Le taux de criminalité a diminué de moins de 1 % à Sherbrooke, en 2012. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour les intervenants, qui croient que la sensibilisation faite auprès de la population est efficace.
« Quand on se compare avec d'autres villes semblables, Sherbrooke est en bonne position », mentionne d'entrée de jeu Tony Brien, chef de la section statistique et données opérationnelles à la ville. Dans l'ensemble, les crimes ont diminué de près de 1 % sur le territoire en 2012. Ce qui surprend le plus dans l'analyse des statistiques criminelles publiées par le Centre canadien de la Statistique juridique, c'est que les plaintes pour agressions sexuelles sont en hausse. « Ce qu'on remarque, c'est que les survivants, pour toutes sortes de raisons, décident de porter plainte pour des abus commis dans le passé », mentionne M. Brien. Ainsi, sur les 100 plaintes reçues cette année, 25 étaient pour des agressions commises il y a quelques années. On constate d'ailleurs un nouveau phénomène avec ces données; les hommes portent plainte en plus grand nombre que par les années passées. « Les hommes font plus confiance au système de justice, c'est moins tabou de porter plainte, explique M. Brien. C'était davantage honteux pour les hommes d'avouer une agression, pour des raisons difficiles à expliquer et stéréotypées. Heureusement, le tout a évolué ».
Légère augmentation des vols qualifiés
En 2012, 63 vols qualifiés avec violence ont été répertoriés comparativement à 49 en 2011. Plus de gens se sont fait voler dans des commerces ou ont subi de la violence gratuite. « On note une petite augmentation des vols avec violence. Par exemple, on a un cas de chauffeur de taxi qui a subi un vol avec violence », explique-t-il. Pour ce qui est des crimes contre la propriété, soit les vols de voitures et les introductions par effraction, 5 de plus ont été commis l'an passé. 3776 cas ont été rapportés, c'est un chiffre qui tend à se stabiliser, selon M. Brien. « On remarque que les vols de voitures et les introductions par effraction ont diminué de façon importante avec les années. Des lois obligent maintenant les constructeurs automobiles à équiper les véhicules de meilleurs systèmes de sécurité. Le Service de police de Sherbrooke a aussi travaillé avec la population au cours des dernières années afin de sensibiliser les gens à l'importance de verrouiller les portières, autant de la voiture que de la maison. « Avant les gens laissaient la voiture en marche pendant qu'ils allaient au dépanneur, heureusement les mentalités ont changé. » M. Brien mentionne d'ailleurs que c'est très avantageux pour les citoyens de voir le taux de criminalité diminuer ou demeurer stable. « Les assureurs prennent des chiffres de nos statistiques! Quand on a des diminutions de crimes, l'ensemble des citoyens bénéficient d'une diminution de leur prime d'assurance auto ou maison », explique-t-il.
Un faible indice de gravité pour Sherbrooke
Sherbrooke fait bonne figure au chapitre de l'indice de gravité. Son indice global est passé de 59,94 en 2011 à 58,11 en 2012. Pour calculer cet indice, on attribue un poids de gravité à chacune des infractions. M. Brien cite par exemple un homicide qui a un poids plus élevé qu'un crime d'avoir troublé la paix. « Plus on enregistre des infractions graves sur notre territoire, plus l'indice de gravité est affecté. » À Sherbrooke, dans les 5 dernières années, il y a eu en moyenne un homicide par année, ce qui permet de faire diminuer l'indice de gravité. « En comparaison avec Saguenay et Trois-Rivières, on enregistre le plus bas indice », conclut-il.