La Ville de Sherbrooke joint sa voix au mouvement de soutien à l'endroit du blogueur saoudien Raïf Badawi.
Lors du conseil municipal du 19 janvier dernier, les conseillers municipaux ont manifesté leur appui à Amnistie international pour la libération de Raïf Badawi.
« Les énergies convergent : celle de Sherbrooke avec toutes celles de la planète. Ceci force le gouvernement saoudien à reconsidérer le traitement inhumain qui est réservé à M. Badawi », a lancé d'entrée de jeu le maire Bernard Sévigny.
Le conseil municipal a rappelé que la Ville de Sherbrooke adhère au respect des libertés fondamentales que sont la liberté de religion et la liberté d'expression. « Considérant que la peine infligée à M. Badawi est inhumaine, indigne et qu'elle bafoue les lois fondamentales, puis que l'épouse de M. Badawi, Ensaf Haidar, ainsi que ses trois enfants ont été accueillis au Canada comme personnes réfugiées et qu'ils vivent à Sherbrooke, la Ville condamne la peine infligée à M. Badawi et soutient Amnestie International dans sa démarche pour obtenir sa libération. »
La Ville de Sherbrooke a également fait la demande au gouvernement canadien d'intercéder auprès du gouvernement d'Arabie Saoudite afin d'obtenir la libération de M. Badawi et de favoriser la réunification de sa famille au Canada.
Retour sur les événements
Le blogueur saoudien a reçu le 9 janvier dernier 50 coups de fouet sur la place publique. Vendredi prochain, soit le 23 janvier prochain, une deuxième série de 50 coups de fouet seront infligés à M. Badawi. C'est au total 1 000 coups de fouet que recevra Raïf Badawi au cours des vingt prochaines semaines à moins d'un revirement de situation majeur.
L'État saoudien accuse M. Badawi d'avoir offensé les préceptes islamiques dans le forum en ligne, « Saudi Arabian Liberals », qu'il a lui-même créé en 2008 pour encourager le débat politique et social en Arabie Saoudite. Il a été condamné à dix ans de prison, à mille coups de fouet et à une amende de près de 300 000 dollars canadiens. Il a été transféré depuis peu de temps à la prison Al Islahia où il purgera sa peine.
Sa femme et ses trois enfants sont réfugiés politiques au Canada depuis novembre 2013 et résident maintenant à Sherbrooke.