Depuis un peu plus de 20 ans, le Comité 1er mai de Solidarité populaire Estrie (SPE) organise chaque année les activités de la Fête internationale des travailleuses, des travailleurs et des sans-emploi.
« Soulignons que la Fête du 1er mai tire ses origines des luttes du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures à la fin du XIX siècle. Aux États-Unis et en France, des travailleurs sont décédés au nom de cette revendication, ne l'oublions pas ! », rappelle Ginette St-Onge d'Illusion Emploi. Aujourd'hui, cette fête est célébrée partout dans le monde afin de revendiquer de meilleures conditions de travail et de vie.
Jeudi, plus de 100 personnes ont marché pour se rappeler les luttes du mouvement ouvrier. L'événement, sous le thème « Contre les politiques d'austérité : Contre-attaquons ! », visait aussi à « dénoncer les mesures d'austérité dont les gouvernements usent au détriment d'une grande portion de la population, et ce, malgré que d'autres solutions soient possibles. Que ce soit la réforme de l'assurance-chômage, la fin des conventions pour le logement social, la modification de l'âge de la retraite et la mise en place d'une panoplie de lois antisyndicales du gouvernement Harper ou la tarification et la privatisation des services publics tels que la santé, l'éducation et Hydro-Québec par le gouvernement du Québec, c'est la population qui écope », expliquent les membres du comité.
« Ce n'est certainement pas en détériorant les conditions de travail et de vie des travailleurs que le gouvernement va stimuler la croissance économique et par la même occasion contribuer à l'augmentation des revenus de l'État », dénonce Ricky Lewis du Conseil régional de la FTQ. « Pour pouvoir offrir des services publics de qualité en matière de santé, d'éducation, de protection de l'environnement et de sécurité, l'État demande que tous paient leur juste part d'impôts. La classe moyenne fait déjà des efforts considérables », rappelle pour sa part Julie Dubois de la CSQ-Estrie.
Pour les plus démunies, la fin des conventions fédérales en logement social signifie des augmentations de loyer pouvant atteindre 200 $, voir même jusqu'à 300 $. « Quand on sait que les besoins en logements sociaux ne font que s'accroître et qu'il est maintenant chiffré à 50 000 pour le Québec, le désengagement des gouvernements fédéraux et provinciaux est une atteinte à un droit fondamental qui est celui de se loger décemment », s'insurge Isabelle Pouliot de l'Association des locataires.
Des pistes de solution
Selon le Comité 1er mai, nos gouvernements doivent revoir la fiscalité et adopter des mesures qui permettent de réduire les écarts entre les plus riches et le reste de la population. La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a produit, en collaboration avec l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), un document présentant 19 mesures fiscales permettant au gouvernement de récupérer 10 milliards de dollars, soit en revenus ou en contrôle des dépenses, et ce, sans couper ni tarifier les programmes sociaux et les services publics. « Seulement en réintroduisant 10 paliers d'impôt, au lieu des quatre actuels, c'est 1 milliard de dollars de revenu que le gouvernement obtient. Il peut également augmenter d'un autre 1,22 milliard de dollars ces revenus avec une légère hausse de l'impôt des entreprises (sauf les PME) qui passerait de 11,9 % à 15 % », explique Bernard Cournoyer de la CSD- Estrie.
Le Comité 1er mai de SPE est formé de l'Association des locataires de Sherbrooke, Handicapable, Comité des travailleuses et des travailleurs accidentés de l'Estrie, CR-FTQ Estrie, CSN Estrie, CR-CSD Estrie, CSQ-Estrie et de Solidarité populaire Estrie.