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La vie bonne…

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 7 septembre 2022

Hommes et femmes aspirent au bonheur. Tous, personnes racisées, genrées et non genrés, souhaitent le respect et la sécurité. C'est légitime. C'est ce qu'a conceptualisé la politologue et philosophe Hannah Arendt dans son concept de la « vie bonne ». La présente campagne électorale ne semble pas aller dans cette direction si nous en croyons les manchettes des médias concernant la violence envers nos élus. Pas besoin de vous dire que je trouve cela inacceptable que des candidates et des candidats soient menacés ou intimidés. Les menaces de mort envers la candidate libérale Marwah Rizqy, le vandalisme au bureau de son collègue Enrico Ciccone et les propos disgracieux sur les égouts sociaux sont intolérables et doivent être dénoncés.

Il n'en demeure pas moins que ces faits bien que préoccupant ne sont pas aussi prégnants que l'on veut bien nous le faire croire les manchettes des principaux médias. Si cela colore la présente campagne électorale, cela ne la révèle pas dans sa véritable essence. Je n'aurais pas pensé cela, mais cette campagne électorale aux résultats prévisibles est loin d'être ennuyeuse. Bien au contraire. Elle est palpitante tant au Québec que dans notre région. Pleins feux sur la première semaine de campagne électorale...

Les partis se positionnent et se définissent

Comme c'est d'usage, la première semaine d'une campagne électorale vise trois objectifs pour tous les partis. Le premier, c'est de se positionner dans un créneau particulier, une niche où l'on pense faire le plus grand gain d'électeurs. Le second c'est de dévoiler des engagements politiques, des orientations qui vont à la fois définir l'âme du parti et qui chercheront à galvaniser l'appui de la population. Le troisième objectif est de définir ses adversaires en les campant dans une position. Par exemple, l'expression suivante : les libéraux sont le parti des Anglais, Québec solidaire sont des pelleteux de nuages, la CAQ c'est un ramassis de vieux libéraux et de vieux péquistes, le PQ va disparaître et enfin les conservateurs sont un nid de complotistes. Ces raccourcis pour définir l'autre sont les thèmes principaux des commentaires des partisans des uns et des autres à l'endroit de leurs adversaires. Vous conviendrez avec moi que cela ne vole pas haut.

D'ailleurs à ce sujet précis sur le niveau d'intelligence que l'on peut retrouver dans les commentaires politiques sur les réseaux sociaux c'est généralement pauvre intellectuellement. Les réseaux sociaux sont un lieu où l'on retrouve de nombreuses attaques lamentables et de mauvais goûts, mais elles ne relèvent pas toutes du registre du discours haineux. Comme l'écrit Bryan Miles dans l'édition du Le Devoir du 2 septembre dernier en éditorial : « De nombreuses attaques lamentables sont à ranger dans la catégorie du mauvais goût, de la vulgarité, de l'injure et de l'imbécillité crasse... Dans leur indignation compréhensible, les élus doivent garder le sens des proportions. Les hurluberlus qui comptent leurs abonnés sur les doigts d'une main sur les réseaux sociaux ne méritent pas toujours notre attention. Ils crient dans le vide : qu'on laisse leur écho de leur propre bêtise enterrer leur vacuité. » Des propos sages et pleins de bon sens que je fais mien.

Des identités bien affirmées...

Si je reviens à l'essentiel soit le positionnement des partis dans la première semaine de campagne, nous pouvons convenir que c'est plutôt réussi pour chacun des partis, même si l'on doit noter que certaines formations politiques présentent des lacunes inexplicables qui entraîneront des conséquences sur le résultat de l'élection.

La palme d'or du positionnement revient pour la première semaine au Parti québécois de Paul St-Pierre Plamondon. Retranché dans les bas-fonds des sondages d'opinion, le Parti québécois a mené une excellente première semaine de campagne. Son chef fait preuve d'un dynamisme contagieux en se positionnant dans ses thèmes fondateurs la langue et le pays. Il a réussi à s'inscrire dans la conversation publique. À mon avis, c'est un véritable tour de force.

