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Pôvre Canada

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 16 juin 2021

Nous vivons dans un pays riche. Le Canada fait partie des lieux privilégiés dans le monde pour mener une vie à l'abri de la famine, des violences incontrôlées, des guerres et où l'on peut jouir d'une grande liberté. Partout dans le monde, le Canada fait l'envie de plusieurs pour sa qualité de vie. Pourtant, tout n'est pas si rose au pays des voies ensoleillées. Réflexion libre sur un pays aux prises avec de sérieux problèmes d'équilibre mental...

Un peu d'histoire

Sans tomber dans le délire, nous devons rappeler que le Canada n'est pas un pays comme un autre. Il n'a pas été le résultat d'une conquête à la suite d'une grande victoire militaire et il n'est pas né d'une révolution comme les États-Unis, la France, l'Angleterre ou même Haïti. Le Canada c'est une histoire de compromis et de compromission. La conquête anglaise de 1763 était la guerre des colonisateurs et le territoire de l'Amérique du Nord n'était pas le théâtre le plus important de cette guerre. Il n'y a même pas de quoi en faire un bon scénario de film. D'ailleurs, les films les plus vendeurs que l'on peut aujourd'hui tirer de cette histoire c'est celle de la conquête sauvage et du vol du territoire par les puissances coloniales de ce Nouveau Monde que nous habitons. Le Canada en ce sens est fils d'un passé trouble à peine avouable.

Par la suite, la gestion anglaise du territoire canadien s'est faite à l'aune du compromis pour des raisons géopolitiques liées à l'émergence de la puissance de la nation américaine. Compromis du colonisateur qui a donné aux habitants du territoire conquis le droit d'user de la langue française et de pratiquer la religion honnie par les protestants, la religion catholique, les papistes, cette race ignoble d'humain. Puis, au fil des ans, le colonisateur n'a eu de cesse de mener une politique d'assimilation des populations qui n'étaient pas anglaises, blanches et protestantes. C'est la source du génocide perpétré à l'égard des peuples des Premières Nations et des tentatives répétées de réduire à néant le fait français et catholique par des politiques anti-langue française partout au pays. Puis, à l'époque contemporaine, les orangistes d'hier ont revêtu leurs plus beaux habits pour poursuivre les mêmes politiques assimilatrices et colonisatrices qui ont pris la forme du multiculturalisme et des droits individuels. Le Canada d'aujourd'hui a un long chemin à faire pour atteindre la rédemption de son passé trouble. Si ce pays était un individu, on dirait de lui qu'il éprouve de sérieux problèmes de santé mentale pour écrire une expression qui s'inscrit dans l'air du temps.

Le Québec Bashing

L'un des symptômes les plus convaincants des problèmes de santé mentale du Canada, c'est l'attitude d'une certaine intelligentzia canadienne-anglaise à l'endroit du Québec. Du point de vue de ces commentateurs et brillants analystes, le Québec est un repaire de racistes, de xénophobes, des sortes d'arriérés, prompts à supprimer les droits et les libertés des citoyennes et des citoyens. Pour eux, le Québec c'est le berceau de l'anti-démocratie. C'est quand même incroyable quand on prend la peine de s'y arrêter et d'y penser. Je ne veux pas faire la litanie des injures proférées dans le Gobe and Mail, le Post et le Toronto Star à l'endroit du Québec. Même la vénérable CBC donne le droit de parole à ces porte-parole d'un Canada anglais de bien-pensants et prétendants à une supériorité morale que leur donnent leurs habits du multiculturalisme et d'un univers postnational sans identités. Au pays de ces thuriféraires d'un Canada moderne, il n'y a que les habitants du Québec qui sont racistes et xénophobes. Imaginez qu'un fou furieux, petit terroriste de London, assassine une famille de musulmans, le motif est tout trouvé, c'est la loi 21 du Québec qui en est la responsable. Quel amalgame douteux ! Quelle ineptie !

Pour un certain Canada, le Québec est la cause de tous les problèmes du pays. Autre preuve, Jason Kenney, le premier ministre albertain, voit dans l'abolition de la péréquation au Canada comme solution au refus de ce gouvernement de taxer ses citoyennes et ses citoyens et pour trouver des débouchés à ses produits pétroliers. D'autres s'inquiètent de l'utilisation de la clause dérogatoire du nonobstant dans la constitution canadienne. Pourtant, cette clause trouve son origine dans le résultat de négociations avec des provinces canadiennes et où le Québec n'a pas signé ce texte qui lui a été imposé. Le Québec fait avec, mais il n'était pas l'auteur de cette trouvaille permettant aux dires de ses détracteurs à cette province de fouler au pied les droits et libertés des citoyennes et des citoyens.

Parler de constitution

Même si depuis 1995, tous les acteurs politiques de la scène canadienne s'entendent comme larrons en foire pour ne pas discuter de constitution ou de questions constitutionnelles, le fruit n'est pas mûr dit-on comme phrase passe-partout, on comprend que l'évolution normale des choses obligera plus tôt que tard que le Canada engage un véritable dialogue sur de nombreuses questions d'ordre constitutionnel.

À l'ordre du jour, on retrouve bien sûr la question sensible de la reconnaissance des Premières Nations et de leur territoire. Il y a aussi toute la question de la reconnaissance de la nation québécoise et du partage des compétences avec les provinces. La question des minorités francophones s'imposera aussi. Le Canada que certains trouvent parfait depuis 1982 à la suite du rapatriement unilatéral de la constitution de 1982 ne pourra faire l'économie d'un véritable débat dans un avenir prévisible. La question de notre appartenance à l'Empire britannique, les vieilles institutions qui en sont l'héritage comme l'institution du Gouverneur général sont autant de questions à revisiter. Le Canada peut-il envisager son avenir sans remettre en cause de façon fondamentale plusieurs de ses institutions ? Seul l'avenir nous le dira, mais je crois que nous sommes à l'aube de grandes ruptures.

Et le Québec ?

Dans tout ce chambardement à l'horizon, le Québec retrouvera-t-il son appétit pour la question nationale ? Dans un Canada multiculturel, postnational et anti-Québec, pouvons-nous penser à un avenir différent ? La seule issue possible c'est un Canada transformé ou un Québec séparé. Il n'y a pas de réelles autres alternatives viables à l'horizon. Reconnaître les Premières Nations, reconnaître le peuple québécois et sa nation, reconnaître le peuple acadien et rompre avec la couronne britannique sont quelques-uns des points à l'ordre du jour de l'avenir du Canada. Si le Canada n'est pas au rendez-vous avec son avenir, il risque de faire les manchettes internationales sous le titre : Pôvre Canada...



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