Lorsque son mandat se terminera en novembre 2017, Serge Paquin aura cumulé 27 ans comme conseiller municipal à Sherbrooke. S'il ne pouvait utiliser qu'un mot pour décrire toutes ces années, il n'hésite pas : engagement.
M. Paquin est le président du comité exécutif de la Ville de Sherbrooke, le président de l'arrondissement du Mont-Bellevue, en plus d'être membre de plusieurs comités et d'instances telles que Destination Sherbrooke et Commerce Sherbrooke. Depuis six ans, il ne se consacre qu'à la vie municipale.
Une passion qui vient de loin
À 15 ans, Serge Paquin s'intéressait déjà à la politique. Son intérêt très marqué l'a mené à faire un baccalauréat en sciences politiques à l'Université de Montréal, puis un deuxième en droit. Même s'il s'intéressait particulièrement aux paliers supérieurs, la politique municipale l'interpellait beaucoup.
« C'était une belle alliance d'intérêts pour quelqu'un qui s'impliquait dans le communautaire, explique M. Paquin. J'avais été membre fondateur d'une coopérative étudiante et travaillé avec des coopératives d'habitation. En 1990, une opportunité s'est présentée lorsque le conseiller du centre-ville, Jean-Yves Laflamme, a décidé de tenter sa chance à la mairie. »
Pensait-il compter un jour 25 ans de carrière en politique? « Non. Ce n'est pas sage d'avoir des plans de carrière en politique. La politique, j'en ai mangé, j'en mange encore et ça me passionne. Je viens d'un milieu très modeste à Windsor, je suis un gars très simple dans la vie et j'adore le contact avec les gens. Mes électeurs me l'ont bien rendu. »
Une carrière marquée par de grands dossiers
Nouvellement élu en 1990, Serge Paquin se retrouve conseiller d'un centre-ville dans un état très grave de désolation. On parlait même de dévitalisation. Il a toutefois pris le dossier à bras le corps et a pu compter sur le concours des acteurs du milieu pour accomplir ce qu'il qualifie de « travail exceptionnel. »
M. Paquin affirme aussi toujours avoir eu une oreille attentive de ceux qui se sont succédé à la mairie.
« Dans ces dossiers-là, il y a tout un travail de sensibilisation qu'on doit faire auprès des conseillers et de la mairie. Si la Ville ne mettait pas de l'avant des moyens pour revitaliser le centre-ville, personne d'autre ne le ferait. L'ingrédient de base, c'était la volonté politique. »
Il voit d'ailleurs d'un bon œil la création d'une nouvelle Société de développement commercial (SDC) au centre-ville. « C'est intéressant de voir tous ces jeunes commerçants et leur vision très dynamique du centre-ville. Ils veulent se donner un outil et des moyens financiers pour en faire la promotion. C'est de bon augure. »
Serge Paquin sera celui qui aura siégé le plus longtemps au comité exécutif de la Ville de Sherbrooke et il aura été le premier président du Comité consultatif d'urbanisme (CCU), deux instances créées en 1991.
« C'est un bon siège pour avoir une vision globale du développement de la ville. C'était un bel outil pour nous aider à gérer les plans d'implantation et d'intégration architectural, qui s'assurent que les nouvelles constructions et les rénovations se font en harmonie avec ce qui existe. J'avais demandé à Jean Perrault d'y retourner après la fusion municipale de 2001. C'est une instance stratégique très intéressante et stimulante. »
Entre 2005 et 2009, M. Paquin aura été à la tête du Comité de sécurité publique. On se rappellera qu'à l'époque, le dossier n'était pas de tout repos.
« Il y avait beaucoup à faire, notamment pour améliorer les relations entre la Ville et les policiers, mais on a rétablit les ponts. La sécurité des piétons a été améliorée un peu partout et géré plusieurs autres dossiers, comme celui des virages à droite sur feu rouge. Le premier schéma de couverture de risques vient aussi de ce comité. »
L'avenir de Sherbrooke
Selon M. Paquin, la Ville se démarque en raison de la très forte volonté de concertation qui règne dans la région et ce, malgré la disparition de la Conférence régionale des élus (CRÉ).
« Nous avons un maire très dynamique, actuel vice-président de l'UMQ [ndlr : Union des municipalités du Québec] et qui fort probablement en deviendra le président au printemps prochain. Ce poste contribuera certainement à bien positionner Sherbrooke et nous avons aussi eu une excellente nouvelle avec la nomination de Marie-Claude Bibeau au Conseil des ministres. Il ne faut pas non plus sous-estimer ces nominations », estime le conseiller.
Avec un secteur universitaire et un créneau étudiant très dynamiques qui joueront assurément un grand rôle dans le développement de la Ville, « on a tous les atouts nécessaires pour faire de Sherbrooke une ville d'avenir », affirme M. Paquin.
Par ailleurs, il ose croire qu'en raison de l'élargissement des champs de compétence des municipalités et des décisions qui prennent de plus en plus de place dans le quotidien des gens, l'intérêt de la population pour la politique municipale sera appelé à augmenter dans les prochaines années.
Serge Paquin ne sollicitera pas de nouveau mandat en 2017. « J'aurai 63 ans tout juste et je pense que j'aurai fait le tour du jardin. Il faut laisser la place à des plus jeunes, plus fous », conclu-t-il, sourire en coin.