La palme d'argent sera décernée ex aequo à Québec Solidaire, à la Coalition avenir Québec et au Parti conservateur. Québec solidaire a réussi son pari de s'inscrire dans la conversation comme principal adversaire du gouvernement de la Coalition avenir Québec. C'est incontestable que c'est ce qui a de plus opposé à la CAQ comme valeurs et idéologies de parti. Gabriel Nadeau-Dubois, l'un des personnages politiques les plus talentueux de cette campagne semble réussir le recentrage de son parti vers une version plus social-démocrate qui ressemble à bien des égards au Parti québécois des années 1970. Il faudra surveiller ce Gabriel Nadeau-Dubois, il a du Mario Dumont dans le nez. La Coalition avenir Québec mène une excellente campagne en dépit de celles et ceux qui veulent faire croire à des dérapages avec des événements comme la madame ou la bonne ride. D'ailleurs, la confusion actuelle autour des divers engagements des différents partis engagés dans cette campagne où tout se ressemble ne peut que favoriser la CAQ. La CAQ, rappelons-le, a formé un gouvernement dont près de 60 % des gens étaient satisfaits. Quant au parti conservateur d'Éric Duhaime, c'est un véritable tour de force pour son chef d'avoir réussi à s'imposer autant dans la conversation de cette campagne. Ses positions fortes pour la liberté, la taille de l'État, l'exploitation des ressources naturelles et le définancement des CPE sont singulières et distinguent ce parti de tous les autres. Il reste qu'il est vrai que parmi ses supporteurs on retrouve beaucoup d'hurluberlus qui sévissent sur les réseaux sociaux et cela nécessite que monsieur Duhaime lance un rappel à l'ordre s'il souhaite voir son parti progresser dans les résultats des prochaines élections. On ne peut pas bâtir une alternative de gouvernement sur la colère et la haine.

C'est le parti libéral de Dominique Anglade qui récolte la palme de bronze. Le dynamisme, l'intelligence, la détermination et le courage de la cheffe ne sont pas en cause dans ce résultat, mais la piètre qualité de l'organisation électorale plombe la campagne de la cheffe. Le Parti libéral du Québec n'est plus l'ombre de lui-même. Cela se répercute dans sa capacité d'attraction de candidates et de candidats et par le fait que des gens aussi influents qu'Yvon Vallières, une figure avantageusement connue des libéraux en Estrie, appuie la candidature d'Éric Lefebvre le député sortant de la CAQ dans le comté d'Arthabaska. Chose certaine, madame Anglade, que j'ai déjà qualifiée de mère courage dans l'une de mes chroniques, aura besoin de beaucoup de ce courage pour terminer cette campagne.

En région, chez nous

Chez nous, la campagne se déroule rondement. Nous pouvons nous féliciter de la qualité des personnes qui s'affrontent. L'équipe de députées et de députés que nous avions était de fort bonne tenue alors que les adversaires notamment Québec solidaire présente une équipe solide avec les Catherine (clin d'œil madame Christine) Labrie, Mélissa Généreux et Philippe Pagé. Pour le Parti québécois aussi on note la qualité des gens qui postulent notre confiance. Les libéraux présentent un candidat solide dans Sherbrooke et une figure avantageusement connue dans Saint-François. Je connais moins les candidats du Parti conservateur pour avoir un jugement sur ces candidats. Il faut aussi dire que madame Caroline St Hilaire est une formidable candidate pour la CAQ dans Sherbrooke, une femme déterminée, expérimentée et sympathique. Nous pouvons nous féliciter de compter sur des candidatures de cette qualité dans la ville de Sherbrooke.

Il faut aussi noter que la première semaine de campagne aura donné lieu à un engagement majeur à Sherbrooke concernant l'école Mitchell-Montcalm, il faut s'en réjouir et célébrer le prélude de l'aboutissement de ce vieux dossier, j'ai aussi été intéressé par l'engagement des candidates et candidats de la CAQ sur les grands rendez-vous de Sherbrooke. Cela ressemble à l'un des ingrédients de la recette Gagnon-Tremblay qui a fait la fortune de notre région pendant plus de 25 ans. Je vous en reparle la semaine prochaine alors que je commenterai la sortie de l'autobiographie de madame Monique Gagnon-Tremblay, une grande dame de la politique québécoise, quelqu'une qui a su donner un sens au concept d'Hannah Arend de la vie bonne...

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