La Régie de récupération de l'Estrie (Récup Estrie) vient d'acquérir une nouvelle technologie de tri optique pour ses installations. Mis en service depuis le 16 juin dernier le Mistral+, créé par la compagnie française Pellenc ST, augmente la rapidité de traitement et, objectif premier, la qualité du papier récupéré, offrant ainsi un avantage compétitif à la Régie pour la vente de cette matière.
Le Mistral+ se déploie sur plusieurs niveaux par lesquels une série d'actions se succèdent pour arriver à la récupération optimale des matières. Après avoir enlevé les contenants de verre, ce nouvel équipement est calibré pour distinguer les matières à séparer selon leur poids et le type de matériaux. Elles sont alors dirigées sur des tapis roulants pour faire des piles séparées, qui seront ensuite mise en ballots. Le processus s'en trouve accéléré et gagne en efficacité.
Contrairement aux idées reçues, c'est le papier, le carton léger (emballages alimentaires), les plastiques mous (sacs, emballages), et les plastiques rigides (bouteilles) qui ‘'contaminaient'' le carton destiné à la récupération. Les métaux sont achetés pour être recyclés et le verre est vendu aux sites d'enfouissement technique. Récup Estrie travaille présentement à s'entendre avec de futurs partenaires québécois, qui offriront des débouchés à la reconversion de sacs de plastique...en nouveaux sacs de plastique. On pense y arriver dans les prochains mois.
Plusieurs partenaires de la région, dont les trois papetières de l'Estrie et du Centre-du-Québec, ont déjà manifesté leur enthousiasme quant aux retombées de ce projet. Les MRC partenaires de la région ont d'ailleurs renouvelé leur entente avec l'organisme pour continuer à acheminer le contenu de leurs bacs de recyclage pour les cinq prochaines années.
« On est dans la phase de réception du projet et on optimise pour obtenir la meilleur qualité. Il y a une quarantaine de ces lecteurs optiques au Québec. Ce type de produit représente un excellent choix pour les résultats recherchés », explique Gregory Mattioli, président d'Expert Process, engagé pour superviser le montage et le calibrage de cette technologie de pointe.
L'acquisition de la technologie tri optique constitue un investissement de 2,8 millions de dollars, qui marquera un tournant pour développer des initiatives locales de recyclage et d'économie circulaire. Après seulement un mois d'opération, le processus a permis de vendre la matière récupérée plutôt que de payer 92$ la tonne pour s'en départir, puisque contaminée. « L'objectif depuis le départ c'est d'avoir une meilleure qualité de matière; qualité qui n'était pas présente à cause de l'équipement. Déjà le retour (sur investissement) est prévisible. On s'attendait à recevoir 15$ la tonne; présentement c'est près de 70$ la tonne », explique Pierre Avard, président de l'organisme.
Autre aspect intéressant, la crise sanitaire et les tarifs douaniers de notre voisin du sud ont également fait augmenter la demande pour l'aluminium voué au recyclage et donc doublé son prix au cours des derniers mois.
Il semble donc que ce virage va s'avérer rentable à moyen terme pour Récup Estrie qui devrait être en mesure de rentabiliser son investissement en quelques années.
recupestrie.com