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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 27 octobre 2025

Encore plus qu'avant, depuis quelques mois, ça me frappe.

Les indicateurs sont partout.

Pas les indicateurs qui jouent le rôle de lanceurs d'alerte. Pas les indicateurs qui sont recrutés et congédiés dans la série Antigang. 

Je parle des indicateurs qui sont de tous les débats dans les enjeux de gestion.

Les indicateurs sont des éléments qu'on identifie comme des repères servant à valider l'avancement d'un projet ou d'une action initiés par une entreprise privée, publique, coopérative, communautaire, qu'importe.

Un indicateur est souvent quantitatif : par exemple, on change la mise en marché d'un produit et on établit que le succès de la démarche s'appuiera sur une augmentation de 20 % des ventes. Le 20 % devient un indicateur.

Les indicateurs ont une place dans la gestion des activités. Ils ont toujours existé dans le développement d'une entreprise. De façon moins encadrée auparavant, on les retrouve maintenant dans les différents plans d'action entrepreneuriaux.

Comme bien d'autres éléments de notre société, quand une chose est nommée, enseignée et soulignée à gros traits, elle devient intouchable, indiscutable et incontournable.

Pour le meilleur et pour le pire.

C'est le pire qui me frappe depuis quelques mois  

L'actualité nous sert un condensé sirupeux et indigeste de la notion d'indicateur et de tableau de bord en gestion.

L'enquête sur le scandale SaaqClic le démontre très clairement : tous les gestionnaires ayant une même formation très uniforme, voilà qu'ils réfèrent toujours aux indicateurs pour se sauver de leurs responsabilités. L'indicateur n'est plus un outil parmi d'autres. C'est une fin en soi.

« Sur le tableau de bord qui m'était fourni, tous les indicateurs étaient au vert. Si j'avais eu un doute, vous imaginez bien que j'aurais réagi fortement ! »

Retenez aussi l'expression tableau de bord, elle se retrouve sur toutes les lèvres.

Chez SaaqClic, différents tableaux de bord sont fournis aux différentes instances, selon des critères établis par on ne sait plus trop qui, visiblement, à la fin.

Même chose en Santé, on dirait bien : il y a une discordance évidente dans le discours des autorités et celui du plancher. Les gestionnaires font monter des tableaux de bord avec indicateurs de performance ou autres, et l'ascension se fait lentement jusqu'au ministre.

Autre exemple dans le secteur parapublic : une responsable des communications d'un service public de transport en commun répondait ainsi à une question d'un journaliste : « il se peut qu'il y ait une sorte de violence plus ou moins silencieuse dans les autobus, mais rien ne transparaît dans nos données ».

J'en comprends : ce qui n'apparaît pas au tableau de bord ou dans les indicateurs n'existe pas. Par définition, je ne m'occupe pas de ce qui n'existe pas…

C'est là, le vice de la chose. Les termes, tableaux de bord et les indicateurs sont devenus presque religieux, faisant foi de tout. On s'en sert, dans les très grandes entreprises, de ce que j'en comprends, en tous les cas, comme des boucliers ou, comme dans Harry Potter, des capes d'invincibilité.

Tout ça dénature la valeur de ces éléments de gestion.

Pour moi, gérer en se basant exclusivement sur des tableaux de bords et leurs indicateurs, c'est constater des choses. Ce n'est pas les comprendre.

Plus l'entreprise est grande, plus c'est difficile. Mais plus on se contente de constater plutôt que de comprendre, plus on risque de laisser loin derrière le client ou l'usager de notre entreprise. 

 

Clin d'œil de la semaine

Est-ce que quelqu'un se demande encore pourquoi le cynisme s'invite dans les conversations ?


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