Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La sauce à spag

 Imprimer   Envoyer 
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 14 juin 2021

« Ouin, je sais pas trop, là, maman... mais on mange du spaghetti! »

Je répondais ainsi à ma mère qui se demandait si j'allais assez bien pour souper. Assez bien au sens où les dernières 24 heures de ma vie avaient brillamment démontré la pertinence des installations sanitaires dans nos maisons modernes.

« Tu sais sens assez bien pour souper? »

Le spaghetti aux boulettes de ma mère est un élément marquant de ma jeunesse. Je ne badine même pas! Maman prenait soin de façonner, à la main, des dizaines de boulettes de viande qui meublait sa sauce à spaghetti. Je me souviens de ma déception, au restaurant, un beau jour, quand mon assiette de « spaghetti boulettes de viande » est arrivée sur ma table : une grosse boulette déposée au centre du plat comme une météorite tombée d'on ne sait où...

Le spaghetti...

Je sais, il faudrait probablement dire les spaghettis. Mais bon, pour moi, c'était un plat, une entité, une affaire bien plus grande qu'un repas!

La sauce à spag, c'est une source de réconfort, de joie, de rejet, de conflit, d'acceptation, de modernité et de repère.

« Tu y vas pas un peu fort? »

« Pantoute ! T'chèque ben! »

C'est d'abord un réconfort. Pour le ventre, sûrement. C'est nourrissant, satisfaisant, plein d'énergie, en fait! Un repas qui avait le pouvoir de me réconcilier la vie quand ça allait moins bien. Ou qui portait une puissante dose de joie quand il célébrait, ma foi, n'importe quel évènement! L'odeur même d'une sauce à spag qui mijote est une source de réconfort, de joie attendue et de paix, rien de moins!

C'est une source de conflits, aussi! Comme cette fois, dans la boutique de la Réserve du Cafetier où je travaillais, il y a... longtemps! On y vendait du café, bien sûr, mais aussi toutes sortes de bidules de cuisine marqués du sceau du designer. Parmi les bidules, un « portionneur » pour le spaghetti. Une plaquette de plastique rouge pompier et perforée de trois trous de dimensions variables. Pour 1, 2 ou 3 portions de spaghettis. Une dame s'exclame : « C'est donc bien génial! » Une autre dame, qui assiste à la scène, s'insurge : « Moi, ma mère, elle savait exactement comment placer ses doigts pour portionner le spaghetti. Pas besoin de ça! »

Ma mère est plus forte que la tienne! Pis la sauce de ma mère est meilleure que celle de ta mère!

Beaucoup trop d'agressivité pour si peu!

Conflit aussi dans certains couples : mais quelle sauce à spaghetti adopterons-nous ? Pas simple... Et quand le consensus était fait et que le couple résistait, une ultime étape demeurait : recevoir la maman « adverse » avec la sauce ennemie! Si ça passait le test, c'est une sorte de rituel initiatique d'acceptation réussi! Sinon, ben, ça dépendait!  

Ah! Oui, autre situation conflictuelle : il suffit de manger ton spaghetti avec une fourchette ou, pire, de le couper, pour risquer l'exclusion d'une communauté, d'un groupe! Le jugement envers celles et ceux (dont je suis, lapidez-moi!) qui coupent les spaghettis pour se sustenter peut être impitoyable. Pas de procès possible. Pas d'explications.

Honnis soient qui mal y mangent!

Le spaghetti s'est aussi introduit dans la modernité! 1 famille sur 2 est redéfinie, disons-le ainsi. Le papa a donc souvent introduit, tant bien que mal, la sauce à spaghetti dans l'alimentation de ses oisillons. Par souci de leur procurer une source de réconfort, sûrement, mais pourquoi pas, en même temps, donner une jambette non perceptible à la sauce de l'ex ?

Allez, on s'amuse, ne vous choquez pas pour si peu!

La sauce à spaghetti, dans bien des familles, est un repère solide. Comme chez mon amie Pascale. Là-bas, le samedi soir, c'était sacré. Le spaghetti était au menu. J'en parle parce que j'ai pu partager le rituel à 2 reprises. La table animée, les pitreries continues d'un des grands frères... J'avais l'impression de vivre un moment privilégié.

Le spaghetti n'est donc pas une anecdote dans un menu. C'est un ancrage. Un repas réconfort. Un mets accessible. Il me semble qu'il est universel...

Mais j'arrête là la réflexion.

J'ai faim!

 

Clin d'oeil de la semaine

Le spaghetti : un mets si universel dans la forme et tellement personnel dans la fabrication!



  A LIRE AUSSI ...

Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait

Lundi 20 octobre 2025
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait
Dans l’univers, je choisirais d’être Virginie Cummins

Mardi 14 octobre 2025
Dans l’univers, je choisirais d’être Virginie Cummins
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent

Lundi 27 octobre 2025
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent
NOS RECOMMANDATIONS
Notre histoire en archives : L’âge d’or de la fourrure

Jeudi 6 novembre 2025
Notre histoire en archives : L’âge d’or de la fourrure
Le Desjardins-Wild fête l’halloween en l’emportant devant Saint-Cyrille

Lundi 3 novembre 2025
Le Desjardins-Wild fête l’halloween en l’emportant devant Saint-Cyrille
Quoi faire ce weekend en Estrie ?

Jeudi 6 novembre 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 3 novembre 2025
Démocratie égale vote. Point.

L'alcool au volant et un propriétaire de chien tiennent les policiers de Sherbrooke occupés Par Martin Bossé Lundi, 3 novembre 2025
L'alcool au volant et un propriétaire de chien tiennent les policiers de Sherbrooke occupés
Démocratie égale vote. Point. Par François Fouquet Lundi, 3 novembre 2025
Démocratie égale vote. Point.
Résultats des élections pour Sherbrooke, Magog, Coaticook et Windsor Par Martin Bossé Lundi, 3 novembre 2025
Résultats des élections pour Sherbrooke, Magog, Coaticook et Windsor
246 191 $ pour mieux soutenir les proches aidants à Val-des-Sources Par Martin Bossé Mardi, 4 novembre 2025
246 191 $ pour mieux soutenir les proches aidants à Val-des-Sources
Première pelletée de terre officielle du projet VERTUO à Sherbrooke Par Martin Bossé Jeudi, 6 novembre 2025
Première pelletée de terre officielle du projet VERTUO à Sherbrooke
Notre histoire en archives : L’âge d’or de la fourrure Par Bibliothèque et Archives nationales du Québec Jeudi, 6 novembre 2025
Notre histoire en archives : L’âge d’or de la fourrure
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous