Une nouvelle trajectoire diagnostique pour le trouble du spectre de l'autisme (TSA) est mise en place en Estrie afin d'accélérer le diagnostic et les services aux patients.
En effet, des travaux d'amélioration sont effectués pour tenter de faciliter les services pour la clientèle âgée de 0 à 17 ans ayant un TSA.
Un travail interétablissements et multidisciplinaire
Parmi les changements annoncés, on indique que les dossiers seront documentés en première ligne par du travail collaboratif entre les médecins de famille (analyse médicale de l'enfant) et des intervenants des centres de santé et de services sociaux (CSSS).
Il y aura également du dépistage systématique réalisé par le CSSS, de l'évaluation du fonctionnement social ou de l'évaluation psycho-éducative ainsi que de l'accompagnement des familles durant le processus diagnostic.
Une fois le diagnostic confirmé par la pédopsychiatrie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), s'il y a besoin de réadaptation et que des conditions favorables d'intervention sont présentes, des services de réadaptation du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) de l'Estrie (deuxième ligne) pourront être mis en place auprès de l'enfant.
Des effets tangibles
Cette nouvelle trajectoire aura pour effets de diminuer les délais, d'éviter la répétition d'information par les parents à différentes instances, et ce, tout en respectant l'expertise de chacun pour le grand bénéfice de la clientèle TSA.
« Comme parent qui a dû passer par l'ancienne trajectoire, c'était un processus long, ardu et angoissant où l'on répétait tout le temps à toutes les instances notre histoire. Ce n'était absolument pas une expérience souhaitable », explique Mme Hélène Quigley, parent d'enfant avec un TSA et coordonnatrice de la Société de l'autisme et des TED de l'Estrie (SATEDE).
Tout au long de cette nouvelle trajectoire, un intervenant du CSSS accompagnera et assurera le lien avec la famille, du premier signe jusqu'à la conclusion de l'évaluation diagnostique au CHUS et la mise en place de services de réadaptation du CRDITED.
« Comme médecin de famille, le travail avec un intervenant-pivot du CSSS est bénéfique. Maintenant, par le biais de cet intervenant, les liens sont plus directs et l'accompagnement des familles est optimal. Et si le rapport de dépistage n'est pas concluant pour un TSA, la requête sera référée ailleurs dans l'offre de service habituelle, et ce, toujours avec le soutien du même intervenant pour la famille », conclut Dre Raymonde Vaillancourt, chef du Département régional de médecine générale (DRMG) de l'Estrie.