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  ALAIN LAPOINTE / Chroniques

Comment Scotty Bowman a passé de la philosophie de « la crainte de perdre » à celle du « désir de vaincre »?


13 septembre 2010
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Le titre de cette chronique fait référence à la force des mots utilisés dans le jargon associé au sport. Mais surtout, à la pensée existante sous les mots utilisés. Vous souvenez-vous de la grande période triomphante de l'équipe de hockey Le Canadien de Montréal lorsque Scotty Bowman en était l'entraîneur?

Souvent nous lisions dans les journaux de l'époque les mots suivants sortant de la bouche d'un joueur du Canadien :  « la crainte de perdre ». Cette crainte de perdre avait fait la différence dans le clan de l'équipe montréalaise. Il semble que les joueurs ont fait des efforts  supplémentaires afin de ne pas connaître les affres de la défaite. Surtout que la légende entourant  Scotty Bowman, l'instructeur de l'équipe, était vraiment terrible. Il avait la réputation d'être un tyran auprès de ses joueurs.

L'équipe de Montréal était bourrée de talents à tous les points de vue : Dryden dans les buts, le « Big Three »  à la défense était incomparable à l'époque et quoi penser de l'offensive dévastatrice des Canadiens avec les Shutt, Lafleur, Lemaire et compagnie.

Bowman, afin de soutirer le maximum de ses joueurs, avait installé un climat d'instabilité dans le but de forcer ses joueurs talentueux à donner leur pleine mesure, de crainte de se voir pénaliser dans leur temps jeux par l'entraîneur de l'équipe. Force est d'admettre qu'il avait réussi avec le Canadien de cette époque!

Croyez-vous que cette approche fonctionnerait encore aujourd'hui? Sûrement pas!

D'ailleurs, Scotty Bowman a dû changer sa façon de diriger ses joueurs, car il n'a pas été capable, une fois rendu à Buffalo avec les Sabres, de reproduire les mêmes succès qu'à Montréal, car la conjoncture n'était plus la même et les joueurs n'acceptaient plus de vivre sous un tel régime.

En homme intelligent qu'il est, Bowman a changé son approche quand il se retrouva avec les Red Wings de Détroit ainsi qu'avec les Penguins de Pittsburgh. Il humanisa ses relations de travail avec ses hockeyeurs sans pour autant être moins exigeant.

L'entraîneur avait compris que la crainte ne pouvait plus faire carburer la nouvelle génération d'hockeyeurs. Il a dû modifier son approche pour composer avec un environnement différent où la montée des salaires consentis par les propriétaires d'équipes aux joueurs vedettes modifia le rapport de force entre le rôle de l'entraîneur et des athlètes professionnels.

Bowman transforma ses différentes approches auprès de ses athlètes qu'il dirigea par la suite. Il  avait compris que la façon de « coacher » était directement liée aux attitudes  et à la génération de ses athlètes.

Il composa son approche d'entraîneur sur des concepts adaptés aux valeurs des nouvelles générations d'hockeyeurs. Les nouvelles thématiques  que Bowman associa à ses équipes  étaient  directement basées sur des notions et des valeurs suivantes comme : le  dépassement de soi et le désir de vaincre plutôt que celui de la  crainte  de perdre.  

Il est vraiment intéressant de se référer aux propos des capitaines des équipes de Bowman de cette époque, Steve Yzerman  des Red Wings et Mario Lemieux des Penguins  qui, à chacune de leur conquête respective de la Coupe Stanley, exprimèrent  aux médias comment  le désir de vaincre  habitait leur équipe.

La crainte de perdre est réducteur psychologiquement tandis que le désir de vaincre est plus orienté vers le dépassement de soi, le repoussement de ses limites.

Jadis le rôle d'entraîneur était basé sur une relation de domination sur les joueurs, maintenant, l'entraîneur qui désire avoir du succès à court et à moyen terme devra avoir une approche de rassembleur. Il ne peut plus imposer ses lois comme ses concepts de jeux aux joueurs, mais il doit les faire adopter afin de regrouper son groupe vers des objectifs d'équipe.

Tout cela, Scotty Bowman l'avait compris, et c'est pourquoi Bowman fut le plus grand entraîneur de l'histoire de la LNH.

 

 

 


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