L'organisme Transport de personnes HSF, soutenu par la MRC
du Haut-Saint-François, lance un appel urgent au gouvernement du Québec. En
cause : des délais administratifs qui freinent l'acquisition de nouveaux
véhicules, mettant à mal l'accès au transport pour les citoyens les plus
vulnérables de la région.
Une flotte à bout de
souffle, des citoyens pénalisés
Depuis plus de trois décennies, Transport HSF joue un rôle
essentiel dans le Haut-Saint-François en assurant un service de transport
collectif et adapté, à la fois humain, abordable et respectueux. Aujourd'hui,
l'organisme traverse une crise inquiétante. Avec seulement quatre véhicules à
sa disposition et trois autobus opérés sous contrat, l'organisation peine à
maintenir ses services en raison de bris mécaniques répétés.
La situation est critique : un véhicule a dû subir un
remplacement complet de moteur et de transmission, tandis qu'un autre est resté
immobilisé près de deux mois à la suite d'un accident. Pour pallier ces
absences, l'organisme a dû louer des véhicules au coût de 2 200 $ par mois, une
dépense difficile à assumer pour un organisme à but non lucratif.
Un projet financé,
mais bloqué par la bureaucratie
Dans le cadre du Fonds pour les solutions de transport en
commun en milieu rural (FSTCR), Transport HSF a déposé un projet (QC-122311)
visant l'achat de trois minibus fonctionnant au gaz propane. Une lettre
d'entente de principe a été reçue en octobre 2024, mais depuis, le dossier est
au point mort. En vertu de la loi sur le ministère du Conseil exécutif (loi
M-30), un décret du Conseil des ministres est nécessaire pour libérer les
fonds. Or, aucun décret de ce type n'a été émis à ce jour.
« Il est inacceptable que des délais bureaucratiques
viennent compromettre la mobilité des personnes en situation de handicap ou
sans autre moyen de transport », s'insurge Robert Roy, préfet de la MRC et
administrateur de Transport HSF. « Nous avons besoin de ces véhicules
maintenant, pas dans six mois. »
Des conséquences
concrètes sur le terrain
La paralysie du financement a des impacts directs sur le
service à la population. Les minibus, pourtant déjà réservés auprès du
fabricant, sont en attente. « Nous avons planifié, réservé les véhicules et
suivi toutes les étapes. Ce sont maintenant les usagers qui paient le prix de
cette lenteur », déplore Isabelle Labrecque, directrice générale de Transport
HSF.
Transport HSF et la MRC demandent à la ministre des Transports
et de la Mobilité durable de prioriser ce projet pour garantir un service
équitable et accessible à tous les citoyens, en particulier ceux à mobilité
réduite, tant à l'intérieur de la MRC qu'en direction de Sherbrooke.
Source : Isabelle Labrecque, directrice générale