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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Toujours être ailleurs


Quand on consulte tout en temps réel, tout devient urgence. Tout ce qui crée une onde vibratoire sur notre téléphone est plus important que ce qui se passe présentement, dans la réalité physique.
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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 4 mai 2020

« Ailleurs, c'est comme ici, c'est pareil », chante Bruno Pelletier.

Mais être toujours ailleurs, est-ce comme être toujours ici?

Nous sommes fabuleusement ailleurs avec nos téléphones intelligents. Notre téléphone sait toujours où on est, physiquement, et peut même en témoigner en temps réel! Un peu troublant, mais bien vrai.

Le prof qui donne son cours à l'Université se retrouve devant un groupe d'étudiants dont l'attention est souvent modulée par le petit coup vibratoire qui anime son téléphone. Un message vient d'entrer. Forcément, il est plus important que ce qui se passe présentement en classe.

« Non, mais capote pas, c'est juste quelques secondes ! »

Je sais, je sais, juste quelques secondes par-ci, par-là, qui viennent déjouer un peu de concentration, pas de quoi en faire tout un plat! Après tout, je suis capable de marcher et de mâcher de la gomme en même temps! Plus à part ça, j'ai le droit, je fais de mal à personne!

Ben oui, je sais. Et respirer aussi, tu peux le faire en même temps que tout ça, pendant qu'on y est! Puis, non, il n'y aura pas de plainte de cruauté envers autrui pour un geste si banal...

Mais quand on fait ça, je veux dire quand on prend nos textos et courriels en temps réel tout le temps, on crée, chaque, une petite onde de choc à géométrie bien variable.

Et pas juste en classe.

C'est vrai quand on est attablés dans un café quelconque (au doux temps où on pouvait le faire!), c'est vrai quand on est en réunion avec des collègues. C'est vrai en classe, évidemment! C'est vrai dans le cadre d'une visioconférence, etc.

Une petite onde de choc? Un peu fort, non?

Non.

Chaque fois que le petit coup vibratoire atteint le téléphone de quelqu'un, ce quelqu'un bouge, réagit, s'empare de son appareil portable. Son expression faciale change. Il sourit, grimace, montre une colère, un agacement, bref, il attire l'attention des gens proches.

Tout ce beau monde se trouve déconcentré.

Le prof est un peu déstabilisé, les étudiants autour échappent aussi le fil de ce qui se passe; les collègues en réunion interrompent ce qui se passe pendant la rencontre et demandent souvent « qu'est-ce qui te fait sourire ? ». « Non, laisse faire, c'est personnel! »

C'est sûrement aussi personnel que c'est gossant...

Je sais, je sais. Il ne faut pas être rétrograde, continuer de toujours regarder dans le rétroviseur. Les temps ont changé. C'est un moyen de communiquer moderne.

N'empêche.

Ces foutus téléphones font en sorte que même quand on est ici, on est ailleurs. Et quand on est ailleurs, on est ici. On est toujours physiquement quelque part, mais notre esprit nous accompagne de moins en moins, il me semble.

Quand on consulte tout en temps réel, tout devient urgence. Tout ce qui crée une onde vibratoire sur notre téléphone est plus important que ce qui se passe présentement, dans la réalité physique.

Et on fait tout ça pour être plus efficace? Vraiment?

Je doute...

« Va falloir que tu t'y fasses, mon vieux, ça ne va pas aller en s'améliorant! »

Je sais que l'équilibre est dur à atteindre, mais vous permettrez que je ne baisse pas les bras sur ce sujet. Et ne croyez pas que je m'exclus du problème, nenon!

Tout à coup qu'on arriverait à quelque chose!?!

Clin d'œil de la semaine
Un clin d'œil? Quel clin d'œil.... Ah! Oui, excuse, je viens de recevoir un texto.... Bon... un clin d'œil...


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