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Un test rapide, simple et non invasif développé à Sherbrooke
pourrait bientôt transformer la détection du cancer de la vessie. Résultat de
plusieurs années de recherche et d'un investissement de plus de 3 millions de
dollars, ce projet est maintenant en processus de commercialisation grâce à un
partenariat entre l'équipe de l'Université de Sherbrooke et la société RYND
Biotech.
Une percée
scientifique prête à rejoindre les patients
À Sherbrooke, chercheurs et chercheuses de l'Institut de
recherche sur le cancer de l'Université de Sherbrooke (IRCUS) et du Centre de
recherche du CHUS (CRCHUS) s'apprêtent à franchir une étape décisive. Après une
validation à l'échelle mondiale, leur test d'urine, conçu pour détecter le
cancer de la vessie, pourrait bientôt remplacer la cystoscopie - une procédure
actuellement douloureuse, coûteuse et parfois difficile d'accès.
Le projet entre maintenant dans sa phase de
commercialisation, grâce à un partenariat stratégique avec RYND Biotech. «
Cette innovation représente une percée majeure pour le diagnostic du cancer de
la vessie », affirme Camille Dodd, PDG de l'entreprise. Le financement du
prototype devrait être finalisé d'ici la fin de l'année, pour une mise sur le
marché prévue entre 2028 et 2029.
Au cœur de ce succès se trouve une approche collaborative.
L'équipe de recherche a pu compter sur le Bureau de la valorisation et des
partenariats de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, ainsi que
sur TransferTech Sherbrooke, pour assurer la transition vers l'application
clinique.
Une collaboration
scientifique d'envergure mondiale
Le test repose sur l'identification de quatre biomarqueurs
communs présents dans les échantillons d'urine de personnes atteintes d'un
cancer de la vessie. « Cette précision permet à notre test de se démarquer »,
explique le Dr Claudio Jeldres, urologue et cochercheur principal. L'équipe
travaille déjà à appliquer la même méthode au dépistage du cancer de la prostate.
Grâce à l'intérêt de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), le projet a été validé auprès de différentes populations à travers le
monde. Le Pr François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l'IRCUS,
souligne que cette collaboration internationale a confirmé la fiabilité du
test, considéré parmi les plus précis du marché.
La force de
Sherbrooke : science, synergie et persévérance
Cette réussite illustre la force du modèle sherbrookois : la
proximité entre université, hôpital et entreprises favorise l'innovation. « Le
projet est le fruit d'une belle collaboration entre nos équipes », souligne le
Dr André Carpentier, directeur scientifique du CRCHUS.
La Fondation du CHUS a aussi joué un rôle clé en finançant
les débuts du projet. Son directeur général, Martin Clermont, se réjouit
d'avoir été la « bougie d'allumage » de cette avancée, permettant de mobiliser
d'autres partenaires et d'assurer la poursuite des recherches, notamment sur le
cancer de la prostate.
Une avancée porteuse
d'espoir
Si tout se déroule comme prévu, ce test rapide pourrait
transformer le parcours de dépistage pour des milliers de personnes, en rendant
le diagnostic plus précoce, moins anxiogène et moins coûteux.
Source : Geneviève Lussier, conseillère en relations médias,
Service des communications, Université de Sherbrooke