone. La carboneutralité signifie que nous devrons réussir à neutraliser chaque tonne de GES émise par nos activités. Plus un GES ne devrait venir gonfler le stock accumulé dans l'atmosphère. Par contre, la température aura grimpé jusque'à 2° C aves ses conséquences sur nos vies. 

Alors commencera une étape cruciale à savoir celle de diminuer le stock accumulé dans l'atmosphère que les scientifiques appellent des « émissions nettes négatives ». Au cours de ces 50 années, la concentration et le volume de GES, exprimé en ppm et en tonnes, devraient chuter suffisamment pour stabiliser le température à 1,5° C ; ce qui constitue le niveau proposé comme étant acceptable pour la réhabilitation du climat. 

Ouf! Quel défi ! Le GIEC nous dit : « C'est possible ». Mais le succès dépend des actions cohérentes que nous prenons AUJOURD'HUI. 

Sommes-nous sur la bonne trajectoire ? 

La réponse claire est NON. 

Nous sommes sur un parcours de tergiversations sur les cibles de réduction et sur les moyens pour les atteindre. Suite à l'Accord de Paris, des pays se sont engagés, certains sérieusement, d'autres de manière peu convaincante et le reste sans véritable volonté. À titre d'exemples, la Chine qui émet 26,4 % de tous les GES au monde, dit ne pas pouvoir atteindre la carboneutralité avant 2060, l'Inde pas avant 2070. 

Et si le passé est garant de l'avenir, la majorité ne respectera pas leurs engagements. Le GIEC nous prévient que même si toutes les cibles actuelles sont respectées, nous sommes sur une trajectoire qui nous mène à une augmentation de GES de 14 % en 2030. Imaginez l'écart, nous devons nous diriger vers une réduction de 43 %. Si cela demeurait, nous nous dirigerions vers un réchauffement de 2,8° C à 3° C. Les conséquences seraient hors d'entendement. Il nous faut donc rectifier le tir. 

La balle est dans notre camp. Dame Nature n'est pas encline à négocier.

 

Yves Nantel

janvier 2023


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