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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

L’argent qui en dit de moins en moins

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 21 mars 2022      

Tout l'monde est malheureux, tam ti de la dadidam... La ritournelle est de Vigneault. Le poète. Le pacifique, Gilles Vigneault.

J'ai toujours aimé cette façon de placer des émotions plutôt sombres dans un contexte sonore plus festif. Passer, comme ça, certains messages, certaines situations, dans un contexte agréablement accrocheur, disons que ça peut paraître contreproductif.

Les Cowboys fringants le font bien. Le message de l'Amérique pleure a de quoi tout remettre en perspective, mais l'air choisi est heureux et enjôleur. La manifestation permet une « défoulante » danse alors que le message de la fin nous ramène à la difficulté d'assumer ce qu'on veut et souhaite.

Dédé Fortin et les Colocs excellaient dans ce style. Passe-moé la puck dénonce des iniquités qui grandissent, Tassez-vous de d'là s'attarde à la toxicomanie sur un air dansant...

L'art est un exutoire. Parfois aussi un miroir. L'art interpelle des fibres en nous. L'art sauve de la folie, parfois!

Je reviens à Vigneault et son Tout l'monde est malheureux.

Tout l'monde i'veut d'largent tout l'temps, chante-t-il.

Ces temps-ci, oublions l'Ukraine et la Russie deux minutes (mais revenons-y après, il ne faut pas rester indifférents!), je regarde les bulletins de nouvelles comme un boxeur qui n'arrive plus à bien bouger pour esquiver et qui encaisse les coups.

Parfois, je mets un genou à terre. Je retourne dans mon coin. Je reprends des forces.

Il me semble que tout le monde a quelque chose qui cloche. Et je ne discute pas le bien-fondé des revendications, pas du tout! La plupart de celles-ci me semblent tellement justes!

L'autre jour, en écoutant une station de radio commerciale parlée, j'attrape un bulletin de nouvelles.

Et vlan! Après le récit quotidien de la guerre, voilà la situation locale: le réseau de la santé souffre, le réseau communautaire aussi; les agriculteurs vivent des moments difficiles; les garderies ne peuvent plus accueillir les enfants dont les parents doivent travailler tous les deux pour subvenir aux besoins primaires et colmater, en plus, la situation de pénurie de main-d'œuvre là où ils travaillent; l'accès à la propriété est un Everest sur une route parsemée d'autres obstacles...

J'arrête là pour ne pas sombrer dans la déprime.

Tout de suite après le bulletin, une publicité d'un des grands syndicats. Il y est dit quelque chose comme : Monsieur Legault, vous n'avez pas de cœur, déliez les cordons de la bourse.

Tout l'monde i'veut d'largent, tam ti de la dedam...

Je répète : je crois que la plupart des revendications sont fondées.

Mais voilà que ça ne me rassure pas.

« Mon gouvernement investit 18 Millions $ de plus en santé communautaire ». « Mon ministère répond aux besoins criants avec une enveloppe de 6 millions $ ». « J'ai demandé aux fonctionnaires d'appliquer des crédits supplémentaires de l'ordre de 10 millions $. Si ça, ce n'est pas de l'action concrète! »

Peut-être deviens-je encore plus cynique, mais voilà que j'ai l'impression qu'on imprime de l'argent au gré des besoins. Et que quelqu'un (l'économie étant une science) viendra "scientifiquement" rééquilibrer les colonnes de chiffres pour que ça marche.

Bref, pour moi, la multiplication des enveloppes d'argent ne convient plus. On a tellement manipulé l'argent qu'il ne m'apparaît plus comme une unité de mesure crédible.

Je propose cette analogie.

Le professeur d'un élève appelle le parent :

-      Ça ne va plus avec votre enfant. Il ne va pas bien, je crois.

-      Oh! Je m'en occupe, merci. J'agis et j'injecte 1 000 dollars dès aujourd'hui, répond le parent.

-      Ça me rassure. Ça devrait marcher, conclut le professeur.

 

Dit autrement: la grosseur de l'enveloppe ne garantit pas du tout la pertinence de son contenu...

 

Clin d'œil de la semaine

Les promesses présentées à coups de millions de dollars sont comme une boîte livrée par Amazon : trop grande et remplie de poches de plastique pleines d'air et qui transporte un bien décevant volume utile. En plus, un sourire est dessiné sur la boîte. Mais qui rit de qui, ici? 


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