Les récentes données publiées par le Centre d'acquisitions gouvernementales
(CAG) révèlent une tendance alarmante : 91,42 % des achats publics en Estrie
sont effectués auprès de fournisseurs situés à l'extérieur de la région. Pascal
Bérubé, député de Matane-Matapédia, qualifie cette situation de «
montréalisation » des achats publics, une conséquence directe de la
centralisation mise en place par le gouvernement caquiste. Ce phénomène suscite
des préoccupations quant à l'impact sur l'économie locale et les entreprises
estriennes.
Le CAG, créé en 2020, a pour mission de centraliser les achats des
organismes publics québécois afin de réduire les coûts et d'optimiser les
processus. Cependant, cette initiative, bien qu'efficace sur le papier, semble
avoir des effets pervers sur les fournisseurs locaux. Ces derniers sont de plus
en plus écartés au profit de grandes entreprises situées à Montréal ou hors du
Québec, une situation que les élus locaux dénoncent.
Un débat politique enflammé
Lors d'une conférence de presse à Matane, Pascal Bérubé a interpellé les
députés caquistes de l'Estrie en les mettant au défi de défendre cette
centralisation qui pénalise les entreprises locales. Selon lui, ces décisions
d'achat, qui profitent massivement à des fournisseurs extérieurs, menacent
directement l'économie régionale en privant les entreprises estriennes
d'importants volumes d'affaires.
« Ce sont des emplois et des savoir-faire locaux qui risquent de disparaître
si cette tendance se poursuit », s'inquiète Bérubé. Il appelle donc le
gouvernement à adopter une politique d'achat local pour protéger les
entreprises régionales. Cette politique permettrait non seulement de maintenir
l'activité économique en Estrie, mais aussi de préserver le rôle clé des
fournisseurs locaux dans la dynamique économique régionale.
Un impact concret sur les entreprises estriennes
Plusieurs entrepreneurs de la région partagent cette inquiétude. Un
fournisseur de services, sous couvert d'anonymat, explique : « Depuis 2020,
nous avons perdu plusieurs appels d'offres au profit de grandes entreprises qui
ont plus de moyens financiers, mais moins de connaissance des réalités
régionales. »
Ce constat illustre bien le dilemme auquel les entreprises estriennes sont
confrontées : un marché de plus en plus dominé par des acteurs extérieurs, aux
dépens des fournisseurs locaux, qui peinent à concurrencer ces grands joueurs.
Un appel à l'action
Pascal Bérubé conclut en réclamant une réponse rapide et claire du gouvernement
caquiste. Pour lui, la centralisation ne doit pas se faire au détriment des
régions. « L'Estrie, comme bien d'autres régions du Québec, ne peut se
permettre de perdre son tissu économique local pour des intérêts centralisés. »