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L’homme au sommeil léger

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 5 mai 2021

Mercredi soir dernier, le président des États-Unis d'Amérique, Joseph R. Biden, s'est adressé aux chambres du congrès et du Sénat pour faire le bilan de son action politique des 100 premiers jours et pour tracer les orientations de ses politiques au cours de la prochaine année. S'il il y a une évidence qui s'impose à nous aujourd'hui c'est que le quolibet de Joe l'endormi, que lui avait affublé son prédécesseur, l'ancien clown aux cheveux orange, était tout ce qui a de plus faux. Quelques réflexions en marge d'une présidence nettement marquée par une volonté de transformer les États-Unis d'Amérique.

Les 100 premiers jours de Biden

SénatCe que l'on peut observer à première vue comme principal changement depuis l'arrivée de Joe Biden comme président des États-Unis c'est le retour à une certaine normalité malgré qu'en temps de pandémie rien n'est vraiment normal. Néanmoins, on peut dire que les choses se sont calmées depuis l'arrivée de ce nouveau président démocrate. Nous ne sommes plus bombardés d'opinions instantanées sur tout et rien et la politique se fait par les voies normales plutôt que par les chambres d'échos que représentent les médias et réseaux sociaux. Nous n'avons plus accès aux états d'âme du président et c'est bien tant mieux. C'est la plus grande rupture avec l'administration précédente. On pourra qualifier cela de la présidence de l'apaisement.

La seconde rupture c'est la volonté ferme de l'administration actuelle de vaincre la pandémie et de travailler à la reprise d'une vie normale. Dès son arrivée, Joseph Biden a fait siennes les recommandations des autorités sanitaires de son pays et a demandé aux États de les respecter notamment par la promotion active des gestes barrières comme porter le masque, respecter la distance de deux mètres et surtout éviter les rassemblements. Cela a été accompagné d'une formidable opération de vaccination. Biden avait promis 100 millions de vaccinations dans les 100 premiers jours. Son opération a largement dépassé les attentes en vaccinant plus de 200 millions de doses dans ses 100 premiers jours.

Enfin, le style de gouvernement qu'a imposé le président Biden a réussi à mettre en sourdine pour un moment du moins l'extrême polarisation de la vie politique américaine. Il a réussi à présenter un visage de rassembleur et a évité de jeter de l'huile sur le feu envers les partisans de son prédécesseur qui carburent aux théories complotistes et surtout au discours anti-Washington. Sans avoir fait de miracles, le président Biden et son équipe ont réussi à calmer le jeu même si le mal de la division extrême est toujours présent dans la démocratie américaine.

Voilà les trois grandes ruptures qui marquent un changement majeur avec ce que nous avons connu les quatre dernières années. Cela dit, il faut comprendre du discours livré par Biden mercredi dernier que des changements encore plus profonds s'annoncent chez nos voisins ou du moins qui ont été mis à la liste de priorités de Biden. Comme il l'a affirmé mercredi dans son allocution, il y a place aux discussions, mais pas à l'inaction.

Les États-Unis canadiens ?

Un observateur politique habitué aux enjeux politiques canadiens n'aura pas été choqué outre mesure par le discours livré par le président Biden mercredi soir dernier devant les deux chambres. Nous avons eu droit à un énoncé de politique de centre gauche, ce qui aux États-Unis s'apparente à une révolution socialiste.

Le président Biden a rappelé son vaste plan de relance économique de qui se chiffre à près de 2 000 milliards de dollars. Il a aussi annoncé son intention de remettre sur pied la société américaine en se servant de sa mince majorité au Congrès par diverses actions comme une hausse du salaire minimum fédéral ; une bonification de l'aide gouvernementale offerte aux jeunes familles et des mesures plus musclées pour protéger l'environnement ; un plan majeur d'infrastructure.

Il propose aussi une expansion sans précédent de l'État fédéral depuis la Great Society du président Lyndon B. Johnson dans les années 1960 au lendemain de l'assassinat du président John F. Kennedy. Ce fut à cette époque où les lois sur les droits civiques ont été adoptées. Biden veut aider les familles américaines en augmentant le nombre d'années de gratuité pour la fréquentation des collèges américains, légiférer les prix des médicaments à la grande satisfaction du sénateur du Vermont Bernie Sanders. Il présente le virage vert comme une occasion favorable pour créer de bons emplois pour les cols bleus américains. Il fait aussi sien le discours protectionniste américain avec son propos sur le Buy American Act, ce qui n'annonce rien de bon pour l'économie canadienne. Cela est surtout vrai dans la mesure où le président Biden a bien pris soin qu'il sera très réticent à ce que des exemptions soient accordées. Comme Canadien, cela devra nous préoccuper en matière de nos capacités d'exportations de nos petites et moyennes entreprises. 

HarisIl faut aussi rappeler que depuis son arrivée l'administration Biden a bien pris soin de déconstruire l'œuvre de son prédécesseur notamment en matière d'immigration. Exit le mur de la honte entre le Mexique et les États-Unis du dictateur à la chevelure orange. Malgré la crise qui sévit au sud de la frontière des États-Unis, Biden a mis fin à l'incarcération des enfants et souhaite régler le cas des Dreamers, ces jeunes Américains sans papier menacés d'expulsion du seul pays qu'ils ont connu. Conscient que l'immigration est un caillou dans son soulier, Joseph Biden en a confié la gestion à sa vice-présidente Kamala Harris. Un dossier à suivre, mais qui devra que se régler avec une aide financière substantielle au pays d'Amérique centrale pour les aider à donner des conditions de vie dignes à leurs populations si l'on souhaite qu'elles ne cherchent pas leur eldorado aux États-Unis. L'époque est mûre pour un plan Marshall 2.0 pour l'Amérique centrale.

Que réserve l'avenir à Joe Biden ?

Contre toute attente, les appuis envers Joe Biden sont d'une grande stabilité malgré les grands chantiers annoncés. Peu de présidents avant Biden peuvent se targuer d'une aussi grande stabilité de ses appuis dans l'opinion publique américaine, et ce malgré l'extrême polarisation de la politique américaine. Il faut dire que Joseph Biden a connu un score électoral assez remarquable malgré le déni de son adversaire. Ce qui explique peut-être la tendance actuelle c'est que Biden gouverne avec une approche ultra-partisane. Malgré son discours de réconciliation nationale, il fait peu de cas de ses adversaires républicains desquels il n'espère aucune coopération politique. Par ailleurs, la polarisation extrême de la vie politique américaine met à mal la plus grande promesse de Biden soit de réussir à unifier le pays. S'il ne réussit pas à réunifier le pays, il a tout au moins réussi à l'apaiser. Ce qui n'est pas rien pour un président endormi. Joe l'endormi fait mentir ses détracteurs et il nous prouve tous les jours qu'il est un homme au sommeil léger...



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