Le programme Unité sans violence (USV), mis sur pied en 2006 par une équipe d'étudiants et d'étudiantes en Techniques policières du Cégep de Sherbrooke, a maintenant des retombées en France et en Belgique.
Il s'agit d'un programme de lutte contre l'intimidation et la violence en milieu scolaire s'adressant aux élèves du primaire. Cet outil permet aux jeunes de mieux connaître les différentes formes de violence et les conséquences qui en découlent, mais surtout d'être plus sensibilisés à l'importance de s'exprimer et de ne pas tolérer la violence sous toutes ses formes.
Le programme a déjà fait ses preuves dans plusieurs écoles du Québec et dans une école belge en 2009. À la suite de son succès, quatre étudiants en deuxième année de Techniques policières du Cégep de Sherbrooke iront faire de la sensibilisation prochainement auprès de 180 élèves du lycée Jean Baptiste de la Salle à Paris. Le périple de l'équipe commencera en région parisienne du 9 au 11 octobre et se poursuivra en Belgique du 14 au 18 octobre afin de présenter le programme lors d'un colloque organisé par l'organisme de coopération policière Francopol.
Rappelons que le département de la Seine-Saint-Denis, où se situe cet établissement, est le théâtre de violences urbaines, ce à quoi Liette Picard, professeur encadrant répond : « c'est un très grand défi et on est très fier de pouvoir l'accomplir, puis d'avoir été choisis. À travers le monde, les programmes, il y en a beaucoup, mais ils se sont arrêtés sur nous, parce que notre projet a le but de sensibiliser, mais aussi de responsabiliser les enfants quant à leurs gestes ». Présenté sous forme d'atelier interactif, le programme encourage les enfants à s'exprimer et à s'affirmer. Après avoir signé un « contrat » d'engagement pour lutter contre l'intimidation, les élèves deviennent ambassadeurs de la non-violence. Ils sont chargés de mener une campagne d'information auprès de leurs camarades ainsi que de récompenser les comportements pacifiques et positifs.
Soutenus par la Police nationale française et l'Office franco-québécois pour la Jeunesse, les organisateurs espèrent ainsi faire de la prévention pour améliorer la situation locale. De plus, comme l'étudiante en Techniques policières, Amélie Pépin le dit, « c'est plus facile d'inculquer des valeurs aux plus jeunes. Quand ils grandissent, ils ont encore la mentalité qu'on leur a enseignée ». Ce voyage est aussi une occasion pour mettre à l'épreuve l'expertise des Québécois dans ce domaine. Selon, Gabriel Lecours, un des étudiants de cette mission, « cela va permettre de confirmer l'efficacité du programme. On ne réinventera pas la roue, mais on l'applique à une autre culture. On va pouvoir voir d'autres pratiques qui vont nous aider à discerner les nôtres et dire si ce qu'on fait ici c'est bien ou pas ».
Ce choc culturel est aussi une occasion pour ces futurs policiers de parfaire leurs formations. « Ça va être un défi pour nous, car on sait que là-bas, la situation est un peu froide avec la police (...). Ce n'est pas du tout la même expérience qu'on a, alors on repart à zéro », explique l'étudiant Jérémy Lafond.