Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  HABITATION / Construction Estrie

Maison usinée : tous les traits d’une vraie maison

 Imprimer   Envoyer 
APCHQ Estrie Par APCHQ Estrie
Mercredi le 28 janvier 2015

Par Stéphane Gagné

 

Sans style, sans personnalité et sans charme à ses débuts il y a une cinquantaine d'années, la maison usinée présente aujourd'hui divers attraits architecturaux qui n'ont rien à envier à ceux de la maison traditionnelle entièrement construite sur place. Tant et si bien qu'il n'est plus rare d'entendre dire qu'elle n'a pas « l'air d'une maison usinée », mais qu'elle a, au contraire, tous les traits « d'une vraie maison ». Regard sur un produit d'habitation au design grandement amélioré et adapté au sur-mesure.

Début des années 1960. Le Québec assiste aux premiers balbutiements du concept de la maison usinée. Paul-Émile Bonneville démarrait une entreprise qui vendait des maisons mobiles à une clientèle désireuse d'accéder à la propriété mais qui n'avait pas les moyens de se faire construire une maison. Les affaires allaient bien, les ventes étaient bonnes. « Un peu plus tard, on a eu l'idée de coller deux maisons mobiles ensemble, relate Dany Bonneville, coprésident des Industries Bonneville. Le produit s'appelait la « maison mobile double ». Mais la qualité n'était pas là. Mon grand-père a alors décidé de construire lui-même les maisons afin d'avoir un meilleur contrôle sur la qualité. » La maison usinée québécoise était née.

« Au début, le design était plutôt rudimentaire, poursuit Dany Bonneville. Les maisons étaient petites, les toits étaient en tôle et le revêtement extérieur en aluminium. Elles avaient des pentes de toit très faibles afin de respecter les normes de transport. »

La contrainte du transport

Au début de la maison usinée, le transport imposait une certaine contrainte au design. Les concepteurs étaient limités par les hauteurs et les largeurs maximales imposées par les normes de transport. Aujourd'hui, cette contrainte est toujours présente mais moins importante, car les constructeurs se sont adaptés.

Chez Bonneville, par exemple, une modification dans le transport des maisons a eu un impact positif sur leur design. « On a développé un fardier spécifique pour nos besoins, dit le coprésident. Les modules des maisons peuvent être déposés entre les roues et non au-dessus. Cela permet d'avoir des modules de 10 pieds de haut. »

Chez Maison Usinex, le nombre de modules transportés est déterminé par la complexité et la taille du projet, précise Geneviève Morin, technicienne en bâtiment pour l'entreprise : « On peut concevoir différents types de projets : chalets, maisons unifamiliales, bigénérationnelles et jumelées, duplex, condos et bâtiments multilogements pouvant aller jusqu'à trois étages de haut. »

Un design amélioré et adapté aux besoins du client

Des adaptations dans le transport ont certes étendu les possibilités, mais à cela il faut ajouter l'intérêt accru des consommateurs pour le design. Le style classique demeure toutefois prédominant. Ainsi en est-il chez Maison Usinex, mis à part quelques modèles contemporains. Les modèles ont tous des toits en pente. Geneviève Morin l'explique de la façon suivante: « Notre entreprise est basée en Estrie, notre clientèle est surtout régionale et elle a en général des goûts plus traditionnels. »

Il est à noter que le style classique prédomine aussi chez Pro-Fab, qui exploite deux usines et huit sites de vente à travers le Québec. Pro-Fab construit aussi des habitations multilogements en plus de bâtir des chalets, des maisons de plain-pied, des cottages et des maisons de deux étages.

