La ville
d'East Angus se retrouve de nouveau sous les projecteurs, cette fois-ci à la
suite de la publication d'un rapport accablant réalisé par la firme Raymond
Chabot Grant Thornton (RCGT). Ce rapport fait état d'un climat de travail jugé
toxique par les employés municipaux et leur syndicat, qui ont été rencontrés le
17 octobre dernier.
Cette
enquête avait été commandée par le conseil municipal à la suite de nombreuses
plaintes de harcèlement, d'incivilité et de mauvaise gestion visant directement
le directeur général (DG) de la Ville. Selon le syndicat des employés
municipaux d'East Angus, les conclusions de ce rapport sont sans appel.
Des pratiques RH dépassées
Le
rapport révèle que certaines des pratiques en matière de gestion des ressources
humaines, appliquées par le DG et certains membres du Conseil, sont non
seulement désuètes, mais également inappropriées dans un contexte de travail
moderne. Le climat de travail y est décrit comme malsain, avec des tensions
importantes entre deux clans au sein du Conseil municipal, chacun ayant des
visions diamétralement opposées.
Le DG est
accusé d'avoir contribué activement à cet environnement nocif. Selon le
rapport, ses propos auraient été fréquemment disgracieux, parfois sexistes,
ponctués de blagues vulgaires et alimentés par des commérages nuisibles. Pour
les employés, cela rend le quotidien difficile à supporter.
Un rapport de 2018 resté lettre morte
Ce qui
choque particulièrement les employés et leur syndicat, c'est la découverte
qu'un rapport similaire avait déjà été commandé en 2018 à la firme SMI. À
l'époque, les constats étaient presque identiques, avec des recommandations
similaires pour améliorer le climat de travail. Cependant, selon Gaétan
Desnoyers, conseiller syndical de la FISA, le conseil municipal n'a pas jugé
bon de donner suite aux recommandations.
« Malgré
les constats accablants de 2018, le conseil a négligé ou refusé d'agir. Quatre
ans plus tard, la situation est restée inchangée », déclare Gaétan Desnoyers.
Des solutions ignorées
Bien que
la firme RCGT ait proposé une dizaine de solutions pour redresser la situation,
la municipalité a décidé de n'en appliquer que deux : mettre à jour sa
politique contre le harcèlement, une mesure déjà demandée par la CNESST, et
créer une politique sur l'incivilité. Des mesures jugées insuffisantes par le syndicat, d'autant plus que les recommandations visant le directeur général
n'ont, une fois de plus, pas été retenues.
Un manque de transparence
Malgré
les demandes répétées du syndicat pour obtenir copie des deux rapports, celui
de 2018 et celui de 2024, le conseil municipal refuse de les divulguer. Ce
manque de transparence accentue encore le sentiment de frustration et de
méfiance parmi les employés.
La ville
de East Angus semble ainsi s'enliser dans une crise interne, avec un leadership
contesté et une administration qui peine à regagner la confiance de ses
employés.