La conseillère municipale du district du Pin Solitaire,
Hélène Dauphinais, monte de nouveau au front pour réclamer un resserrement des
règles entourant l'attribution des logements subventionnés. Elle se dit
confortée par les constats sévères du Vérificateur général (VG) du Québec dans
son rapport le plus récent.
Des manquements
importants pointés du doigt
«Ce n'est pas d'hier que je soulève la question et j'ai
toujours eu l'impression de prêcher dans le désert. Or, le dernier rapport du
Vérificateur général (VG) du Québec en arrive au même constat et dénonce à
grands traits les manquements importants dans l'application des règles de
fonctionnement de la Société d'Habitation du Québec (SHQ) », affirme Mme Dauphinais.
Le rapport du VG fait état de graves lacunes dans le suivi
des critères d'admissibilité des ménages qui occupent des logements sociaux ou
abordables. Parmi les exemples les plus frappants, on retrouve :
17 345 ménages ne paient pas les 25 % de leur revenu
exigés en loyer ;
- Au moins 10 % des ménages logés dans les logements
abordables en 2024 dépassaient les seuils de revenu admissibles.
- Plus de 9 200 ménages vivaient dans des logements trop
grands pour leur composition familiale.
Une situation préoccupante
à Sherbrooke
Selon Mme Dauphinais, ces chiffres ont des répercussions
directes à Sherbrooke. « Si on applique la statistique de 10 % aux 3 740
logements subventionnés de la ville, ce sont des centaines d'unités qui
pourraient être libérées pour les ménages qui en ont réellement besoin »,
insiste-t-elle.
Elle déplore aussi le manque de rigueur dans la vérification
des documents financiers et familiaux fournis par les ménages. « Certains
organismes se contentent d'une simple déclaration de revenu, sans pièce
justificative. Ce laisser-aller ouvre la porte aux abus », soutient-elle.
Un changement de ton
à la SHQ
Mme Dauphinais se réjouit néanmoins de la volonté affichée
par la SHQ de corriger la situation. Contrairement à 2019, l'organisme aurait commencé
à prendre les critiques au sérieux.
Elle souhaite notamment que la recommandation quatre du
rapport du VG soit appliquée sans délai. Cette recommandation vise à garantir
que les bénéficiaires des programmes respectent les critères d'admissibilité tant
à l'entrée qu'en cours de bail.
Agir maintenant pour
répondre à la crise
Dans un contexte où la crise du logement frappe de plein
fouet, la conseillère municipale rappelle que plus de 15 000 ménages à
Sherbrooke vivent avec un revenu annuel inférieur à 30 000 $, alors que l'offre
en logements sociaux et communautaires plafonne à 3 740 unités.
« Le budget alloué par la Ville au logement social a
quadruplé ces dernières années, atteignant entre 8 et 10 millions de dollars.
Nous avons une responsabilité : celle de s'assurer que ces logements soient
occupés par ceux qui en ont vraiment besoin », martèle-t-elle.
Mme Dauphinais prévoit de déposer un avis de proposition au
conseil municipal la semaine prochaine afin de mettre en œuvre des mesures
concrètes pour resserrer les contrôles. « Il est grand temps de redresser la
barre, et ce, rapidement », conclut-elle.
Source : Hélène Dauphinais