Les styles sont plus variés chez Bonneville. En 2005, les Industries Bonneville marquent un grand coup en dévoilant la Poitras Casa, une maison résolument contemporaine aux lignes épurées, conçue par le célèbre designer Jean-Claude Poitras. « C'était très avant-gardiste pour l'époque et cette maison a été le précurseur de la série Natur », affirme Dany Bonneville. La série Natur compte cinq maisons modèles. Elles sont très contemporaines, avec des plafonds de 10 pieds de haut, de grandes fenêtres, de grandes vitrines et des terrasses. Le bois est omniprésent sur les murs, les plafonds, les planchers et le revêtement extérieur. Cela crée une ambiance zen.

La série Pur est de même inspiration, avec toutefois une touche plus audacieuse. Ces modèles s'inscrivent tout à fait dans la tendance actuelle : plafonds hauts, grands espaces ouverts, matériaux nobles (bois, céramique) et de très grandes fenêtres. Mais le style contemporain ne plaît pas à tous. Les Industries Bonneville offre donc d'autres designs. Le site Internet donne un bon aperçu de la centaine de modèles offerts : maisons de ville, chalets, cottages, lofts modulaires et plain-pied. Depuis plusieurs années, l'entreprise construit même des habitations multilogements. Des projets de cette nature sont d'ailleurs en cours à Belœil et à Saint-Tite-des-Caps.

La technologie au service du design

L'évolution technologique a aussi joué un rôle dans le design de la maison usinée. Par exemple, la création de fermes de toit avec pentures a ouvert les possibilités en permettant d'augmenter la hauteur des toits. Il devenait alors possible de construire des maisons avec des pentes de toit de la hauteur désirée par le client.

L'évolution des techniques de construction permet aussi de faire aujourd'hui des bâtiments en ossature de bois de plus grande hauteur. « On peut construire des bâtiments jusqu'à six étages de hauteur », indique René Giguère, directeur du développement des affaires chez Pro-Fab.

Geneviève Morin estime pour sa part que l'évolution du bois d'ingénierie a aussi permis la conception de styles innovateurs en plus de susciter l'intérêt des consommateurs pour de nouveaux designs.

Des matériaux plus variés

La maison usinée d'aujourd'hui est aussi construite avec une gamme plus vaste de matériaux. Au début, le choix était plutôt limité. « Prenons les fenêtres, par exemple, relate René Giguère. Avant, elle étaient surtout en PVC. Maintenant, il y a le PVC, l'aluminium et le bois. On peut avoir une fenêtre en PVC à l'extérieur et en bois à l'intérieur. » Le choix de types de fenêtres est aussi plus vaste.

Les revêtements extérieurs sont aussi beaucoup plus variés. « Avant, c'était surtout du vinyle, poursuit René Giguère. Depuis une dizaine d'années, on peut avoir une maison revêtue de pierre collée, de Canexel, de panneaux en fibrociment, de pierre Suretouch, etc. »

D'autre part, il y avait très peu d'ornements architecturaux. Aujourd'hui, il s'en trouve sur certaines maisons de style classique.

Une conception sur mesure

Il est vrai que le design a pris une plus grande importance dans la fabrication de maisons usinées au fil des années. D'ailleurs, tous les représentants d'entreprises de maisons usinées interrogés dans le cadre de cet article ont confirmé l'importance qu'occupe leur service de design dans la conception de nouveaux modèles de maisons et pour répondre à la demande de modèles sur mesure.

Chez Bonneville, l'équipe compte six designers. Chez Pro-Fab, le service de design a pris beaucoup d'expansion depuis 2006. « Nous sommes passés de trois à 10 employés en 2011, affirme René Giguère. Depuis 2011, nous avons un centre de design qui inclut une vaste salle de montre où le client peut choisir le décor de sa maison de A à Z. Nous concevons des maisons sur mesure lorsque les clients le demandent, mais la plupart du temps, les clients choisissent parmi les 150 modèles que nous offrons. »

René Giguère et Dany Bonneville affirment même faire appel à l'occasion aux services de firmes d'architectes pour permettre la conception de modèles de maisons plus spéciaux.

