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  LE PAPOTIN / Chronique historique

Pluies torrentielles, ponts détruits


Par Jacques Robert
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Mardi 12 avril 2016

Un événement que je n'oublierai jamais. C'était le 28 juin 1959. J'avais alors 15 ans. À cette époque, je vivais sur la ferme de mes parents située sur le chemin de la Jonction (aujourd'hui chemin Gilbert), à la jonction du chemin Robert. Juste en face de l'école No 2 de la Commission scolaire Saint-Clément de Dudswell.

Vers les quatre heures de l'après-midi, une pluie diluvienne s'abattit sur la région. On entendait un vacarme épouvantable sur les montagnes de Stoke, longeant la route No 1 (la 112 aujourd'hui). La pluie torrentielle, d'une violence inouïe, arrachait littéralement les feuilles des arbres les laissant presque dénudés.



Peu de temps après la fin de la tempête, nous pouvions voir une file d'autos arrêtées sur la route No 1. Mon futur beau-frère, était chez nous près de sa promise. On s'entassa toute la famille dans sa voiture et nous nous dirigeâmes vers les lieux d'un possible accident.

Arrivés sur les lieux, situés à environ un mille de la maison, nous nous dirigeâmes vers la petite vallée de la rivière blanche (la rivière Thibodeau aujourd'hui). Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons vu un torrent inimaginable s'attaquer au pont Ray Bishop. L'eau s'était déjà trouvé un chemin tout autour de ce qui avait déjà été une belle petite structure en ciment. Nous courrions tout autour de ce petit pont qui luttait désespérément contre l'élément déchaîné. Ma sœur Monique prenait des photos avec son "Kodac" acheté récemment. Possiblement pour les noces prochaines.

Notre attention était retenue surtout du côté de la montagne. Un bruit infernal se faisait entendre dans cette direction. Tout à coup, nous avons vu des arbres, de chaque côté de la vallée, pencher dangereusement vers le cours d'eau. Quelques secondes s'étaient à peine écoulée, lorsque nous aperçûmes une montagne d'eau, une vague d'au moins vingt pieds de hauteur, chargée d'arbres arrachés de chaque côté. Quelques secondes de plus et cette furie emporta ce qui restait de notre pauvre petit pont qui nous permettait jadis d'atteindre East-Angus.

Plus tard, nous apprîmes que tous les ponts entre Bishopton et East Angus avaient subi le même sort. Il y avait quelques voitures restées prisonnières entre chaque pont.

Pour nous, les jeunes, c'était tout un événement. Je vois encore très bien les images de cette catastrophe. Jamais je n'oublierai cet événement !

Après la tempête

Les frères Thibodeau restèrent sur place toute la nuit pour bloquer le trafic venant de Weedon et se dirigeant vers East Angus.

Afin de rétablir la circulation entre ces deux villages, on construisit des ponts temporaires. Pendant ce temps, le trafique de la route No 1 (112) a dû être détournée par Stoke ou par le chemin Hooker. Les ponts furent reconstruits assez rapidement. Celui de Raymond Bishop, fut construit sous la direction de M. Hervé Thibodeau. Mon père, Ernest, faisait partie du groupe de travailleurs et c'était un plaisir pour nous d'aller lui porter son lunch du midi.

Voici ce que l'on pouvait lire sur la Tribune de Sherbrooke du 29 juin 1959.

« East Angus, Cookshire et Ste-Sophie-de-Mégantic sont durement touchés. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région (hier) ont causé des dégâts considérables dans la région, transformant les rivières en véritables torrents qui ont emporté sur leur passage des ponts et détérioré plusieurs immeubles. Les endroits les plus affectés sont East Angus, Cookshire et Ste-Sophie-de-Mégantic. »

« Près du premier endroit, trois ponts ont été emportés sur une distance de sept milles, paralysant la circulation entre différents points où un grand nombre de voitures ont été tenues prisonnières par la furie des éléments. À Cookshire, ce sont les immeubles qui ont été le plus affectés et à cet endroit, il est difficile d'établir la valeur des dommages... » « ... le chef de police d'East Angus, M. Émilien Lagueux, a réussi, avec l'aide de ses hommes, à sauver d'une mort certaine trois jeunes enfants qui circulaient sur la route... » « ... Quelque 35 ponts et ponceaux ont été emportés par les eaux. »

Dans la Tribune de Sherbrooke du 30 juin, nous pouvions lire ce qui suit :

« ... Quelque trois cents pieds de rail ont été emportés par les eaux non loin du pouvoir électrique de la cité de Sherbrooke (Pouvoir électrique de Westbury situé au bout du chemin du Bassin Nord). Ce bris du rail est survenu seulement quelques minutes après le passage d'un "autorail" du Québec Central se dirigeant vers Québec. » « ... Cette section de la voie ferrée est située sur un amoncellement de sable d'une hauteur d'environ 20 pieds à cet endroit, emportant le sable à la rivière située à environ une quinzaine de pieds de là ».

« Par la crue, le cours de l'eau a changé de place sur environ une vingtaine de pieds. Les rails se sont écroulés sous le minage des ballasts. Un responsable de la surveillance de cette voie a déclaré qu'il faudra au moins trois semaines pour réparer cet endroit. Il faut calculer qu'une très grande quantité de sable servant à l'élévation de la voie est maintenant partie et qu'il faudra réparer les rails sur une distance d'au moins trois cents pieds. »

« Le service du Québec Central pour Sherbrooke-Québec est maintenant réorganisé; l'autorail se rend jusqu'à Bishopton et, de là, les usagers de ce service terminent le trajet en autobus, passant par Bury, East Angus et Sherbrooke. Ce service sera en opération pendant toute la durée des réparations de la voie ferrée. »

Le service normal du Québec Central reprit à partir du 10 juillet 1959.


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