La Cordée, qui vient en aide aux personnes vivant avec des troubles mentaux et des difficultés sociales, a dénoncé aujourd'hui le manque de financement de la part du gouvernement du Québec. Selon l'équipe, si rien n'est fait d'ici 18 mois, des coupures de postes seront nécessaires.
La Cordée vient en aide à des gens dans le besoin à Sherbrooke depuis 35 ans. Avec une petite équipe de onze personnes, qui inclut les intervenants et l'administration, cette ressource communautaire vient en aide chaque année à plus de 315 personnes dans le besoin, en leur offrant du soutien psychologique, de l'aide pour la réinsertion sociale et à l'emploi, ainsi que des activités et des ateliers pour briser l'isolement.
Cependant, La Cordée a dû réviser ses pratiques, au cours des trois dernières années, en raison de son manque de financement. Plusieurs coupures ont été faites entre autres dans les heures d'ouverture du centre de jour, dans les activités, ainsi que dans les suivis individuels à long terme, qui ont complétement disparus des services offerts.
Ces coupures ne règlent cependant pas le problème, indique Nicole Dallaire, présidente de la Cordée.
« Depuis 15 ans, La Cordée a vu sa subvention annuelle augmenter d'environ 3 000$, déplore Mme Dallaire. Il n'est pas possible de maintenir davantage notre offre de services. D'ici 18 mois, si la situation financière de La Cordée ne s'améliore pas, il faudra couper le poste de secrétariat ainsi qu'un poste d'intervention. »
Le conseil d'administration de La Cordée a jugé nécessaire d'alerter la population quant à la situation difficile que le centre traverse présentement.
« Cette année, la masse salariale de La Cordée sera de plus au moins 373 600$, soit le salaire et la charge sociale de onze employés, souligne Mme Dallaire. Or, la rémunération annuelle de nombreux médecins spécialistes dépasse de beaucoup ce montant. D'autres choix budgétaires pourraient aussi être questionnés. On estime que notre ressource est dans une situation intenable qui ne peut plus durer et qui doit être corrigée. Nous pensons que les gouvernements en ont les moyens, s'ils font preuve d'une réelle solidarité sociale et d'une volonté politique de répartir autrement les fonds publics. »
« Tout ce que nous voulons, c'est ramener les services tels que nous les avions auparavant, maintenir notre personnel en place et assurer la pérennité de notre service », ajoute Brigitte Campeau, directrice de La Cordée.
Suzanne et Monique se racontent
Suzanne et Monique, membres à La Cordée, ont accepté de partager leur histoire en conférence de presse. Suzanne a fait la rencontre de l'équipe de La Cordée en 2011. À cette époque, elle vivait des moments difficiles et souffrait de phobie sociale.
« La Cordée m'a permis de vaincre ma phobie sociale et d'aller vers les autres. Avec les ateliers, j'ai repris confiance en moi et je fais même partie de la chorale aujourd'hui. Pour moi, c'est une grande victoire. La Cordée est une grande famille pour moi et pour bien d'autres membres. »
Pour sa part, Monique a fait appel aux services de la Cordée pour la réinsertion à l'emploi. « Ici, on m'a redonné confiance en moi et on m'a permis de développer mon plein potentiel. »
« Peu de citoyens connaissent les ressources communautaires, indique la directrice de La Cordée. Moi je pense que les citoyens prendraient beaucoup plus la défense des organismes communautaires s'ils comprenaient davantage ce que l'on fait tous les jours. »
À l'automne, une campagne de financement verra le jour. Déjà, des entreprises démontrent leur intérêt à soutenir la cause de La Cordée, dont la Pharmacie Chemika Mamode.
« Nous nous sentons interpelés par cette cause et nous voulons nous impliquer pour trouver des solutions et faire connaitre La Cordée aux Sherbrookois, indique Patrick Rahimaly, de la Pharmacie Chemika Mamode.
Les détails concernant la campagne de financement pour La Cordée seront dévoilés au cours des prochains mois.
