Le roller derby, ce sport où on se bouscule sur des patins à quatre roulettes pour marquer des points, est en évolution constante depuis une quinzaine d'années. Grandement pratiqué dans les années 70 et 80, il gagne maintenant en popularité à Sherbrooke.
Beaucoup de gens connaissent le terme « roller derby », mais peu sont capables de l'associer à sa discipline. C'est ce sport qui se joue sur une piste ovale plate et qui vise à marquer des points en dépassant ses adversaires sur des patins à quatre roulettes. Si cette discipline est majoritairement féminine, elle ne l'est toutefois pas exclusivement.
« Pour jouer une game avec les filles, tu dois t'identifier comme une femme, explique Véronique Hamel, présidente de Roller Derby Sherbrooke. On a aussi des gars. Éventuellement, si on a assez de gars, on voudrait former une équipe dans la ligue », indique-t-elle.
Bien que ce sport à roulettes et de contacts ait disparu pendant un moment dans les années 80, l'intérêt est rapidement revenu en Amérique du Nord. D'ailleurs, des équipes ont commencé à se reformer, mais cette fois, dans une forme plus sportive.
« Les filles à l'époque n'avaient pas de casque et c'était sur une piste inclinée, souligne Mme Hamel. C'était très théâtral et il y avait une touche de lutte. C'est disparu dans les années 80 ce sport complètement et au Texas, dans les débuts 2000, une gang de filles ont décidé de recommencer ça. »
Depuis maintenant 11 ans, le roller derby roule au Canada et quelques ligues se sont formées: Sherbrooke, Montréal, Québec, Rimouski et Trois-Rivières. Si les règlements se tenaient sur une page recto verso auparavant, maintenant, ils se retrouvent dans un épais manuel. « Avec les années, le sport a évolué, confie Véronique Hamel. Les règlements sont surtout là pour la sécurité. »
Rouler dans un même esprit de communauté
Le roller derby laisse place à beaucoup de contacts. Il peut être à la fois rapide et agile, ou bien lent et agressif. Sur la piste : quatre bloqueuses et une jameuse pour chaque équipe, qui compte une quinzaine de joueuses en tout. Le but est que la jameuse passe à travers toutes les joueuses adverses pour marquer de points pendant les deux périodes de trente minutes.
« Le rythme ressemble beaucoup à celui du football, fait valoir la présidente de la ligue de Sherbrooke. C'est la marginalité du sport qui est assez attirante. Il y a le fait de se dépasser, oui, mais de manière non traditionnelle. Les sports de contacts sont souvent réservés aux hommes, alors que là, en tant que femme on peut s'émanciper. C'est tellement libérateur et ça demande énormément de force physique. C'est un très bon training. Le côté théâtral est resté un peu avec le sport. Les filles vont s'habiller un peu funky et on a tous des noms spéciaux comme dans le temps. »
« Il y a un esprit de communauté particulier à ce sport, ajoute-t-elle. C'est tellement divers au niveau du background corporel, éducatif ou quoi que ce soit. Ça va de tous les milieux et tous les âges », indique-t-elle.
Le roller derby pourrait devenir une discipline olympique, affirme Mme Hamel. Par ailleurs, à Sherbrooke, la ligue souhaite développer plusieurs équipes. « On aimerait avoir plusieurs équipes, mais on n'a pas assez de filles pour le moment, explique-t-elle. C'est le but à long terme de la ligue. On aspire à avoir une équipe qui voyage et au moins deux équipes locales. C'est ce qui rapporte avoir des matchs et des visiteurs. »
Par saison, Roller Derby Sherbrooke joue en moyenne six matchs. Lentement, mais sûrement, la ligue fait connaître son sport dans la région en s'impliquant dans la communauté.
« N'importe qui peut se lancer dans l'aventure, admet la présidente. La seule chose : tu dois passer deux examens parce que c'est quand même dangereux. On a donc un examen de mobilité et un autre sur les règlements. »
Crédit photo: Roller Derby Sherbrooke