Chez Maison Usinex, toute la conception se fait à l'interne. « Avec nos 21 ans d'expérience, on a développé une grande capacité d'adaptation pour répondre aux besoins du marché, affirme Geneviève Morin. Le plus souvent, on part de nos plans et on s'adapte aux besoins des clients. Il arrive parfois que les clients viennent avec leurs idées et même leurs plans. On travaille alors avec eux pour répondre à leurs besoins. »

Dans le processus de conception, Geneviève Morin dit s'inspirer des nouvelles tendances, de nouveaux produits offerts par les fournisseurs, ainsi que des différentes demandes des clients au cours de l'année.

Au chapitre des coûts, une maison usinée se vend sensiblement le même prix qu'une maison construite en chantier, confie René Giguère. « On peut avoir un plain-pied à partir de 130 000 $, terrain non compris. La différence concerne la qualité de la construction et la rapidité de livraison. Elle est de qualité supérieure, car construite avec du bois séché à 85 %, et la livraison est rapide, soit entre quatre et huit semaines, selon le type de maison. » Évidemment, les délais peuvent varier d'un constructeur à l'autre.

Un avenir radieux

Si elle était peu attrayante et mal-aimée à ses débuts, la maison usinée a acquis petit à petit ses lettres de noblesse, notamment en ce qui concerne son design. Bénéficiant d'une grande amélioration des techniques de fabrication et n'ayant pratiquement plus de limites sur le plan du design, les constructeurs de maisons usinées entrevoient donc un avenir plutôt radieux.

Tout compte fait, ces entreprises peuvent maintenant répondre à 100 % aux attentes des acheteurs d'habitations individuelles et multilogements, y compris même des bâtiments commerciaux (hôtels, motels, etc.). Dany Bonneville s'attend à ce que la maison usinée occupe une part grandissante du marché dans un avenir rapproché. Même constat pour René Giguère, qui en conclut que « toute composante usinée est d'ailleurs vouée à un grand avenir ».

 

 



  A LIRE AUSSI ...

Révolution des jeux de table au casino avec l’intégration de l'IA

Lundi le 15 avril 2024
Révolution des jeux de table au casino avec l’intégration de l'IA
Une entrepreneure de Magog part en VR pendant quatre mois avec ses deux enfants

Mardi le 16 avril 2024
Une entrepreneure de Magog part en VR pendant quatre mois avec ses deux enfants
Le maire de Saint-Camille dénonce un « colportage illégal » dans sa municipalité

Mardi le 16 avril 2024
Le maire de Saint-Camille dénonce un « colportage illégal » dans sa municipalité
NOS RECOMMANDATIONS
Notre histoire en archives : les films de familles

Jeudi le 11 avril 2024
Notre histoire en archives : les films de familles
Danielle Berthold a refusé le poste de mairesse suppléante de la Ville de Sherbrooke

Lundi le 15 avril 2024
Danielle Berthold a refusé le poste de mairesse suppléante de la Ville de Sherbrooke
Danielle Berthold perd son poste de présidente du conseil municipal de la Ville de Sherbrooke

Lundi le 15 avril 2024
Danielle Berthold perd son poste de présidente du conseil municipal de la Ville de Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Jasons Théââââââtre
Jeudi, 18 avril 2024
Le trac du printemps… des Ateliers-théâtre

Daniel Nadeau
Mercredi, 17 avril 2024
Zone de guerre

François Fouquet
Lundi, 15 avril 2024
La peur, l’agacement, l’émerveillement

inscription infolettre 600
Zone de guerre Par Daniel Nadeau Mercredi, 17 avril 2024
Zone de guerre
Notre histoire en archives : les films de familles Par Archives nationales à Sherbrooke Jeudi, 11 avril 2024
Notre histoire en archives : les films de familles
Une somme record pour le Souper gastronomique de la Fondation du CHUS Par Julie Meese Jeudi, 11 avril 2024
Une somme record pour le Souper gastronomique de la Fondation du CHUS
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous