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Être prêtre en 2014 : une espèce en voie d'extinction?

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Daniel Rancourt Par Daniel Rancourt
drancourt@estrieplus.com
Mardi 25 mars 2014
Temps de lecture: 5 minute(s)

Au diocèse de Sherbrooke, on ne cache pas que l'Église a un problème de recrutement. On manque de prêtres dans chaque paroisse.

Pour tenter de corriger le problème, on regroupe des paroisses en une seule qui devient parfois un très vaste territoire. On compte désormais sur les prêtres étrangers, les 22 diacres permanents, les agents de pastorale, les laïcs comme animateurs dans les paroisses.

« Les candidats sont plus rares et quand ils nous arrivent, ils sont plus âgés. Il est difficile de tracer le profil du candidat idéal : c'est une personne qui a effectué un cheminement spirituel, mais aussi personnel. Aujourd'hui, il est rare d'accueillir un candidat potentiel qui arrive directement du cégep, sans autres expériences », indique Guy Boulanger, vicaire général, chancelier et vicaire judiciaire du diocèse de Sherbrooke.

On n'accepte pas tous ceux qui se présentent pour autant. Dès leur arrivée au séminaire, les candidats sont soumis à des tests psychologiques question de sonder l'individu et d'orienter les axes de sa formation.

La formation de base d'un prêtre dure entre 6 et 7 ans : cours de philosophie qui peuvent être compensés par de bonnes expériences de vie, cours de théologie, le tout entrecoupé de stages en paroisse. Tout au long de cette formation, les candidats sont évalués selon leur comportement, leurs études et leur stage pastoral. On s'assure de la vérité du cheminement de leur foi.


Certains sont invités à quitter, d'autres abandonnent. « Devenir prêtre, c'est engageant et on craint de se retrouver marginalisé, parfois au sein même de notre famille. J'ai rarement vu ou ressenti de l'hostilité, mais être prêtre, c'est devenir une bête un peu spéciale  », confie Guy Boulanger.

Pour décrire son propre cheminement, Guy Boulanger raconte que dès sa jeunesse, il s'imaginait devenir prêtre. « Mais, au secondaire, je ne me voyais plus du tout là-dedans », avoue-t-il.

Il a alors entrepris un baccalauréat en droit. Quand il obtient un « emploi d'été » de sacristain, il redécouvre la qualité des relations avec les gens. L'idée de servir, de voir des gens engagés au nom de la foi, le convainc de son rôle et de sa mission. À 21 ans, il entre au séminaire et est ordonné prêtre sept ans plus tard. « Et j'en suis très heureux ».

Comment explique-t-on le peu d'enthousiasme pour l'appel de la prêtrise? Selon Guy Boulanger, la peur d'un engagement aussi définitif que celui des ordres religieux peut être une de ces raisons. La lourdeur des tâches, et une plus grande diversité de ces tâches, peuvent être une autre raison. Pourtant, l'engagement vers la prêtrise est riche en valeurs, souligne-t-il.

« Nous n'avons pas connu d'ordination de prêtre à Sherbrooke depuis 2008 », mentionne Guy Boulanger. Le seul candidat à la prêtrise pour le diocèse de Sherbrooke est âgé de 30 ans et est actuellement en formation au Séminaire de Montréal. Et la moyenne d'âge des 154 prêtres du diocèse de Sherbrooke atteint 70 ans!

Que fait un prêtre?

En plus de toutes ses fonctions apparentes de prêtre (prier, dire la messe et les différentes célébrations, administrer les sacrements, etc.), un prêtre participe à plein de réunions de pastorale, de liturgie, d'administration. Il assure une présence auprès des gens, il visite les malades, s'occupe de catéchèse. « Et les gens sont heureux d'avoir recours à nos services », dit-il.

« Un prêtre est un homme de la Foi. Il manifeste la présence du Seigneur. Il est proche de ce que les gens vivent, riche de communier avec les gens dans le cheminement de leur foi. Chaque prêtre a son propre charisme : certains sont des animateurs, d'autres des accompagnateurs... Aujourd'hui, le prêtre travaille en équipe, avec des bénévoles, du personnel engagé, il ne peut plus travailler seul. »

Un prêtre a droit à 36 heures de congé par semaine, un mois de vacances par année. Il reçoit un salaire hebdomadaire et paie des impôts, le prêtre séculier (ou diocésain) n'ayant pas fait vœu de pauvreté.

Est-ce que la fin du célibat des prêtres ou l'ordination des femmes à la prêtrise seraient des solutions à ces problèmes de recrutement? « Ce ne sont pas des questions simples et qui sont du ressort des hautes autorités de l'Église, répond Guy Boulanger. Comme toutes les institutions en place, l'Église vit une remise en question. L'Église est toujours en mouvement, en changement, il y a des choses qui vont disparaître, d'autres vont apparaître, il y a une évolution réelle des choses, des communautés. Les gens s'impliquent dans les paroisses du diocèse. La soif spirituelle existe et existera toujours », conclut-il.


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