Depuis minuit une le 6 juillet 2025, plus de 275 paramédics
de l'Estrie ont entamé une grève générale illimitée. La cause : des
négociations bloquées depuis plus de deux ans et l'absence de convention
collective depuis avril 2023. Les services essentiels seront maintenus, mais
les tensions montent entre les syndicats et le gouvernement.
Une grève encadrée,
mais déterminée
Dans la nuit de samedi à dimanche, quelque 3 300 paramédics
affiliés à la CSN, répartis dans plusieurs régions du Québec, ont lancé une
grève générale illimitée. En Estrie, plus de 275 travailleurs sont concernés.
Bien que les services essentiels soient assurés conformément aux directives du
Tribunal administratif du travail, plusieurs tâches non urgentes, notamment de
nature administrative, seront suspendues.
Le mouvement inclut également une grève de temps effectuée
en rotation, où les employés grévistes sont temporairement remplacés par du
personnel cadre. Cette stratégie vise à exercer une pression soutenue tout en
respectant les obligations de santé publique.
Julie Bolduc, présidente du Conseil central de l'Estrie-CSN,
dénonce l'inaction du gouvernement : « D'un côté, la CAQ critique la
multiplication des grèves, mais de l'autre, elle refuse de faire avancer les
discussions. Nous irons jusqu'au bout pour obtenir des conditions de travail à
la hauteur de la contribution de nos paramédics. »
Conditions de travail
et reconnaissance en jeu
Au cœur du conflit : des revendications qui portent
principalement sur les salaires, les horaires de travail et le régime de
retraite. Les paramédics demandent une rémunération à la hauteur de leurs
responsabilités, ainsi que des horaires mieux encadrés pour limiter le recours
abusif aux heures supplémentaires. Ils exigent aussi une bonification de leur
régime de retraite, en raison des exigences physiques et psychologiques de leur
métier.
Le président du Syndicat des paramédics de l'Estrie
(SPE-CSN), Samuel Côté, pointe l'immobilisme gouvernemental : « Cela fait plus
de deux ans que nous sommes sans contrat. Nous sommes prêts à négocier
sérieusement, mais le gouvernement ne suit pas. Pendant ce temps, nos collègues
continuent de sauver des vies dans des conditions de plus en plus difficiles. »
François Perron, vice-président de la Fédération de la santé
et des services sociaux en Estrie, rappelle l'injustice perçue par les
travailleurs : « Comment expliquer que les autres groupes aient déjà obtenu des
hausses salariales, mais que les paramédics soient encore laissés pour compte ?
»
Une mobilisation qui
s'étend à tout le Québec
Outre l'Estrie, cette grève touche plusieurs régions du
Québec, dont l'Abitibi-Témiscamingue, la Mauricie, la Montérégie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean,
la Côte-Nord et la grande région de Québec. Neuf journées de négociation sont
prévues au cours du mois de juillet. Les syndicats espèrent que ce mouvement de
grève permettra enfin de faire bouger les lignes.
Source : Confédération des syndicats nationaux (CSN)