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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

T’sais, la fois où...

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Oui, je sais, ça fait un peu commun comme titre. Un peu de recherche, diantre, me direz-vous!

Ben, non, tiens, j'aime ça comme ça. Parce que c'est l'expression qui est utilisée (dans mon milieu, à tout le moins) quand on veut rappeler à notre mémoire un événement marquant. Marquant pour les bonnes raisons, ajouterais-je.

Je me passais la réflexion en tournant les postes de la télévision.

Parenthèse : « tourner les postes »... Pour les plus jeunes, l'expression vient du fait que, lorsque j'étais petit, il fallait se lever (imaginez l'ignoble tâche!) pour aller changer le canal télé souhaité. On faisait alors tourner une roulette encochée et on parcourait ainsi du 2 jusqu'au 13. Ou quelque chose du genre. Et les canaux étaient des postes. Tourner les postes prenait tout son sens dans notre geste!

Donc, l'autre soir, je tournais les postes de la télé et j'alternais entre des émissions où les chefs de cuisine rivalisaient de présentations originales et celles où des designers refaisaient des intérieurs de maison au goût du jour. Et en reprise, aussi, cette émission lors de laquelle on refait une beauté à une dame en utilisant toutes sortes de techniques destinées à faire en sorte qu'au bout du compte, elle aura l'air tellement moins vieille qu'elle ne l'est en réalité...

Rien de mal en soi, me direz-vous. Ne sommes-nous pas dans une société où tout le monde a des droits? Ben oui, je sais...

Mais, en moi, il y a souvent ce petit fond qui questionne tout. Des fois trop, peut-être.

Dans ma tête, il y a toujours une équation sous-jacente à ce type d'émission : plus tu « pimpes » ton sous-sol, ta cuisine, ta face, ton corps et plus tu mets de soin à préparer et revisiter chaque menu détail du menu que tu désires offrir, eh, bien, plus le bonheur t'habitera.

De toute manière, à quoi bon faire tout ça si on n'est pas plus heureux ensuite?

Et dans cette même tête, comme il y a plein de souvenirs heureux, pourquoi ne pas tester l'équation? J'ai beau virer cela de tous les côtés, mes souvenirs les plus chaleureux ont très peu à voir avec ce souci de la présentation qui devient parfois maladif. Dit autrement, mes souvenirs les plus chers de repas entre proches ne sont pas en lien avec les repas pris dans un contexte où chaque petit détail avait été analysé et calculé pour favoriser la meilleure expérience gustative, visuelle et multi sensorielle.

Pareil pour les souvenirs dans des espaces de vie de la maison. On met souvent un soin fou à placer bibelots et coussins pour donner un look magazine à nos pièces alors que les expériences qu'on y vit ont bien peu à voir avec ces détails.

Je peux bien comprendre qu'on se laisse séduire par les looks raffinés, les présentations soignées de la nourriture qu'on consomme. Des fois, par contre, je me dis que ces critères deviennent tellement des incontournables qu'on finit par oublier l'essence de la rencontre.

Quand je revois parents et amis et qu'on tombe en mode nostalgique, autrement, quand les « T'sais la fois où... » commencent la plupart de nos phrases, je ne retiens rien du décor ou de la recherche infinie du détail. Je ne me souviens pas si les vêtements de tout un chacun étaient choisis avec un soin maladif. Ou si quelqu'un du groupe avait pris soin de faire remplir ses terribles ridules de Botox. Non, ce que je me souviens dans mes meilleurs « T'sais la fois où... », c'est l'impression humaine faite sur moi.

Vous me direz peut-être que le succès est relié à l'infini souci du détail et que tout était tellement intégré que je ne m'en souviens plus. Et que si ces détails n'avaient pas été là, le succès ne se serait pas imprimé... Je vous dirai que vous avez tout faux. Les meilleurs « T'sais la fois où... » qui s'impriment dans mon esprit à l'encre du petit bonheur sont pratiquement tous des occasions organisées à la bonne franquette et où l'improvisation a joué un grand rôle.

L'improvisation, c'est cette façon qu'on a d'agir sans la pression que toutes ces émissions et tous ces concepts mettent dans notre chemin, rendant tout compliqué et mettant le bonheur au conditionnel.

Clin d'œil de la semaine

Dans paraître, il y a « aître », mais qui ne s'écrit justement pas « être »...


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