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  LE PAPOTIN / Chronique historique

L'ARÉOPORT DE BISHOP'S CROSSING


Par Jacques Robert
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La plupart des gens de notre beau coin de pays ne savent pas qu'entre les années 1932 et 1945, le ministère de la Défense nationale du Canada opérait un aéroport à Bishopton. C'était, en réalité, un petit terrain d'atterrissage d'urgence pour les appareils militaires et civils. Aujourd'hui, le site est recouvert d'une belle plantation de pins et aucun indice ne nous porte à croire qu'il y eut déjà un aéroport à cet endroit.

Pour nous, l'aventure commence le 10 décembre 1932. Ce jour-là, le petit village de Bishop's Crossing prenait définitivement le nom de Bishopton.

Ce même jour, LA TRIBUNE de Sherbrooke annonçait que la ferme de M. W.A. Matheson située à Bishopton, dans le canton de Dudswell, servirait d'Aérodrome, cela malgré l'opposition de la ville de Sherbrooke qui désirait que ce projet se fasse sur son territoire.

Cette piste d'atterrissage que le gouvernement fédéral projetait se trouvait en ligne directe entre les villes de Montréal et d'Halifax. Elle faisait partie d'une série de pistes d'atterrissage que les autorités fédérales avaient décidé de construire le long des grandes routes aériennes. Un autre terrain était également prévu près du Lac Mégantic.

Le terrain choisi était situé à l'extrémité de la rue Bishop, à Bishopton. Il appartenait depuis trois ans à la ville de Sherbrooke. En effet, suite à des poursuites intentées par M. Matheson qui se plaignait de dommages causés à sa propriété par des inondations provoquées par le barrage de Weedon, la ville décida d'en faire l'acquisition. Le prix d'achat avait été fixé à $6,500.

Travaux de construction

Les autorités de Bishopton furent avisées qu'un représentant du ministère de la Défense nationale serait sur place dès le lundi 12 décembre pour y organiser un campement d'une trentaine de jeunes hommes. La plupart de ces gens venaient de Sherbrooke. À ce moment-là, au Canada, il y avait des milliers d'hommes sans emploi et ce projet fut destiné à donner du travail aux gens de la région. Les hommes, des célibataires, étaient nourris et logés dans la maison de ferme Matheson et dans quelques baraquements. Ils recevaient 0,20 $ par jour pour leurs dépenses.

Sur cette photo, de feue Mme Dorine Davis, nous pouvons voir la grange de M. Matherson, au fond et des « baraquements » servant au logement des travailleurs.

Le projet consistait à débarrasser le terrain de tous arbres, souches et autres embarras, à creuser des fossés de drainage et à niveler du terrain. Ces travaux se poursuivirent pendant les mois d'hiver et malgré les salaires peu élevés, donc peu stimulants, un travail considérable fut accompli et vers la fin de l'année 1933, ce terrain fut assez développé pour être considéré comme une piste d'urgence pour les appareils en détresse. Cette piste n'était pas recouverte de gravier mais d'un beau tapis de gazon vert que l'on tondait régulièrement.

Durant la guerre 1939-45, le Canada était très loin des hostilités en Europe et dans le Pacifique. C'était donc un endroit idéal pour l'entrainement de pilotes provenant du monde entier. Pour ce faire, une école de pilotage, la Elementary Flying Training School, fut organisée à Windsor Mills. Durant cette période, Bishopton servait quelques fois de piste pour la pratique d'atterrissage et de décollage pour les apprentis pilotes.

Cet appareil, qui ressemble à un "Douglas C-47", est posé sur la piste de l'aéroport de Bishopton. Photo de Mme Dorine Davis.

En 1941 les autorités canadiennes avaient fait venir d'Angleterre une douzaine de bombardiers Oxford bimoteurs pour servir à l'entrainement des pilotes. Ces appareils traversèrent l'Atlantique sans problème et devait atterrirent à Montréal en passant par Halifax. Partie de cette ville, la petite flottine reçut un message préoccupant. En effet, les conditions atmosphériques sur le territoire de Montréal n'étaient pas propices pour l'atterrissage. De toute manière, le niveau d'essence des appareils était très bas. Après concertation, les pilotes décidèrent d'atterrir à Bishopton, ce qu'ils firent en pleine nuit sans trop de problèmes.

Imaginez l'état de fébrilité de la population de ce petit village le lendemain matin. C'était la fête. Une grande partie des habitants du village et de la région se retrouvèrent autour des appareils que l'on s'activait à ravitailler en carburant. On était surtout en admiration devant ces douze pilotes qui venaient de traversée l'Atlantique après avoir combattu en Europe contre les Allemands.

En plus de servir en cas d'urgence, l'aéroport de Bishopton reçu, à plusieurs reprises, des officiers en congé ou en vacance, qui partis de Windsor Mills venaient poser leur appareil sur la petite piste. Ils se baignaient ou pêchaient dans la belle rivière Saint-François puis repartaient le soir venu. Lors de ces visites, les gamins et gamines du village se cachaient derrière les broussailles pour admirer leurs héros.

Après la fin de la guerre, pendant plusieurs années, l'aéroport de Bishopton demeura un terrain pour les urgences. Durant plusieurs étés, un contrat fut donné pour tondre l'herbe sur les pistes. Ce terrain fut finalement vendu à la compagnie Domtar et des pins y furent plantés.

Note:
Dans le Papotin de février 1995, volume 11, No 3 (Cahier spécial) nous pouvons lire ce qui suit: «Le dernier départ de l'aéroport de Bishopton fut effectué en septembre 1947. À bord de l'avion de Neil Dawson se trouvaient Robert Breton et Aimé Audit.»


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