Le Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke
(CSSRS) devra couper 22 millions de dollars dans son budget à la suite de
nouvelles compressions massives exigées par le ministère de l'Éducation du
Québec. Une décision qui suscite l'inquiétude du personnel, des directions et
des organismes de soutien scolaire.
Un effort budgétaire
d'une ampleur inédite
Les nouvelles règles budgétaires 2025-2026, récemment
dévoilées par Québec, imposent un effort additionnel de 570 millions de dollars
à l'ensemble du réseau scolaire québécois. Cet ajustement s'ajoute à une
première vague de compressions de 200 M $ annoncée quelques mois plus tôt.
Résultat : le CSSRS, comme les autres centres de services, se voit contraint de
couper profondément dans ses ressources.
Dans une lettre envoyée à tout le personnel le 18 juin 2025,
le directeur général du CSSRS, Sylvain Racette, a confirmé une réduction de 22
M $ à appliquer sur un budget de fonctionnement global de 370 M $. Or, près de
86,4 % de cette enveloppe est déjà allouée aux classes et au soutien
pédagogique, 10,2 % à l'entretien immobilier, et seulement 3,4 % aux fonctions
administratives. Les marges de manœuvre sont quasi nulles. « Des décisions
difficiles à prendre se présentent donc à l'aube de la prochaine année scolaire
», écrit M. Racette.
Services en péril et
priorités redéfinies
Le CSSRS travaille actuellement à évaluer les impacts
concrets et à définir les scénarios de réorganisation. Dans l'immédiat, la
direction assure que la priorité sera donnée à la réussite de l'élève dans sa
classe. Les décisions finales dépendront toutefois de la confirmation du cadre
budgétaire par le gouvernement et des réactions provenant du milieu de
l'éducation.
Les directions d'établissement recevront et transmettront
graduellement les informations à leurs équipes au fil des prochaines semaines.
Selon certains directeurs, « personne n'est à l'abri ».
Une onde de choc chez
les partenaires éducatifs
Du côté de la Fondation pour les élèves du CSSRS, la
nouvelle est accueillie avec consternation. Sa directrice, Anne Préfontaine,
déplore un désengagement de l'État envers l'éducation publique. « Le CSSRS
n'est pas magicien. Il est illusoire de croire qu'on pourra retrancher 22 M $
sans affecter les services aux élèves », lance-t-elle.
Selon elle, les conséquences risquent d'être
particulièrement sévères dans une région comme l'Estrie, où près d'un élève sur
cinq abandonne ses études avant d'obtenir son diplôme d'études secondaires. La
Fondation, qui soutient déjà des initiatives en persévérance scolaire, offre
son appui pour limiter les dégâts, mais admet que ses moyens sont limités.
Une école publique
fragilisée
À l'approche de la rentrée scolaire 2025-2026, la communauté
éducative est en état d'alerte. Derrière les chiffres se cachent des élèves,
des projets, des rêves et des besoins humains bien réels. Le défi, désormais,
sera de maintenir l'essentiel sans sacrifier l'avenir.