Alors qu'un nombre croissant d'étudiantes et d'étudiants au
Québec évaluent leur santé mentale comme fragile, l'Université de Sherbrooke
intensifie ses actions pour créer un milieu bienveillant et sécuritaire. Entre
initiatives communautaires et projets innovants, la mobilisation se fait sentir
sur tous les campus.
Une réalité préoccupante au Québec
La santé mentale est devenue un enjeu majeur dans les
milieux d'enseignement supérieur. Selon les données de l'Observatoire sur la
santé mentale étudiante en enseignement supérieur (OSMÉES), une personne
étudiante sur quatre au Québec juge sa santé mentale mauvaise ou très mauvaise.
Les symptômes d'anxiété touchent également une large portion de la population étudiante
: 42,9 % en rapportent des niveaux modérés à sévères, un taux largement
supérieur à celui de la population canadienne générale, estimé à 15,3 %.
Dans ce contexte, la question du soutien psychologique
devient incontournable pour les universités. À Sherbrooke, cette préoccupation
se traduit par une série d'actions concrètes visant à renforcer la solidarité
et le mieux-être au sein de la communauté.
Une mobilisation marquée à l'Université de Sherbrooke
À l'Université de Sherbrooke (UdeS), les étudiantes et
étudiants expriment majoritairement un sentiment d'écoute et de sécurité. Les
chiffres parlent d'eux-mêmes : 84,3 % estiment que l'administration est
attentive à leurs besoins en santé mentale, 71,5 % ressentent un fort sentiment
d'appartenance et 98 % se sentent en sécurité sur le campus.
Cette confiance n'est pas anodine. Elle repose sur de
nombreuses initiatives qui répondent aux besoins concrets de la communauté
étudiante. Parmi celles-ci, la veille téléphonique par les pairs se distingue :
en un seul trimestre, 1 480 personnes ont été contactées pour offrir une
présence et une écoute. Les centres d'entraide à l'étude ont quant à eux
réalisé 5 660 consultations en un an, illustrant l'importance de
l'accompagnement académique dans le bien-être global.
Le programme Pair-Mission, qui a soutenu plus de 400
étudiantes et étudiants, ainsi que le réseau des 150 portes ouvertes,
multiplient les points d'accès pour obtenir écoute et soutien. À cela s'ajoute
une gamme de services spécialisés : psychologie, orientation professionnelle,
santé et intervention psychosociale.
Des initiatives qui renforcent le lien social
Au-delà des services professionnels, l'Université de Sherbrooke
mise aussi sur la force du collectif. Le Village UdeS, un rendez-vous
hebdomadaire ouvert aux étudiantes et étudiants d'ici et d'ailleurs, crée un
espace d'échanges convivial autour d'un repas partagé. Plus de 500 personnes
ont participé à ces activités cette année, que ce soit lors de rencontres
régulières ou d'événements festifs comme le barbecue estival.
Les facultés pilotent également des projets novateurs : un
cours axé sur la gestion du stress et l'autocompassion en droit, la Semaine des
petits bonheurs en éducation, ou encore l'Espace-connexion en génie, destiné à
favoriser la création de liens.
Source : Geneviève Lussier, conseillère en relations médias,
service des communications, Université de Sherbrooke