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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le manipulateur avorteur

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 27 juin 2022

Le titre est masculin. Un titre bien mérité!

D'entrée de jeu, je reviens sur cette phrase lancée par une proche : « Imagine la différence si, au moment où un homme et une femme décident de faire l'amour pour procréer, ils ne savaient lequel des deux porterait l'enfant! »

Je peine à imaginer toutes les différences que cela occasionnerait dans nos sociétés dites civilisées.

Pourtant, c'était un jour heureux

Vendredi dernier, jour de Fête nationale, la vie était douce. Un congé qui sert, comme un rituel annuel, à maintenir bien en vie le lien que j'ai avec mes racines. Avec cette conviction toute personnelle que ce lien n'a rien de rétrograde.

Bref, il fait beau et le bleu emblématique du Québec se fond avec un ciel qui invite à l'immensité.

Puis, la nouvelle se rend à moi. La Cour Suprême américaine confirme ce qui avait coulé : le droit à l'avortement est nettement mis en danger.

Le manipulateur reprend du service, assouvissant une vengeance qui l'habite depuis 1973.

Pour moi, je vous le dis sans nuances : il ne s'agit que de manipulation ici.

La manipulation résolument masculine et machiste qui attribue à la femme la seule responsabilité d'une grossesse. À moins qu'elle soit divine (ce qui relève de la foi pure), il faut une intervention masculine pour procréer. Mais le sacro-saint homme n'a plus aucune responsabilité une fois libéré de sa semence.

La manipulation qui se reflète dans le vicieux choix du nom « Pro-vie » pour les tenants du non-accès à l'avortement. Vicieux au sens où si tu n'es pas « Pro-vie », tu es « Pro-mort ». Qui veut être « Pro-mort »?

La même manipulation qui maintient globalement le statut des femmes à un niveau inférieur à celui des hommes sur le marché du travail. Et qui fait que ce sont les femmes qui ont repris, essentiellement, toutes les responsabilités ménagères et familiales lors du confinement.  

Manipulation qui vient vicieusement faire reculer le statut des femmes en société. Bien que d'intensité différente, il y a un lien de parenté entre la manipulation exprimée par le jugement historique et les gestes des Talibans en Afghanistan qui, depuis leur retour au pouvoir, empêchent les femmes de se dévoiler, de faire des études plus poussées que le cycle primaire, sabotent leur droit à conduire une voiture, etc.

Le conservatisme manipulateur

Je vois un danger réel et très présent pour notre société. Quand les droits des uns s'expriment un peu trop au goût des autres, la tentation est forte de revenir à « ce que c'était avant : au temps où tout allait bien ». C'est sur cette illusion que le conservatisme navigue.

Notre société vit un moment charnière. Nous devons faire face à des changements climatiques avérés (et pas justes éventuels), à un grand écart potentiellement fatal entre les classes sociales tant l'accès au logement décent et à une nourriture correcte est remis en question, à une situation économique chancelante et quoi encore?

Je n'ai pas toutes les solutions et, comme citoyen consommateur, je fais aussi partie du problème, je le sais bien.

Mais je sais aussi que ce n'est pas en bafouant des droits et en manipulant les règles et les lois qu'on arrivera à quelque chose de constructif. Plus que jamais, nous avons besoin de l'apport de chacune et chacun. Nous avons la responsabilité, comme société, de nous assurer que chacune et chacun développe son potentiel de façon optimale pour contribuer aux défis qui nous entourent.

Une société qui draine autant de pouvoirs vers des juges choisis en fonction de leur profil moral (et qui plus est qu'on les nomme à perpétuité ou presque!) est une société qui prête flanc à toutes les dérives.

On dit que quand les Américains toussent, on pogne la grippe au Canada... Vivement un masque protecteur!

Clin d'œil de la semaine

Ne tuez pas cet enfant qui vit en vous : achetez-lui plutôt une arme pour son baptême... 


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