L'époque disco est remplie de rythme, de sourires, de danse, de consommation de substances et de stars. Funkytown nous propose tous ces aspects librement inspiré du parcours d'Alain Montpetit, méga star de la télé, de la radio, des soirées nightlife et de Douglas Coco Léopold, chroniqueur artistique flamboyant. Ces deux artisans ont été au sommet et ont connu une fin tragique. Alain Montpetit est décédé d'une surdose dans un miteux motel à Washington. En attente d'un verdict pour meurtre, il est mort seul, sans un sou. Coco est décédé des suites du sida en 1993.
Le réalisateur Daniel Roby nous offre un long métrage réussi. Sans tomber dans la caricature, il nous dresse un portrait qui nous plonge littéralement dans cette époque mythique. Nous suivons sept personnages au parcours peu banal, qui ont tous le désir de réussir et de vivre la vie à fond. Des acteurs de talents se greffent aux personnages principaux interprétés par Patrick Huard et Paul Doucet. Pour le rôle de Jonathan, inspiré de Douglas Léopold, Paul Doucet y est allé en finesse. Il est remarquable et touchant. «J'étais nerveux lors de l'audition. Je m'étais fait la promesse de m'amuser avec ce rôle. Jonathan est très libre, il est assumé et je devais être confortable.»
Un party qui fini mal
Funkytown nous dévoile le côté sombre des années disco. Le spectateur ressortira ébranlé par le destin de ces personnages. «Le film est un peu comme une fin de party. Après le paroxysme de la fête, à trois heures du matin, nous allumons les néons et nous constatons que tout le monde est amoché! Le disco sert de toile de fond, la vie tragique des ces personnages auraient pu être transposé dans une autre époque. C'est le propre de l'être humain : des hauts et des bas.»
Jonathan, le personnage de Paul Doucet, est un homme intègre, amoureux et passionné. «Jonathan cherche le bonheur, il aime les gens qui l'entourent. J'aime ça couleur. Il est d'une grande humanité et cela se démarque dans le film. Je n'ai pas visionné beaucoup d'images de Coco, juste quelques secondes pour sentir sa personnalité, mais je me souviens de cet homme et de sa candeur. Une particularité de Coco c'est qu'il était un Montréalais anglophone qui travaillait librement en anglais et en français. Je ne suis pas certaine qu'aujourd'hui ce serait possible!»
Pour personnifier Bastien, inspiré d'Alain Montpetit, Patrick Huard parvient à nous faire sourire, mais il nous démontre aussi avec justesse toute la détresse de son personnage.
Funkytown, appuyé par de solides performances et d'une bande sonore qui vous fera taper du pied, est un film à voir.